Alors que le jeu est désormais terminé à 100% pour le bien de notre soluce complète, nous pouvons enfin vous délivrer notre avis sur le jeu que beaucoup considèrent comme la pépite de cette fin septembre. Si la direction artistique du titre nous a tout de suite enivré, il faut bien avouer que le reste était bien mystérieux et nous ne savions pas dans quoi nous allions nous embarquer. Durée de vie trop courte, gameplay trop simpliste et d’autres inconnues laissaient penser que Kena Bridge of Spirits pouvait être un succès fou comme un flop total. Finalement, le titre d’Ember Lab nous a agréablement surpris, et ce à bien des égards. Scénario, gameplay, ambiance, maniabilité, durée de vie… Faisons le point maintenant.
- Genre : Aventure
- Date de sortie : 21 septembre 2021
- Plateforme : PC, PS4 et PS5
- Développeur : Ember Lab
- Éditeur : Ember Lab
- Prix : 39,99€
- Testé sur : PC avec manette Xbox
Kena, un titre qui n'invente rien mais qui surprend tout de même
S’il n’est évidemment pas le Triple A de l’année ni même une révolution dans son gameplay, ce jeu indé est clairement un titre sympathique pouvant marquer les esprits et il n'a pas à rougir devant les plus grands.
En parlant d’esprit, Kena propose un scénario à la fois haut en couleurs et terriblement sombre. En tant que gardienne des esprits, l’aventurière doit explorer les différentes régions pour mener à bien deux missions principales : aider les morts afin qu’ils se sentent libres de partir vers l’au-delà, et faire son possible pour revitaliser la nature en décomposition. Si le jeu n’affiche pas clairement de morale concernant la pollution du monde, comme dans Biomutant par exemple, il aborde toutefois des sujets importants qui ne passeront pas inaperçus. D’ailleurs, Ember Lab étant très doué dans la création de courts-métrages d’animation, on pouvait imaginer que de longues cinématiques à la Pixar viendraient à tout bout de champ nous déranger pendant l’aventure, mais il n’en est rien. Ces dernières sont bien dosées et arrivent au bon moment, à chaque fois que l’on en a besoin pour faire avancer le scénario.
Avec une durée de vie d’environ 15 heures pour terminer le scénario principal et quelques heures supplémentaires pour collecter toutes les ressources à 100%, Kena est peut-être un peu court mais ce n’est pas pour déplaire. Cela fait du bien de pouvoir enfin terminer un jeu en quelques jours seulement.
Ceci étant dit, le titre est découpé en trois parties bien nettes. La première nous permettra d’aider les esprits d’un frère et d'une sœur à retrouver leur grand frère Taro. Il faudra alors explorer différentes régions à la recherche de souvenirs et résoudre des énigmes variées pour enquêter sur le passé du personnage et la raison de sa mort. Le chemin ne sera pas sans embûches et différents ennemis plus ou moins coriaces vous barreront la route à maintes reprises. Une fois trois reliques trouvées, des tonnes de zones corrompues nettoyées et des Boss complexes vaincus, nous pensions effectivement que la fin était proche mais Kena ni.
Au contraire, tout ce que nous avions fait jusqu’à maintenant devait être refait, mais dans une autre zone. Le trait est un peu grossi mais la réalité est là : une fois le scénario avec Taro terminé, on découvre qu’il faut maintenant aider un autre esprit en retrouvant des reliques et en détruisant des zones corrompues. Si cette première expérience nous a tout simplement émerveillés, il serait honnête de notre part de dire qu’on ne s’attendait clairement pas à ce qu’elle soit réitérée une fois terminée. A vrai dire, cela n’est pas réellement déplaisant mais montre plutôt que le gameplay de Kena est effectivement un peu simpliste et linéaire. Comme prévu, nous ne sommes pas dans un monde ouvert, mais l’exploration est fortement récompensée au vue du nombre incalculable de Rots, sanctuaires des fleurs, courriers des esprits et autres Chapeaux à trouver.
Même si la répétition du scénario est un peu lourde, il est indéniable que nous avons passé de très bons moments sur le jeu.
Heureusement, la redondance des quêtes proposées est vite oubliée grâce aux nouvelles compétences que l’on débloque au fur et à mesure et à l’obtention de nouvelles armes comme l’arc ou encore la bombe. Sans trop vous spoiler, le titre est rempli de petites surprises bien agréables et d’énigmes souvent très différentes. Parfois il faudra regarder en l’air pour trouver des sortes de fleur à grappin, d’autres fois il faudra activer des cristaux pour débloquer des portes ou encore jeter des bombes sur des rochers pour qu’ils se transforment en plateformes temporairement. A vrai dire, une fois la mécanique comprise (tout ce qui est bleu doit être activé), le titre devient bien trop simple. Cela peut être contré par les différents modes de difficultés présents : bien sûr les énigmes resteront les mêmes mais les monstres seront bien plus complexes à battre.
En mode Histoire, le jeu est bien trop simple. En revanche, dès qu'on passe en Mode Normal, on se rend compte que, comme dans un Dark Souls, si les parades ne sont pas effectuées au bon moment, le combat est perdu d'avance.
D’ailleurs, le vrai challenge ne réside pas dans la compréhension des énigmes mais plutôt dans la capacité à utiliser les bonnes actions au bon moment. Pour cela, Kena dispose d’une panoplie d’améliorations disponibles pour ses différentes armes, mais également d’actions de Rot. Tirer une flèche supplémentaire, réaliser une attaque chargée depuis les airs, ralentir le temps, geler les ennemis… Tout cela sera nécessaire pour réussir à vaincre certains Boss et accéder à des passages secrets.
Afin d’améliorer ses compétences, Kena devra obtenir des points de Karma. Ces points sont cachés dans le monde : vous pouvez en trouver soit en nourrissant vos Rots avec les différents légumes et fruits sur votre passage, soit en restaurant la nature (détruire la corruption, libérer un sanctuaire des fleurs ou encore replacer des statues de pierre au bon endroit). Bref, les activités sont plutôt variées et il y a de quoi faire.
La diversité se ressent également dans les différents types d’ennemis présents dans le jeu. Si tous possèdent des points faibles sous formes de cristaux jaunes, il faudra proposer la bonne stratégie afin de les vaincre. Certains ne se tuent qu’à distance, d’autres en tirant une flèche en plein cœur, d’autres encore seulement en les affaiblissant avec une bombe et d’autres encore en brisant leur bouclier grâce à des coups lourds. Le système de combat, dans sa maniabilité et ses animations, nous fait d’ailleurs penser à celui d’Immortals Fenyx Rising. Très fluides, les combats sont agréables quoiqu’un peu difficiles en mode Maître et Normal.
Des tonnes de choses à faire ?
Les trailers ne mentaient pas, Kena propose des graphismes bluffants pour un jeu indépendant, et une charmante ambiance sonore qui, toutefois, pourra s’avérer entêtante si vous jouez plusieurs heures d’affilée. Et que serait Kena sans ces adorables petites boules de poils noires ? Ce sont probablement les Rots qui donnent tout le cachet au titre. Devoir retrouver la centaine de bestioles cachées dans les différentes régions est sans aucun doute un objectif secondaire que les joueurs voudront prioriser. Le fait que les Rots nous suivent et agrandissent leur meute au fur et à mesure qu’on les trouve est assez jouissif. Sans parler du fait qu’on peut les habiller avec d’adorables petits chapeaux pour pouvoir les différencier. Malheureusement, arrivé à un certain nombre, les Rots ne s’accumulent plus derrière nous et les chapeaux portés sont alors aléatoirement choisis lorsque les créatures apparaissent à l’écran. C’est dommage mais compréhensible : faire apparaître une soixantaine de bestioles à l’écran aurait tout simplement été gênant pour le joueur qui doit souvent se déplacer de plateforme en plateforme.
Réel jeu d’aventure, Kena propose effectivement des combats contre des monstres variés, de la recherche de ressources mais également du parcours avec de nombreuses plateformes et énigmes. Le scénario principal est plutôt linéaire et il n’y a quasiment pas de quêtes secondaires si ce n’est la fameuse recherche des collectibles dans le monde. La recherche des ressources étant très importante, il est d’ailleurs dommage de voir que la carte du jeu ne dispose pas de marqueurs. Il aurait été intéressant de pouvoir mettre des tampons sur la map pour se rappeler de tel sanctuaire ou de tel autre emplacement de Rot par exemple. Les développeurs semblant être réactifs avec une première mise à jour sortie ce 23 septembre, il se peut qu’une telle fonctionnalité voie le jour plus tard.
Heureusement, le monde propose différents points de téléportation dans les différentes zones afin de pouvoir y revenir quand on le souhaite et voyager plus vite.
En attendant, la seule fonctionnalité tierce du jeu est le Mode Photo. S’il ne sert pas à grand chose en soi, c’est toujours amusant de pouvoir photographier les beaux paysages du jeu avec les Rots.
Côté maniabilité, tout est très fluide et intuitif. Le seul reproche que l’on pourrait faire se situe dans la manipulation des Rots lorsqu’ils sont en mode Nuage. Il s’agit là d’une compétence importante qui vous permettra de débloquer de nombreux passages pendant votre aventure. Malheureusement, le déplacement des Rots est plutôt capricieux et il est difficile de contrôler à la fois la caméra, le Nuage de Rots et le personnage. Cela vient avec le temps mais les premières heures sont assez catastrophiques concernant ce point.