En attendant de se lancer dans les petites voitures avec Hot Wheels Unleashed, Milestone poursuit la mise à jour annuelle de ses différentes licences dédiées aux sports mécaniques avec seulement deux roues. Ainsi, après Ride 4, MXGP 2020 et Monster Energy Supercross - The Official Videogame 4 que nous avons récemment pu tester, place à MotoGP 21 qui marque, au passage, la première apparition de la licence sur les consoles de nouvelle génération. La série initiée en 2000 accueille ainsi sa neuvième itération, toujours aux mains de Milestone qui est aux commandes depuis 2013. Après une édition 2019 qui avait clairement redoré le blason de la licence et une version 2020 qui a poussé encore plus loin l'immersion, bien que non exempte de défaut, le studio milanais parvient-il cette année à améliorer encore sa formule ?
- Genre : simulateur de course de motos sur pistes
- Date de sortie : 22 avril 2021
- Plateforme : PC, PS5, Xbox Series, PS4, Xbox One, Switch
- Développeur : Milestone
- Éditeur : Milestone
- Prix : 49,99€ sur PC et Switch, 69,99€ sur les autres consoles, disponible sur Amazon
- Testé sur : PC
À l'école des deux roues
Une fois choisie sa difficulté (modifiable par la suite) entre facile, moyen et difficile, puis paramétré son pilote (nom, prénom, genre, âge sans aucune incidence, visage, nationalité), nous avons la première grande surprise de MotoGP 21. Celui-ci propose en effet enfin un didacticiel pour apprendre à maîtriser son engin. Simulateur de deux roues oblige, la prise en main pour le néophyte est en effet loin d'être aisée, même en mettant tous les taquets au plus bas et en bénéficiant de toutes les aides au pilotage. Aussi, avoir quelques conseils de conduite pour réaliser de bons chronos est loin d'être superflu. Cinq séances de base sont ainsi proposées ainsi que 8 plus avancées. Cela permet de surcroît de choisir les paramétrages du jeu que l'on préfère (freins automatiques ou manuels, trajectoire idéale ou indicateur de virage, ou même, pour les plus téméraires, aucune indication, ...).
On retrouve ensuite le mode carrière, où chacun peut décider de débuter directement sa carrière en MotoGP ou préférer gravir progressivement les échelons en démarrant en Moto3, voire en Moto2. Il est proposé de suivre le calendrier complet de GP 2021 ou l'officiel, avec les courses effectivement concernées. Comme l'an dernier, il s'agit tout d'abord de recruter un agent chargé de négocier des contrats avec les écuries, mais aussi ensuite de gérer le personnel technique pour la recherche et développement, ainsi que l'ingénieur en chef et l'analyste de données que nous pouvons remplacer à tout moment, au même titre que l'agent, le tout sans oublier de surveiller le budget. Il est même envisageable en Moto2 de créer sa propre équipe Junior et d'en contrôler tous les aspects, des pilotes jusqu'au développement des motos. En tout cas, si vous rêvez de vous prendre pour Quartararo et de parvenir à vous hisser jusqu'au titre de champion du monde, il n'y a plus qu'à.
Allo, Doctor ?
La catégorie reine des courses de vitesse moto reprend donc les bases posées par MotoGP 20 pour nous offrir quelque chose de très similaire. Non seulement le mode carrière n'est quasiment qu'un simple copier-coller du précédent, mais même les crayonnés des pilotes ont été repris à l'identique. Au départ, à plusieurs reprises nous avons d'ailleurs vérifié que c'était bien la bonne version du jeu que nous avions lancé. Nous ne reviendrons donc pas forcément en détail sur tous les aspects du jeu que vous pouvez retrouver dans notre test de l'an dernier, et nous nous focaliserons davantage sur les quelques nouveautés du titre. On retrouve ainsi le mode carrière, mais aussi le mode multijoueur classique et le mode partie rapide (Grand Prix, Contre-la-Montre, Championnat) où l'on peut lancer en plus des courses de MotoGP en 800 4 temps, 990 4 temps et 500 2 temps tout en choisissant les conditions de course, la piste et le pilote. Une belle occasion de se prendre pour les pilotes légendaire comme Marc Màrquez, Joan Mir ou Valentino Rossi pour ne citer qu'eux. Quant à la motoE, elle pointe à nouveau aux abonnés absents, et le mode historique a, lui, tout bonnement disparu. S'il nous avait séduit en 2019 avant de nous décevoir quelque peu par manque d'intérêt en 2020, il avait au moins le mérite d'exister. Qu'il disparaisse peut se comprendre, mais rien d'autre n'est proposé à la place, dommage.
Niveau graphique, même constat d'immobilisme. Le saut a eu lieu et le titre reste désormais sur ses acquis. Or, il lui a toujours été reproché un manque de finition, même l'an dernier. Vous aurez donc compris qu'il manque toujours d'un supplément d'âme. L'intégralité des coureurs du championnat a beau avoir été modélisée, les visages des personnages en jeu semblent toujours dater d'une autre époque et les environnements sont encore bien vides. Seule la modélisation des motos et des pilotes rehausse un peu le niveau. Il n'y a rien de catastrophique, surtout une fois en course et lancé à toute vitesse où l'on a autre chose à faire, mais un petit effort à ce niveau aurait été appréciable. Au lieu de cela, on retrouve les cinématiques de MotoGP 20. Ce qui a été changé est en revanche l'interface, bien plus sobre que l'année dernière. Oserions-nous dire bien plus triste ? Avec ses 23 circuits dont 3 pistes mythiques, MotoGP 21 tourne en revanche très bien en 60 FPS sans trop d'aliasing, pas de soucis de ce côté là, si ce n'est le défaut récurrent des titres de Milestone à vouloir se lancer en VR si un casque est branché au PC (en tout cas un Oculus Rift). Il n'y a alors d'autre choix que de débrancher ledit casque pour pouvoir jouer dans des conditions normales.
Quartararo, ça sent le Rossi
Les éditeurs graphiques sont toujours là pour laisser les plus créatifs d'entre vous imaginer leurs propres équipements et livrées, ainsi que les partager avec la communauté. Au rayon des nouveautés, si les règles du championnat restent forcément les mêmes, le titre est désormais plus strict sur les virages coupés avec possibilité d'opter pour des pénalités tolérantes rajoutant des secondes à nos temps ou strictes avec invalidation du temps réalisé dès qu'une infraction est commise. La pénalité de tour long (PTL) fait également son apparition : en cas d'infraction grave, il faut emprunter une voie à vitesse limitée avant de pouvoir reprendre la course. ANNA (Artificial Neural Network Agent), l'intelligence artificielle introduite dans MotoGP 19, est bien entendu toujours de la partie et a même été encore légèrement améliorée, nous dit-on. On s'étonne toutefois qu'avec ses capacités d'adaptation elle laisse ici se produire autant d'accident aux adversaires. Et même si le coude à coude reste tolérant, il est parfois bien délicat de rester debout lorsqu'on veut prendre un virage en plein milieu du peloton. Notons d'ailleurs que la nouvelle feature consistant à relever sa moto après un accident qui avait été promise n'était toujours pas présente sur notre version de test. Espérons qu'elle sera effectivement implémentée pour donner encore plus de réalisme au jeu. La sensation de vitesse est en tout cas toujours aussi bien rendue, tout comme la sonorité des motos bien distincte d'un modèle à l'autre, ce qui est appréciable.
Pour ce qui est des courses en elles-mêmes, elles démarrent des stands où l'on peut effectuer tous les réglages de nos choix sur nos engins afin de gagner en performance et en stabilité. Pneus, suspensions, géométrie, transmission, ECU, carburant, tout a ici son importance. Le choix des bons pneumatiques en fonction de la météo et de la température, ainsi que de la bonne quantité de carburant restent des éléments stratégiques, puisque la tentation de faire le plein pour plus d'autonomie et de stabilité se fait au détriment de la rapidité et de l'usure des pneus. À cela se rajoute désormais un autre élément : la gestion de la température des freins. Votre style de conduite influe donc à la fois sur la consommation et l'usure des pneus, mais aussi désormais sur le chaleur générée au niveau des freins. Un petit plus clairement appréciable et allant vers encore plus de réalisme. De même, la recherche et développement tout aussi importante que les courses en elles-mêmes en MotoGP, a été reprise dans le mode carrière qui s'étale sur 52 semaines. Pendant la période hivernale, de décembre à février, en absence de course, les écuries essaient de mettre au point les machines les plus efficaces possibles pour la saison suivante en réalisant des tests. Et le concept reste le même que l'an dernier : chaque weed-end de GP permet d'accumuler des points de recherche que l'on peut décupler en atteignant les objectifs fixés par les tests de développement que l'on choisit de réaliser. Ces points peuvent ensuite être dépensés dans un arbre de recherche assez succinct au siège de l'écurie pour améliorer un point particulier de la moto (moteur, cadre, aérodynamisme, électronique). La conception prend alors plus ou moins de temps en fonction du nombre de techniciens que l'on affecte à cette tâche.
Mais tout ceci coûte de l'argent, notamment en termes de salaire, et il faut donc parvenir à atteindre les classements demandés par notre écurie afin d'éviter de se retrouver rapidement dans le rouge. De plus, échouer s'avère non seulement coûteux mais impacte aussi négativement notre réputation, ce qui nous empêche ensuite de décrocher de nouveaux contrats intéressants et peut pousser notre écurie à nous lâcher. Il faut donc s'accrocher car comme d'habitude, MotoGP 10 peut être très exigeant. Heureusement, les options d'aide au pilotage et les différents réglages de difficulté lui permettent de rester accessible au plus grand nombre. La fonction rembobinage s'avère à ce niveau bien utile quand on rate une entrée en courbe, même si pour le coup cela nuit au réalisme et donc à la simulation pure et dure, mais rien ne vous oblige à l'utiliser.
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