Après plus de six ans d'absence, la série SoulCalibur revient avec un sixième titre de qualité. Voici ce que nous avons pensé de cette énième légende des deux épées.
Testé sur PC.
'O solo mio
Le petit plus qui a toujours fait la différence chez SoulCa, ce sont les modes solo permettant de participer à des défis un peu plus champêtre que du simple combat à l'arme blanche. Pour SC6, Bandai Namco ne nous propose pas un, mais deux modes du plaisir solitaire, dont le premier, Balance de l'âme, s'apparente à un simili-RPG contant l'histoire de l'épée, mais par l'intermédiaire d'un avatar que vous aurez créé de toute pièce. Plutôt malin, ce mode souffle pourtant le chaud et le froid et les combats aux conditions de victoire amusantes se mêlent à des tonnes de dialogue inintéressants au possible. Cela reste une bonne distraction, mais clairement, ne vous attendez pas à plonger dedans la tête la première comme il était possible de le faire dans les "solo" de la première trilogie SoulCa.
Ce mode propose pourtant quelques options intéressantes, comme du choix moral, des rencontres aléatoires et un système de progression très classique par points d'expérience et autres missions secondaires, mais c'est encore un peu juste, l'ensemble est simplement indigeste après quelques heures. Quant aux chroniques de l'âme, il s'agit d'un mode histoire plus classique dans lequel vous parcourerez l'épopée de chaque personnage important du jeu via des plans fixes et quelques (trop) rares cutscenes. Encore moins intéressant, Chronique se contente d'enchaîner les bastons comme le ferait un bon mode d'arcade classique, les scènes de dialogue en plus. Vous l'aurez sans doute compris, l'expérience solo de SoulCa VI n'aura pas su nous convaincre, malgré les efforts manifestes de Bandai Namco sur ce sujet. On aurait aimé que le studio en charge du développement prenne tout simplement plus de risques en nous offrant un véritable "jeu dans le jeu", ce n'est pas encore avec cet épisode que ça sera le cas.
Geralt dérive
Avec son casting composé de 21 personnages, SoulCa VI assure l'essentiel avec un roster varié et sans fioritures, scalpant le moindre doublon pour se concentrer sur tous les types d'armes accumulés au fil des années et des épisodes. Fidèle à ses habitudes, Bandai Namco a demandé un petit coup de pouce à une star internationale et a cette fois jeté son dévolu sur Geralt de Riv de The Witcher. Rien à dire, le bougre trouve totalement sa place au sein des vieux briscards de la brette sur arène sans bord, avec un moveset correspondant parfaitement à son style dans The Witcher 3. Pour le reste, il s'agira toujours pour les noobs de spammer tous les boutons avec Maxi comme Hwoarang sur Tekken 3, puis de s'initier à des personnages un peu plus techniques, comme Groh, l'autre petit nouveau de l'épisode. Le gameplay de ce sixième épisode inclut surtout de nouvelles mécaniques de baston pour ajouter toujours plus de spectaculaire aux duels.
Ainsi, le Reversal Edge est un coup qui plonge les deux joueurs dans une stase où le temps est arrêté et où ils devront chacun choisir un assaut à la pierre-feuille-ciseau dont le vainqueur ressort avec des ressources en plus et une jolie punition pour son adversaire. Très classe et proposant quelques jolis moments de tension, cette nouvelle feature s'inscrit directement dans cette volonté d'offrir du grand spectacle, même aux joueurs les moins aguerris. Dans le même ordre d'idée, le Critical Edge ne demande plus aucune manipulation mais une simple pression sur une touche et le guard impact (contre timé renversant l'adversaire) est beaucoup plus permissif qu'à l'accoutumée. On se retrouve donc avec un jeu parfait pour les débutants, qui conservent tout de même sa profondeur d'antan, tout en lui ajoutant des effets de mise en scène qui envoient du bois. A ce titre, la grande majorité des critical edge sont excellents : suffisamment courts et bien mis en scène pour que la lassitude ne se pointe pas après en avoir vu un cinq fois.
Lame en peine
En comptant la galerie à débloquer et le mode création de personnages, on se retrouve avec un jeu au contenu assez généreux, même si comme nous avons pu le voir, il y a à boire et à manger dans cet épisode. Tout est finalement beaucoup trop classique, à l'image du fonctionnement en ligne, certes très fonctionnel et stable de ce que nous avons pu en juger, mais où est l'excellent système de lobby intégré dans SCV ? A dire vrai, SoulCalibur VI semble avoir manqué de moyens, c'est un très bon jeu, le gameplay est là, l'efficacité du roster est là... Mais cela ne suffit pas à effacer la technique tout juste limite du titre. Certes, il tourne à 60 images par seconde, mais à quel prix ? Le flou dégueule à l'écran, les arènes sont insipides et sans détails et la modélisation des personnages, bien que très correcte, n'est clairement pas au niveau des standards actuels.
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