Il a 8 ans, Darksiders premier du nom avait réussi à trouver son public grâce à un détonnant mélange d’action RPG et de hack 'n' slash. Depuis, une suite dans la même veine lui a rendu honneur, le temps a fait son œuvre et le légendaire studio THQ responsable de la licence a fermé. Leur successeur, Gunfire Games, nous présentent aujourd’hui le troisième opus de cette série. Est-il à la hauteur de ses aînés ?
- Genre : Action RPG, Hack'n Slash
- Date de sortie : 27 novembre 2018
- Plateforme : PC, Xbox One, PS4
- Développeur : GUNFIRE GAMES
- Éditeur : THQ NORDIC
- Prix : 59,99 €
Le test suivant a été réalisé sur la version PC du titre.
DarkSoulders 3
Avant de rentrer dans le vif du sujet, faisons un petit rappel du contexte de l’univers dans lequel ce troisième opus s’insère. Le septième sceau, dernière protection du royaume des hommes, a été brisé, déclenchant ainsi l’apocalypse sur terre. Anges et démons s’affrontent dans une lutte sans merci. Vous êtes Fury, un des quatre cavaliers de l’apocalypse. Alors que l’un de vos frères est accusé de trahison, qu’un autre essaye de prouver son innocence et que le dernier a disparu, c’est à vous qu'incombe la tâche de traquer les 7 péchés capitaux qui se sont libérés de leur prison.
Vous arrivez donc sur terre à la recherche de votre première cible. Le jeu étant avare en explications, vous tombez rapidement nez à nez face aux premiers ennemis. Que l’on soit clair : pas question ici de trancher dans des hordes de monstres. Ces derniers sont plus rares que dans les jeux précédents et vous donneront beaucoup plus de fil à retordre. On réalise rapidement qu’il va falloir apprendre à esquiver les coups si on ne veut pas passer son temps au cimetière, d’autant plus qu’on ne dispose que d’une potion de soin à utilisation limitée qui ne peut être remplie qu’après avoir mordu la poussière.
Si ces mécaniques vous rappellent quelque chose, c’est normal. Il ne faut pas y aller par quatre-chemins : Darksiders 3 est un Souls-like pur et dur. Et il faut bien l'avouer, quand on s’inspire ouvertement de l’un des maîtres du genre, on s’expose forcément à une comparaison.
Comme son homologue, Darksiders 3 propose donc un monde ouvert interconnecté. Exit donc les donjons présents dans les précédents opus. Ce sera à vous de trouver votre chemin au travers d’un environnement parsemé d’embûches. Sur ce point, le jeu réussit bien son pari. Le monde est plutôt vaste et cohérent, et les transitions entre les différentes zones se font naturellement. Néanmoins, on a parfois du mal à s’orienter, la faute au fait qu’il n’existe pas vraiment de HUB central où tous les chemins convergent. Il est toutefois possible de voyager rapidement entre les points clefs de chaque zone grâce à notre ami Vulgrim, protagoniste bien connu des fans de la saga.
Il faudra cependant bien mémoriser la topographie du monde, car le jeu, contrairement à ses aînés, ne propose pas de carte. Un pari très risqué puisque le joueur doit pouvoir s’orienter uniquement grâce au level design. Et si, de manière générale, celui-ci est plutôt réussi, vous vous retrouverez parfois à chercher votre chemin pendant plusieurs dizaines de minutes pour peu que vous n’ayez pas suivi exactement l’embranchement prévu par les développeurs. Même si ces derniers ont mis en place une boussole indiquant en haut de l’écran la direction de votre prochain objectif, force est d’admettre que celle-ci n’est pas toujours au point. Il arrivera parfois qu’elle indique un chemin bloqué, et ce sera à vous débrouiller.
Cela a au moins pour avantage de vous pousser à explorer le monde afin de chercher la multitude d’objets ou de bonus qui y sont dissimulés. Ces bonus serviront principalement à améliorer votre potion de soins et vos armes. Celles-ci sont d’ailleurs l’un des piliers du gameplay. Même si le jeu a abandonné son système de donjon, il a tout de même gardé certaines mécaniques qui ont fait le succès de la saga. Vous recevrez au cours de votre aventure différentes armes ayant divers effets et vous permettant de résoudre certaines énigmes et de débloquer certains passages. Classique, mais toujours efficace, même si on aurait aimé avoir plus de diversité et d’imagination dans les problèmes posés.
Ces armes sont également au cœur de la progression de votre personnage. Grâce à différents objets, vous pourrez améliorer leurs dégâts de bases, mais aussi leur attacher des artefacts leur donnant des caractéristiques particulières. Chaque artefact pouvant être lui-même amélioré, on se retrouve avec un système de customisation plutôt sympathique, qui vous forcera à faire des choix sur votre optimisation à cause de la rareté des composants.
Vous pourrez en acheter certains en échange d’âmes récoltées sur vos ennemis. Celles-ci constituent l’unique monnaie du jeu et elle vous servira notamment à augmenter vos statistiques à l’instar d’un Dark Souls. Néanmoins, on ne peut jouer ici que sur trois attributs : les points de vie et les dégâts physiques/magiques, ce qui est un peu pauvre.
L’histoire avec un petit h
Un petit mot sur l’histoire. Soyons honnête : celle-ci n’est rien d’autre qu'un prétexte à l’univers du jeu. Même si celle de ses prédécesseurs était minimaliste, elle avait l’avantage de proposer des enjeux clairs et des personnages secondaires charismatiques. Ici, rien de tout cela. Le jeu peine à vous donner le sentiment d’implication. Là où avant il fallait laver son honneur en démasquant un complot ou bien prouver l’innocence de votre frère et sauver l’humanité, on se retrouve ici avec un scénario insipide, sans enjeux et avare en dialogue ou cinématiques. Si les fans de la saga y trouveront leur compte, les néophytes risquent de vite déchanter, d’autant que le jeu ne fait aucun effort pour vous rappeler le contexte dans lequel vous évoluez.
D’une durée de vie plutôt moyenne (environ 11h en normal, 15h en difficile), il ne faudra pas non plus compter sur la rejouabilité du titre. Dans ce registre, le jeu reste au moins fidèle à ses prédécesseurs.
On y retrouvera d’ailleurs les mêmes types d’environnements. Bien que l’essentiel des zones de jeux se situent sous terre ou dans des espaces confinés, Darksiders 3 profite tout de même de son moteur graphique pour vous proposer des paysages très sympathiques à l’œil et aussi très diversifiés. Malgré sa technologie vieillotte, le jeu reprend un style graphique plutôt cartoon, ce qui lui permet de fournir des effets visuels simples mais efficaces. Cette sobriété est aussi un service rendu au gameplay car elle permet d'obtenir des combats clairs, dans lesquels il n’est pas difficile de suivre l’action.
Le moteur accuse néanmoins le poids de son âge : quand ce ne sont pas les faux temps de chargement (des petits tunnels entre les zones), ce sont directement des chargements de plusieurs secondes qui arrivent parfois même en combat. S’ils sont plutôt rares, cela reste très frustrant lorsqu’ils tombent à des moments critiques.
Caméra cachée
Parlons un peu des combats. Comme nous l’avons dit précédemment, pour cet épisode, chaque monstre sera un défi en soi. Vous affronterez rarement plus de 2 ou 3 trois monstres à la fois. Tout le système repose sur le principe d’esquive/contre-attaque. En réalisant une esquive au bon moment, vous aurez ainsi la possibilité d’effectuer une puissante contre-attaque. Cela rend le gameplay très exigeant, mais aussi très gratifiant. Pour peu que l’on aime ce style de jeu, les combats sont vraiment agréables et fun à jouer.
Enfin, à une nuance près ; difficile de le croire à notre époque, mais le jeu souffre de gros problèmes de caméra et de ciblage. La plupart des zones de combats étant exiguës, il est n’est pas rare que votre caméra bloque votre champ de vision lorsque vous vous rapprochez trop d’un mur, vous empêchant donc de voir les attaques ennemis. Il arrive trop souvent que l’on ait besoin de faire attention à ses déplacements pour ne pas brusquer la caméra. Le ciblage aussi n’est pas vraiment au point non plus, notamment à cause du fait qu’il ne soit possible de cibler uniquement les ennemis situés en face de votre personnage.
Ces problèmes se ressentiront principalement pendant les combats de boss. De par la nature du jeu, ceux-ci peuvent s’avérer parfois difficiles à maîtriser, même si les combats manquent un peu d’originalité. Ces différents problèmes ne vous faciliteront donc pas la tâche. Il faut néanmoins souligner que l’esthétique des sept péchés capitaux est plutôt réussie. Avec une approche minimaliste, qui ne tombe pas dans l’extravagance, les différents boss sont visuellement intéressants et tranchent avec ce que l’on a l’habitude de voir.
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