Annoncé pour le 28 août 2020 sur PC, PS4, Xbox One et Stadia, Mafia Trilogy comprend les 3 jeux de la licence remis au goût du jour. Et si Mafia Definitive Edition sera un véritable remake de Mafia: The City of Lost Heaven sorti en 2002 avec de surcroît des arcs narratifs complémentaires, les deux épisodes suivants, respectivement sortis en 2010 et 2016, ne font l'objet que d'une remasterisation par d3t. Aussi, s'il faudra attendre fin août pour découvrir le travail réalisé sur Mafia, Mafia II Definitive Edition et Mafia III Definitive Edition sont d'ores et déjà disponibles sur Steam, PS4 et Xbox One, et le seront bientôt aussi sur Epic Games Store et Stadia. Mafia III étant l'opus le plus récent, c'est clairement celui sur lequel il y a le moins de changements à observer. C'est pourquoi, même si nous y ferons référence quelques fois au cours de ce test, c'est à Mafia II, initialement sorti sur PC, PS3 et Xbox 360, que nous allons spécialement nous intéresser ici. Et nous reviendrons bien sûr ensuite fin août pour étudier le cas de Mafia Definitive Edition.
- Genre : action- aventure
- Date de sortie : 19 mai 2020
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One, Stadia
- Développeur : Hangar 13, d3t
- Éditeur : 2K Czech
- Prix : 29,99€ ou en achetant Mafia Trilogy à 59,99€
- Testé sur : PC
Devenir quelqu'un à tout prix
Né en Sicile en 1925, Vitorio Antonio Scaletta, dit Vito, émigre dès son enfance, en 1932, aux États-Unis d'Amérique avec sa sœur aînée Francesca et ses parents Antonio et Maria. Mais même si Empire Bay, dans l'État de New-York, est sublime, c'est dans un taudis qu'ils doivent survivre, Antonio se tuant à la tâche sur les docks pour un salaire de misère et se noyant dans l'alcool pour oublier sa misérable vie. En lieu et place du Rêve Américain, c'est donc plutôt le Cauchemar Américain que le pays de l'Oncle Sam leur offre.
C'est en conséquence vers la rue que Vito décide de se tourner pour améliorer son quotidien grâce à des petits coups en marge de la loi. Sa rencontre avec Joe Barbaro sera décisive et les deux acolytes ne se quitteront plus, enchaînant les larcins jusqu'à ce que Vito se fasse pincer en 43 alors qu'il n'a que 18 ans et qu'il choisisse l'armée plutôt que la prison. Il entre alors dans le 504e régiment d'infanterie de parachutistes et retourne en Sicile pour lutter contre Mussolini. Blessé par la suite par les Allemands, il obtient une permission en février 1945 et rentre à Empire Bay le temps de se remettre.
Là, il retrouve bien entendu Joe qui, tout de suite, se débrouille pour le démobiliser et faire en sorte qu'il ne retourne pas sur le front. Alors que la neige s'est installée en ville, Vito rentre chez lui où sa mère l'encourage à aller chercher un travail honnête sur les quais auprès de Federico "Derek" Pappalardo qui dirige le syndicat des dockers et pour qui son père travaillait. Mais Vito rêve comme Joe de devenir quelqu'un d'important et de respecté et préfère donc la voie des affranchis plutôt que celle de son père qui s'est noyé sur les quais juste avant la guerre. De plus, il faut encore éponger les importantes dettes de ce dernier, et ce n'est pas en travaillant sur les quais qu'il va pouvoir réunir rapidement les 2000$ dont il a besoin pour cela.
Mais Joe se charge de lui mettre le pied à l'étrier pour se faire de l'argent facile en travaillant pour la famille Clemente dont le QG se trouve dans le bar de Freddy. Joe et lui deviennent rapidement amis avec un affranchi du nom de Henry Tomasino qui leur propose des boulots mieux payés. Aidé de son entraînement militaire, Vito fait rapidement ses preuves et gravit ainsi les échelons au cours de la période s'étalant de 45 à 51. Mais que ce soient les problèmes avec les Irlandais qui dirigeaient encore la ville à la fin du XIXe siècle, la bande des Bombers noirs de Hunter's Point, les chinois de Chinatown ou encore les guerres entre les 3 familles de la mafia italienne qui se partagent la ville, la vie de gangster n'est pas de tout repos et certainement pas dénuée de risques. Il faut donc savoir en accepter les conséquences.
L'âge d'or du crime organisé
Grâce au travail de d3t, Mafia II Definitive Edition bénéficie clairement de meilleurs effets de lumière en plus d'une compatibilité 4K. Et c'est bien sur l'aspect graphique que ce remaster se distingue, car pour le reste, il reprend à l'identique la formule initiale, si ce n'est que les 3 DLC du jeu sont compris dans cette édition, tout comme l'ensemble des tenues et des packs de véhicules qui ont progressivement été rajoutés. On peut d'ailleurs visionner l'ensemble des véhicules disponibles à partir du menu dans le catalogue autos.
De même, le titre nous offre ici de belles esquisses en lien avec le jeu à débloquer en avançant dans l'histoire : 8 peintures, 10 affiches et, à condition de jouer en mode difficile, 14 pin-up. Comme dans la version originale, Mafia II vaut beaucoup pour son scénario qui nous entraîne au cours de 15 chapitres à vivre une vie de gangster au sein de la ville d'Empire Bay. Celui-ci sert de liant à des missions qui s'enchaînent de manière fluide dans le scénario. S'il ne faut que 10 à 12 heures pour en venir à bout, c'est avec plaisir que l'on suit les aventures de Vito, et au moins on ne souffre pas de la répétitivité rencontrée sur Mafia III qui, grâce à cela, s'avère bien évidemment beaucoup plus long.
Des cutscenes viennent également donner encore plus corps et âme aux différents personnages, surtout que généralement, elles s'adaptent bien à la tenue que vous avez choisi de porter, ce qui évite les problèmes de cohérence que l'on rencontre dans Mafia III. Seules les armes ne sont pas prises en compte. Les cutscenes bénéficient de plus d'animations faciales retravaillées. Si cela se remarque moins dans les cinématiques, les personnages souffrent toutefois d'un aspect anguleux avec des animations un peu trop raides et saccadées, quand ce ne sont pas des PNJ qui restent complètement figés ou qui avancent stupidement et indéfiniment contre un obstacle. On voit bien ici, malgré l'embellissement d'ensemble dont il a été recouvert, qu'il s'agit d'un jeu de 2010.
On voit par exemple souvent la démarcation du cou avec parfois même une curieuse couleur laiteuse donnée à la peau. Globalement, cela n'empêche toutefois pas le jeu de très bien tourner. Même si l'on peut apercevoir quelques bugs de-ci de-là, ce n'est pas du niveau de ce que l'on croise sur Mafia III qui est pourtant beaucoup mieux animé et graphiquement soigné. Le doublage français est de bonne qualité dans l'ensemble, seuls les messages diffusés sur la radio restent en VO, mais ceux-ci sont bien plus anecdotiques que dans Mafia III qui, par contre, a pris la peine de les traduire. Quant aux musiques diffusées sur les ondes, comme la musique d'ambiance pour marquer les moments à forte tension, on est tout simplement sur du très haut niveau, que ce soit dans Mafia II ou Mafia III d'ailleurs, toujours avec des musiques d'époque, notamment de célèbres hits, dans un style varié mais où le rock'n'roll est en passe de marquer l'histoire.
Certains respectent les lois, d'autres non
Jeu d'action-aventure à la troisième personne, Mafia II se déroule en monde ouvert dans un style proche de ce que proposent aussi les GTA. Vous pouvez vous promener librement dans les rues de la ville ou de sa banlieue, que ce soit à pied ou en voiture récupérée dans votre garage ou volée en chemin à l'arrachée, en forçant la serrure avec un rossignol ou en brisant une vitre au risque de se faire repérer et d'être poursuivi par la police. Différents types de véhicules d'époque, aux comportements variés, avec prise en compte de la neige ou de la glace, sont disponibles pour notre plus grand plaisir. Il faut toutefois se méfier de l'intelligence très limitée des autres automobilistes et des piétons qui n'hésitent pas à vous couper la route ou à se jeter sous vos roues. Contrairement à Mafia III, en revanche, on ne peut ici pénétrer que dans les boutiques et les lieux prévus à cet effet.
Le titre fait preuve d'un humour de conséquence, notamment en présence de Joe, totalement imprévisible et faisant toujours ce qui lui passe par la tête sans trop réfléchir. Il a bien du mal à rester concentré même en pleine fusillade. Selon lui, il n'y a jamais de problème. Et cela débouche souvent sur des situations cocasses comme lorsque l'on doit s'arrêter sur le bas-côté pour le laisser descendre régurgiter son trop plein d'alcool. Si les musiques ne se répètent pas trop et sont régulièrement renouvelées, les propos tenus par nos acolytes ou nos adversaires pendant l'action sont en revanche très répétitifs. Si cela fait sourire la première fois, ça devient bien vite trop routinier.
Outre les dimensions FPS et conduite du titre, de la bagarre à mains nues est également au programme des réjouissances, ainsi que des missions à réaliser en temps limité. Et comme, contrairement à Mafia III, la police est sensible aux excès de vitesse ou aux feux rouges grillés, vous vous retrouvez fréquemment pris en chasse lorsque vous êtes pressé, sans parler des courses-poursuites avec gunfights où elle viendra se joindre à la fête. Vous disposez toutefois d'un limiteur de vitesse pour éviter de telles déconvenues lorsque vous préférez la jouer discret. La police reste cependant assez facile à semer, mais se rappellera de vous. Il faut donc maquiller la voiture (plaques, peinture) et/ou changer de vêtements pour retrouver une certaine sérénité.
Si parcourir l'histoire de Mafia II s'avère assez rapide, ce sera une autre affaire si vous souhaitez obtenir toutes les pièces de collection puisque si sur Mafia III il y a moyen de les localiser, ici, il faut faire preuve de beaucoup d'observation et bien fouiller chaque recoin pour les dénicher. Vous pourrez ainsi réunir 50 playmates en cherchant des magazines Playboy, ainsi que 189 avis de recherche. Et puis il y a aussi les 3 DLC qui permettent de rajouter quelques heures de divertissement supplémentaires.
Les extensions The Betrayal of Jimmy et Jimmy's Vendetta, introduisent Jimmy, un mercenaire qui remplit des missions d'assassinat, de vol de véhicules ou encore de destruction de marchandises contre rétribution. Il s'agit de réaliser le meilleur score en réalisant la mission le plus rapidement possible mais aussi en tuant un maximum d'adversaires et en enchaînant ces exécutions, ainsi qu'en conduisant vite ou encore en effectuant des dérapages, des tirs à la tête... Le score obtenu fait ensuite l'objet d'un classement en ligne, vous poussant à améliorer celui-ci pour chercher à atteindre le sommet. Enfin, contrairement aux deux premières extensions, Joe's Adventures est directement lié à l'intrigue originale. Il s'agit ici d'incarner Joe Barbaro pour réaliser des missions confiées par d'autres protagonistes de l'histoire principale pendant les années où Vito est en prison. Il y a donc là largement de quoi accroître la durée de vie du titre, d'autant plus que chaque DLC offre de nouveaux objets de collection à découvrir si le cœur vous en dit.
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