En 2010, PlatinumGames sortait sur PS3 et Xbox 360 deux titres qui allaient marquer les esprits, tout particulièrement Bayonetta bien sûr, mais aussi Vanquish, plus tard adaptés sur PC ainsi que, pour Bayonetta, sur Wii U et Switch. On les retrouve aujourd'hui regroupés dans un même bundle pour fêter leur dixième anniversaire. Édité par Sega, celui-ci nous permet de découvrir ou redécouvrir ces deux titres phares en version remasterisée sur PS4 et Xbox One.
Même si le studio japonais, désormais libre de toute obligation, souhaiterait pouvoir éditer lui-même ses jeux, à commencer par la série Bayonetta, cette dernière reste en effet encore sous le giron de Sega et Nintendo qui est venu renflouer les caisses de la société. Récupérer les droits sur la licence permettrait en effet de multiplier les plateformes accueillant les prochaines itérations des aventures de la sorcières puisque, rappelons-le, Bayonetta 2 est sorti uniquement sur Wii U puis sur Switch, et le futur Bayonetta 3 sera à son tour une exclusivité Nintendo Switch.
- Genre : Action TPS beat'em'all
- Date de sortie : 18 février 2020
- Plateforme : PS4, Xbox One
- Développeur : PlatinumGames
- Éditeur : Sega
- Prix : 39,99€ disponible sur Amazon
- Testé sur : PS4 Pro
L'Enfer sur Terre
Tirée il y a vingt ans de cela du fond d'un lac où elle gisait dans un cercueil, Bayonetta souffre d'amnésie et a bien du mal à se remémorer son passé, dont son propre nom. Ce dont elle se souvient en revanche, c'est qu'elle dispose du pouvoir des sorcières de l'Umbra et qu'elle est à même grâce à cela d'exterminer les anges de lumière qui la traquent, au combat au corps-à-corps comme à l'aide de ses flingues qu'elle utilise avec ses 4 membres dans une danse frénétique et meurtrière, mais aussi en invoquant de terribles démons sanguinaires.
À l'aide de la complicité d'Enzo, son informateur fétiche, et de l'arsenal démoniaque de Rodin, le forgeron propriétaire du bar des Portes de l'Enfer, elle va rallier la cité de Vigrid où tous les indices semblent la mener. Là, Jeanne, une mystérieuse sorcière au même style de combat que Bayonetta et qui semble la suivre tout en la provoquant, va lui permettre de raviver peu à peu ses souvenirs.
Il n'y a plus de Providence
Sam Gideon, lui, est un agent de la DARPA (agence des projets de recherche de défense avancée) qui vit à la fin du XXème siècle alors que la barre des 10 milliards d'habitants a été dépassée sur Terre. Le manque de ressources qui en découle a engendré une guerre sans merci entre les nations. Et la colonie spatiale SC-01 Providence est la source de tous les espoirs pour les États-Unis.
Malheureusement, celle-ci vient d'être victime d'une attaque de la part de l'Ordre de l'Étoile russe dirigé par Victor Zaitsev qui vient de renverser le pouvoir en Russie. Utilisant l'énergie à micro-ondes de la colonie, l'Ordre a mis au point une arme de destruction massive utilisée sur San Francisco et exige la reddition des États-Unis sous 10 heures, faute de quoi New York sera à son tour exterminée. Le Lieutenant-colonel Robert Burns est chargé par la Présidente Elizabeth Winters de reprendre la situation en main, et sera pour cela, il est épaulé par Sam Gideon, même si les militaires ne voient pas d'un très bon œil l'intervention de cet intello bardé de prototypes d'armes ultra-sophistiquées.
Réédition sans reddition
On ne cachera pas que retrouver les débuts de Bayonetta, le personnage au style inégalable créé par Hideki Kamiya (Devil May Cry) sur PS4 ou Xbox One est un pur bonheur. Le style insufflé aux combats de la sorcière est toujours aussi plaisant, et la voir sauter dans tous les sens avec une telle décontraction pour découper, écraser et cribler de balles ses ennemis célestes ne peut que nous ravir, d'autant plus avec des images remasterisées et, sur PS4 Pro et Xbox One X, la possibilité de jouer en 4K et 60 images par secondes ne peut qu'améliorer encore l'expérience.
Vanquish profite du même traitement et Sam Gideon, dans une autre catégorie avec ses glissades, aime tout autant prendre la pause. Malgré le petit coup de lifting donné aux deux titres, on n'en remarque pas moins leur âge, mais cela ne s'avère pas vraiment gênant. La musique de fond continuelle, en revanche, que ce soit celle d'ascenseur de Bayonetta ou la techno de Vanquish, semble quelque peut déconnectée du jeu et donne un petit aspect désuet assez étrange. Cela n'empêche pas que les anciens comme les nouveaux venus devraient y trouver leur compte.
Gun Gun Gun
Outre le style et le studio qui se cache derrière ces deux titres, c'est l'action décomplexée qui est leur dénominateur commun. Et si Bayonetta sait prendre la pause lascive et sexy, Sam, lui, est tout en testostérone face à sa guerre contre les robots. Dans les deux cas, ça défouraille à tout va et l'on n'a pas trop le temps de s'ennuyer. Les combats s'enchaînent continuellement et certains boss sont de taille vraiment très conséquente, ce qui n'empêche pas nos deux héros de s'en défaire, même s'il faudra parfois s'y reprendre à plusieurs reprises avant de trouver la méthode adéquate.
Bayonetta exploite à merveille l'art de la Balle tout en s'aidant de ses pouvoirs d'incantation et d'invocation, là où Sam peut compter sur le système ARS (Armure à Réaction Surdéveloppée) qu'il a mis au point et le système BLADE qui lui permet de scanner et de copier toutes les armes existantes. Il peut aussi compter sur l'assistance logistique de Elena Ivanova, la petite prodige de l'ARPA recrutée par le Dr François Candide que Sam cherche à secourir alors qu'il tente seul de désamorcer le système d'énergie de la colonie spatiale qu'il a lui-même créé. Tout cela ne sera d'ailleurs pas superflu face à Victor Zaitsev qui possède sa propre armure de combat largement apte à rivaliser avec l'ARS.
C'est donc, en dehors de toute nostalgie, avec grand plaisir que nous avons redécouvert ces deux titres hyperactifs et au style incomparable avec, il faut bien l'avouer, un fort penchant pour Bayonetta dont on regrette de ne pas pouvoir suivre les aventures sur PS4 / Xbox One, à moins que PlatinumGames parviennent à convaincre Nintendo de lui céder les droits d'édition, mais c'est là une toute autre affaire.
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