Avec la reprise des hostilités sur les pelouses et la sortie de son concurrent direct pour la course au titre, il ne manque plus que FIFA 20 pour lancer définitivement cette nouvelle saison balle au pied, mais surtout manette en main. Et si elle ne se joue forcément qu’à domicile, la simulation d’EA Sports devra tout autant reconquérir le cœur de ses fans après une dernière sortie en demi-teinte.
Cette nouvelle cuvée prometteuse placée sous le signe du retour (Volta en portugais) revient-elle justement à un gameplay plus équilibré digne d’une simulation de football ? Car c’est bien là que l’on attend de ce FIFA 20 qui sur le contenu s’annonce déjà très solide sur les appuis.
La défense à l'honneur
Cœur absolu des simulations de football, moteur de frustration ou de plaisir total, il varie d’une saison à l’autre et divise ou bien fait l'unanimité, il s'agit bien-sûr du gameplay. Ce dernier nous avait fait forte impression à Berlin en juillet dernier (équivalent de la démo) avec un rythme lent mettant la construction et la réflexion à l’honneur.
Mais sans surprise, la vitesse du jeu final n’est pas identique et s’avère plus rapide, mais non pas au point de revenir un an en arrière puisque couplée à une inertie des joueurs bien plus marquée, celle-ci donne lieu à un rythme de jeu finalement assez équilibré. Du moins, suffisamment pour apprécier l’accent mis sur les situations de 1v1, tant en attaque qu’en défense et c’est d’ailleurs cette dernière qui semble avoir été la plus touchée par les changements.
Avec une efficacité du pressing à deux joueurs (RB ou R1) amoindrie, toujours pour encourager les 1v1, et une IA défensive bien moins entreprenante que par le passé, la moindre erreur sera payée cash. Une bonne chose en somme car cela marque le retour d’une défense plus manuelle et donc moins assistée qui demandera de la pratique pour être maîtrisée. Une fois bien prise en main, une certaine satisfaction émane après chaque ballon récupéré, une sensation accentuée grâce au travail réalisé sur les animations des tacles et des interceptions, ceux-ci paraissent bien plus crédibles et résultent désormais beaucoup moins en une foire aux contres favorables entraînant moult cafouillages et ayant pour conséquence ces fameux buts casquettes.
Loin d’être parfaite, la défense récompensera davantage le joueur appliqué et réfléchi au détriment de celui qui se contente de laisser l’IA défendre pour lui et ça, c’est à souligner.
Qu'en est-il de l’attaque et de l’entre jeu nous direz-vous ? Et bien, force est de constater que peu de changements ont eu lieu dans ces compartiments du jeu, du moins ils ont été moins significatifs. En revanche, certaines anciennes mécaniques de jeu re-visitées, mais aussi des nouvelles entrantes, permettent de rénover quelque peu votre façon de jouer.
A commencer par le “strafe dribbling” (L1 ou LB + stick gauche) qui n’est pas sans rappeler le fameux “double gâchette” de FIFA 17. Cette mécanique permet de temporiser au milieu de terrain ou aux abords de la surface dans l’attente d’une solution, mais heureusement, en abuser ne vous rendra pas service, car un joueur étant capable de défendre pourra tout de même assez facilement se saisir du ballon.
La fin du “timed finishing” ? C’est peu probable à haut niveau, mais étant donné la difficulté de l’exécution de cette mécanique cette année, beaucoup devraient la désactiver assez rapidement, d’autant plus que les frappes en finesse offrent déjà une efficacité amplement suffisante pour l’instant. En parlant de rendre inactif, nous nous serions volontiers passés du nouveau poussé de balle (double appui sur la touche de sprint) qui pourrait bien être LA mécanique de jeu “broken” de ce FIFA 20.
Celle-ci viendra donc remplacer les centres tornado, qui heureusement, ne sont plus aussi efficaces que l’an dernier, ce qui est globalement le cas de toutes les acrobaties aériennes possibles et imaginables. On aurait aimé qu’il en soit de même pour les fameux “script” du coup d’envoi, de la 45e et de la 90e minute, hélas il n’en est rien. Egalement au menu des nouvelles mécaniques, les coups francs et les penaltys.
Il est difficile de se prononcer sur le sujet pour l’instant puisque nous n’avons pas eu l’occasion de nous y essayer suffisamment, mais sur le papier ces derniers offrent un éventail plus large de possibilité, en revanche, ils nécessitent un certain apprentissage pour être maîtrisés et ne s’adressent pas vraiment aux néophytes.
Enfin, il convient tout de même d’aborder l’excellente nouvelle physique de balle qui offre un rendu globalement bien moins arcade car elle s’associe parfaitement à l’inertie abordée plus haut, mais aussi aux nouvelles animations de contrôles ou de conduite de balles qui s’adaptent en fonction de la trajectoire, du rebond ou tout simplement de la puissance du ballon pour apporter plus d’authenticité au titre, un plus assez maigre sur le papier, mais finalement très agréable en jeu.
La complète chef
Après s'être rendu au plus près du gazon où se déroule toute l'action, il convient maintenant de faire un petit tour de stade et d’aborder le contenu hors des pelouses que nous réserve ce nouvel opus.
En matière de licences, FIFA reste bien évidemment la formule la plus fournie sur le marché, mais tout de même, le géant américain s’est vu chiper une licence d’envergure par son concurrent nippon qui s’est offert les droits exclusifs de la Juventus de Turin. Vous aurez donc le droit au “Piemonte Calcio” sur FIFA 20, mais rassurez-vous, Ronaldo et ses coéquipiers ont conservé leurs noms et visages. Mis à part cela, le titre bénéficie des mêmes équipes jouables que l’an passé et n’ajoute à son catalogue que la première division roumaine.
Jusque là rien de particulièrement notable, mais EA Sports avait d’autres chantiers en construction cette saison, et notamment un vis à vis des puristes amateurs du mode en solo qui a façonné la licence, la Carrière.
Cette dernière a enfin bénéficié d’un peu d’attention de la part des développeurs avec un travail à souligner quant à l’immersion du mode. A commencer par la création complète et la personnalisation de votre entraîneur. Homme ou femme, le joueur bénéficie d’une large palette pour customiser son avatar à son image avant sa prise de fonction et même pendant son exercice et autant soigner son apparence avant de se trouver sous les feux des projecteurs en conférence de presse.
Faire attention à votre image est une chose, mais choisir les bons mots en est une autre car ces derniers affectent désormais directement le moral de votre effectif. En effet cette donnée joue maintenant un rôle essentiel dans les performances de vos joueurs de manière individuelle ou collective. Le rôle de coach prend donc une nouvelle dimension cette année, et vous devrez trouver les mots juste en public, mais aussi en privé lorsque vous serez sollicité par l’un de vos joueurs via la nouvelle messagerie “chat joueur” venant s’ajouter à votre traditionnelle boite mail.
Du côté de la navigation et des menus, aucun changement majeur à signaler, en revanche, les interfaces officielles des championnats majeurs ainsi que des compétitions européennes sous licence (LDC et UEL) viennent ajouter un brin d’authenticité non négligeable.
Enfin, toujours au rayon des ajouts, le système de potentiel dynamique pour les joueurs qui affecte la courbe d’évolution de ces derniers d’une saison sur l’autre. Désormais plus les joueurs jouent, plus leur potentiel augmente et ce, en fonction de leurs performances. Et à l'inverse, un joueur ayant réalisé de mauvaises sorties verra sa note de potentiel être revue à la baisse.
Ce système gagne à être expérimenté davantage qu’il nous a été donné de le faire pour ce test. Une, voire, plusieurs saisons complètes doivent être réalisées afin de se faire une idée concrète de l’impact qu’il aura sur une carrière, mais sur la feuille, cet ajout à de quoi contribuer largement à l’authenticité du mode. Plus immersive, la carrière peut encore bénéficier de beaucoup de changements et ajouts, mais force est de constater qu’un réel effort a été fait cette saison, pour le plus grand bonheur du kop de puristes, fidèles au poste en tribune.
Eux aussi sont toujours au rendez-vous : le coup d’envoi qui accueille deux nouvelles règles spéciales, “Défends ton terrain” et “Ballon Mystère”, les saisons solo, en ligne ou en coopération, FUT (dont on parlera plus bas) et le mode club pro chaussent à nouveau les crampons alors qu’un petit nouveau enfile lui les stabilisées dans le vestiaire.
Validé par la street ?
“VOLTA”, son nom vous dit peut-être quelque chose, entré en lieu et place d’Alex Hunter, il incarne le sang frais injecté par EA Sports cette saison. Attendu comme le digne successeur de FIFA Street, l’autre série à succès de l’éditeur, Volta tient finalement des deux familles et incarne le parfait équilibre entre l’approche footballistique du jeu de base et celle moins conventionnelle insufflée par FIFA Street (si on pense aux premiers opus qui ont fait la gloire de la licence).
En ne prenant pas de réel parti, EA Sports, n’offre donc pas un vrai retour à ces incontournables du genre, mais plutôt un terrain de jeu permettant d’attirer les non initiés du football traditionnel, et de satisfaire ceux qui auraient besoin de plus de légèreté. Cela s’inscrit d’ailleurs dans la suite logique des derniers FIFA Street en date. Un choix marketing intelligent donc, mais qui pourra laisser des regrets aux inconditionnels des très arcades, mais jouissifs “gamebreaker”.
Cela étant dit, Volta à de nombreux atouts à faire valoir tant sur la prise en main du mode que sur le contenu qu’il propose. Comme expliqué plus haut, pas besoin d’apprendre et de maîtriser tout un panel de combinaisons ou de gestes techniques propre à Volta pour espérer des résultats positifs rapidement puisque ce dernier est bâti directement sur l’ossature du jeu classique, en revanche, une vraie progression en terme de niveau attend ceux qui compteraient s’investir pleinement dans le mode.
Petit terrain oblige (3v3, 4v4 ou 5v5), le dynamisme du mode est assez différent du jeu classique, mais EA Sports a pensé à faciliter l'exécution des gestes pour ne pas se retrouver constamment sans solution ou pris en étaux par l’adversaire dans les petites espaces, ce qui aurait pu rendre l’expérience de jeu extrêmement frustrante. Mais il n’en est rien et le rythme équilibré des rencontres laisse même place à certaines phases de constructions venues tout droit des écoles de foot.
Un gameplay globalement convaincant donc, en revanche difficile d’en dire autant pour le “story mode” de Volta qui servant de tutoriel au mode, peine à tenir le joueur en haleine, la faute à un scénario bien trop prévisible et très mal interprété par les divers acteurs de la campagne. Votre quête de championnat du monde au sein du J10, le club de Jayzinho, ne sert finalement que de prétexte pour mettre en scène votre avatar et assimiler les bases pendant que ce dernier entame sa progression.
Car oui, votre joueur bénéficiera de diverses statistiques qui seront amenées à évoluer, tout comme celles de vos coéquipiers, la gestion d’équipe étant essentielle dans Volta. Après chaque victoire, vous aurez la possibilité de recruter un nouveau joueur de l’équipe vaincue, et vous renforcerez donc vos rangs petit à petit. Les joueurs ayants des postes et des attributs de prédilections différents, il vous faudra faire les bons choix pour constituer les meilleures équipes possibles vis à vis de votre effectif et des différents types de matchs (3v3, 4v4 ou 5v5). On vous conseille de consulter notre article dédié à la progression et la gestion d’équipe dans Volta pour bien comprendre ce système qui s’apparente finalement à ce que peut proposer Ultimate Team.
Globalement ce système apporte un brin de profondeur, mais rien qui ne risque de s'essouffler sur la durée. Les vraies forces de Volta résident finalement tout simplement dans la prise en main du mode et dans les environnements rafraîchissant qu’il propose soit pas moins de 17 stades différents. Il faudra donc se tourner vers les modes Volta Tour, pour les amateurs de solo et Volta League pour les plus compétitifs afin de tirer le meilleur du mode qui aussi convaincant soit-il, pourrait se révéler assez répétitif sur la durée.
Fun or Ultimate Tryhard ?
Depuis l’arrivée de FUT Champions et des Division Rivals, le mode Ultimate Team de FIFA s’est rapidement transformé en un terrain de jeu ultra compétitif laissant sur le banc de touche les amateurs de fun qui, autrefois, testaient par exemple des équipes en tout genre dans les fameuses compétitions or, argent et bronze et dénichaient des pépites dont personne n’avait connaissance, juste pour le plaisir, car c’était aussi ça FUT.
Perdu depuis plusieurs saisons, cet aspect plus léger du mode refait en partie surface cette saison avec l’arrivée des FUT Friendlies, mais aussi avec la refonte des objectifs.
Le nouveau coup d’envoi introduit l’an passé avec les règles personnalisées, fait son entrée en jeu sur Ultimate Team. Vous avez maintenant la possibilité d’affronter vos amis en local et en ligne ou alors de vous confronter à un autre joueur et tout ça avec votre équipe FUT. Des règles personnalisées comme “Max collectif” et “Swaps” sont par ailleurs uniquement disponibles pour Ultimate Team, mais vous pouvez aussi retrouver les autres règles du coup d’envoi dont le nouveau “Ballon mystère” qui nous a particulièrement plu avec ses divers bonus (tir, passe, dribble ou les 3 à la fois) conférés au porteur de balle et résultant en des matchs ultra dynamiques et particulièrement jouissifs.
Et cela tombe bien puisque jouer avec légèreté ne vous apportera pas que du relâchement car cela permet également de compléter certains des objectifs saisonniers et donc d’augmenter vos niveaux dans le nouveau "passe de combat" arrivé sur FUT 20.
Ce dernier résulte de la refonte des objectifs qui prennent désormais une ampleur tout autre. Vos anciennes taches manager ne se limitent maintenant plus à quelques objectifs rasoirs et toutes vos actions de gestion, ou réalisées en jeu vous permettront de progresser pour débloquer toujours plus de récompenses.
Celles-ci seront attribuées via le dit passe de combat qui sera renouvelé plusieurs fois dans l’année, une saison étant estimée à environ 60 jours. C’est le temps que vous aurez pour atteindre les plus haut paliers, synonyme de meilleures récompenses, cela va de soi. Vous aurez donc le choix cette année de “tryhard” ou bien de vous octroyer un moment de détente et ce, sans que cela ne vous rapporte rien dans un cas ou dans l’autre.
Au rayon des changements, Ultimate Team accueille également un nouvel interface de gestion d’équipe, très déroutant durant les premières heures puis finalement bien plus intuitif une fois pris en main et permettant un gain de temps non négligeable.
Mais ce n’est pas tout puisque une personnalisation plus complète du club est maintenant disponible avec tifos, célébrations et thèmes de stades arrivés cette année. En somme, le mode FUT gagne en variété pour ouvrir la porte aux joueurs occasionnels tout en continuant de récompenser les joueurs assidus du mode. Un équilibre très appréciable donc. Maintenant à vous de choisir : “Fun or Ultimate Tryhard” ?