À quelques jours de la sortie d'Assassin's Creed, Millenium vous invite à découvrir la licence de manière complète et immersive. Les jeux qui se sont bâtis sur l'Histoire empruntent à la réalité les légendes, les secrets, les victoires et les défaites de leur temps. Reconstruire le monde mémoriel, c'est aussi lui donner un sens, imprimer une vision sur le passé, définir son intimité, sa fureur ou sa gloire. Assassin's Creed est de ces jeux qui ont trouvé dans leur ancrage dans la réalité, un moteur pour leur narration. Revenons aujourd’hui sur l'histoire des Templiers (après celle des Assassins que vous pouvez retrouver à tous moments sur le site) leur origine présumée ou avérée. Plongez dans l'Histoire réelle et ses secrets en compagnie de Millenium pour mieux comprendre la série d'Ubisoft.
L'Ordre du Temple et son célèbre gonfanon baucent, cet étendard marqué de la croix rouge que certains observateurs ont comparé à la marque de Caïn déjà présente il y a de cela 5000 ans à l'ancienne époque sumérienne, s'est officiellement fait connaître grâce au rôle qu'il a joué lors des croisades. Alors que les pèlerinages en Terres Saintes devenaient de plus en plus difficiles, du en partie à l'occupation de la Palestine par les Turcs Seldjoukides. Le pape Urbain II appela à Clermont à la première croisade en 1095. Il faudra près de trois années pour que les croisés entrent enfin à Jérusalem.
Le 15 juillet 1099 une partie des habitants, musulmans et juifs, de la ville sainte sont massacrés et le royaume franc de Jérusalem est fondé. Godefroy de Bouillon change de titre, au lieu d'être le simple roi de la cité il choisit de revêtir la fonction d'avoué du Saint-Sépulcre et consacre ainsi son destin à sa mission divine.
Godefroy de Bouillon, avant le départ pour Jérusalem
Signol Émile, Prise de Jérusalem par les croisés
L'organisation et l'idée de la création d'une caste de moines guerriers ne se mit en place que quelques années plus tard. D'abord « Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon », ce n'est qu'en 1119 que l' « Ordre du Temple » voit véritablement le jour. À l'instar de l'Ordre de l’Hôpital qui était chargé de s'occuper de la quiétude des pèlerins sur le chemin de Jérusalem, une « Militia Christi » littéralement une « milice du Christ » fit son apparition dans l'organigramme militaire des croisés pour garantir une protection encore plus prégnante aux pèlerins. La garde du défilé d'Athlit, le chemin d'accès le plus dangereux pour les voyageurs est un exemple reconnu des fonctions qui incombaient aux templiers. Mais leur existence garantira aussi une sécurité accrue aux nouveaux résidents chrétiens de Jérusalem.
La milice créée par Godefroy de Saint Omer et Hugues de Payns, accompagnés de 7 autres chevaliers, obtint son surnom célèbre d'Ordre des Templiers en raison de la partie du palais que leur offrit le roi Baudoin II. En effet ce dernier était bâti sur l'ancien Temple de Salomon. Un Temple détruit par les Chaldéens en 587 avant Jésus Christ, reconstruit et définitivement rasé en 135 par l'empereur Hadrien. Bernard de Clairvaux entérinera définitivement la création de l'Ordre pendant le Concile de Troyes en légiférant sur les règles qui constitueraient son fonctionnement. Dans chaque région ou pays, un maître était nommé pour diriger l'ensemble des commanderies et dépendances. Tous étaient sujets du maître de l'ordre désigné à vie.
Godefroy de Saint Omer et Hugues de Payns fondateurs de l'ordre aux côtés du pape Baudoin II
La forteresse d'Athlit - Château Pélerin
Pour entrer dans l'Ordre, les Templiers devaient prononcer trois vœux pieux : pauvreté, chasteté et obéissance, une chose plutôt exotique dans l'organisation de la société médiévale puisque cette dernière se subdivisait en trois classes. Celle, d'abord, des moines qui vouaient leur vie à l'écriture et à la prière. Ensuite aux guerriers, parmi eux les seigneurs et chevaliers avaient le droit de partir au combat et de manier les armes. Et dernièrement celle des paysans.
Le Templier remplissait à la fois le rôle de combattant et de serviteur de Dieu, un rapport assez mystique de l'exercice de sa foi. Soldats d'élite par excellence, les batailles que les Templiers ont mené sont aujourd'hui connues pour la plupart, entre 1153 et 1250 ils combattirent durant les croisades, furent décimés par Saladin et accompagnèrent Richard Cœur de Lion pendant la troisième croisade pour se venger de l'affront subi.
Ce sont les légendes empruntes d'ésotérisme et les troubles politiques entre Philippe Le Bel et le pape Clément V, qui précipitèrent l'Ordre dans l'oubli et la clandestinité. Le dernier maître de l'Odre du Temple, Jacques de Molay fut brûlé sur le bûcher de l’Île aux Juifs en compagnie d'un de ses frères Geoffroy de Charnay en 1314.
Le chroniqueur Geoffroy de Paris raconte : « Le maître, qui vit le feu prêt, s'est dépouillé immédiatement, et se mit tout nu en sa chemise... Il ne trembla à aucun moment, bien qu'on le tire et bouscule. Ils l'ont pris pour le lier au poteau, et lui, souriant et joyeux, se laisse faire. Ils lui attachent les mains, mais il leur dit : "Dieu sait qui a tort et a péché, et le malheur s'abattra bientôt sur ceux qui nous condamnent à tort. Dieu vengera notre mort. Seigneur sachez que, en vérité, tous ceux qui nous sont contraires par nous auront à souffrir »
Des observateurs relèvent des faits étranges après la mort du Maître comme celui de la disparition de Guillaume Humbert, Grand Inquisiteur de France, celui-ci instruisit le procès des Templiers de 1307 à 1314. À cette époque certains parlent de « Malédiction du Temple » et mettent en lumière une chaîne d’événements dans laquelle des notables ayant participé à la chasse aux Templiers sont étrangement assassinés ou victimes d'accidents.
Jacques de Molay, dernier Grand Maître de l'Ordre des Templiers
Si beaucoup ont cherché des liens entre les différentes sociétés secrètes que sont la franc-maçonnerie, les rose-croix et les Templiers, c'est certainement autour du mystère du Saint Graal ou la construction du Temple de Salomon que la mystique et les mythes sont les plus vivaces.
Le poète médiéval Wolfram von Eschenbach et son roman courtois Parzival mettent en scène la relation qui a pu exister entre les templiers et le Graal des légendes arthuriennes au Vème et Vième siécle. Graal mystique ou Alchimique ? Personnification de l'âme ou de la résurrection ? Le Graal ou le Saint des Saints du temple de Salomon, Jérusalem céleste, se confondent dans les interprétations ésotériques. Durant son interrogatoire, Jacques de Molay affirma, malgré lui, comme le précisent certains historiens avoir « renié le Christ et craché à Terre ».
Dépeints comme des hérétiques, aux pratiques sexuelles déviantes et adorateurs du Diable personnalisé par Baphomet, l'ordre des Templiers est consciencieusement effacé de la réalité de l'Histoire pour retrouver l'ombre des secrets. Les sociétés secrètes sont éternelles, rien ne se perd, rien ne se crée...
Deux représentations de Baphomet