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Seconde partie - Max Payne 3 Le test

Max Payne 3 Le test
Seconde partie
  • Première partie
1

Max Payne 3

 

Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière

 

Fuite en avant typique du film d'action ou du vigilante movie, tout part d'une histoire d'enlèvement ou du meurtre d'un proche. La blonde du boss se fait kidnapper et Max part à sa recherche, « sorry your princcess in in an other castle ». Entre histoires de gangs bouffés par le trafic de stup et groupes paramilitaires corrompus jusqu'à la moelle - le tout entrecoupé de toutes les insultes en portugais imaginables - Max Payne 3 reste un shoot à la troisième personne comme on en a fait des tas sur cette génération de consoles.

 

Du couloir qui serpente et déroule ses localités et leurs bric à bracs de scripts en pagaille, des cinématiques qui mangent chaque recoin de la galette et des contorsions rythmées au son des gangbangs de balles servies sur un plateau, Max Payne 3 en regorge et est même plutôt bling-bling à ce niveau. On a même l'impression que Rockstar nous dit en filigrane, regardez voici le TPS ultime, nous avons parlé et la lumière fut. Pourtant ce qui fait la saveur du soft c'est aussi ce qui a fait sa fibre et son muscle arcade.

 

Max Payne 3 Max Payne 3

 

 

Car le moteur de Max Payne 3 a beau avoir une gueule de premier de la classe, nous y reviendrons, ce qui fait le piment de cette série, ce sont ces effets qui décomposent le mouvement sans en briser la dynamique, cette science du langage qui met en scène les gunfights de manière spectaculaire. Ces moments où alors que vous avez fait un saut par-dessus 10 marches, vous alignez une poignée d'headshots en pensant déjà à la prochaine fois où vous allez enclencher le bullet time pour finir le job. Like a boss.

 

Le temps se fige d’une simple pression sur le bouton de votre souris ou la gâchette de votre manette et Max enchaîne les massacres en laissant libre cours au talent des joueurs, surtout en visée libre, les autres modes ne revêtant qu'un intérêt très limité. Un tir en pleine tête ou un instant kill durant lequel on peut suivre la ou les balles sur leurs chemins létifères permettent de booster votre jauge, on en deviendrait accro, presque autant que Max quand il s’agit d’avaler les pilules. C’est le principe des vases communicants, mieux vous jouez et plus vous avez de chance d’encore mieux jouer. Le skill est donc plutôt à l’honneur à ce niveau, un Shootdodge raté, une manœuvre mal pensée et on déguste dans la seconde.

 

Payne a beau être un tank de combat quand il court les deux poings armés de calibres aux canons brûlants, il n’en reste pas moins vulnérable aux scripts féroces qui s’invitent souvent par surprise à la fête. Des scripts qui ont tendance à devenir envahissants avec leurs dispositifs sauvages et cabotins, mais dont on s’accommodera, le chili se mange pimenté. Le TPS moderne use et abuse de la régénération de santé comme d’une mécanique banale de notre époque, Uncharted ou Gears of War, en tête, en sont des preuves formelles évidentes. Le jeu de Rockstar a par contre ce velouté un peu plus hardcore, qui fait que chaque dommage influe sur votre façon de jouer. Max , qui n’avait pas besoin qu’on le pousse, tapera donc toutes les boites d’antalgiques qu’il trouvera dans les pharmacies de fortune disséminées dans le jeu, à la moindre blessure le choix est laissé au joueur de trouver du réconfort dans les paradis artificiels pour lesquels l’ex-flic décolle en première classe à chaque fois.

 

Vacances sur ordonnance

 

Si la blessure s’avérait létale et que vous avez la chance d’avoir des cachetons dans les poches, vous disposez même de quelques secondes pour descendre la racaille qui vous a porté le coup fatal avant de mourir. Et si d’un geste sûr vous arrivez à le dézinguer, c’est la vie au bout du tunnel. Une manière encore plus pointue de découper le temps chez Rockstar, le segment est traité à même la planche de travail, encore saignant, et se décompose jusque dans son dénouement, heureux ou non. Pas mal, à part peut-être quand votre chargeur est vide et que vous maudissez le jeu de vous mettre dans une telle posture. Pinche cabron !

 

Max Payne 3 Max Payne 3

 

 

Un souci du détail qui n’est pas anodin, chaque compartiment du jeu est lui-même soumis à une grille d’intentions qui répond directement à un traitement particulier de la mise en scène globale du titre. Les cinématiques fragmentent l’univers visuel de Max Payne 3 et le saturent jusqu’à plus soif dans de longs bourdonnements où Max s'auto-analyse l'humeur cafardeuse. Des effets qui débordent jusque dans le traitement de l'image et qui abusent de leur logique intrusive. Les divagations de Payne sont nourries par la multiplication de prise de vues et de drogues, de recadrages, et le cheminement obscur de sa pensée agit sur la métamorphose physique de la série.

 

L’aliénation n’est cependant pas de la partie, Rockstar n’en dénature pas l’univers au point de faire un enfant dans le dos de Remedy, même si on perd un peu du côté arcade dans le gameplay il faut le reconnaître. On retrouve en filigrane les cases de BD intégrées de manière plus cinématographique à l’esthétique du soft cette fois-ci, comme on est heureux de retrouver les aventures de Captain BaseBallBat-Boy au détour d’un écran de TV calciné par une explosion ou lorsqu’on croise un de ces personnages cramés par la violence prêts à se faire sauter pour la cause, comme la petite mamie au shotgun de Max Payne 2. Le jeu s’auto référence et pratique l’humour noir sans déplaisir alors qu'il arpente sa trame écorchée de manière théâtrale. Pour souligner son nouveau départ Payne se rase le crâne et on l'accompagne dans sa quête rédemptrice.

 

 

Max Payne 3 a beau user de tous les artifices narratifs pour nous plonger dans le poisseux cortex de son héros, sa plus belle réussite est d'abord visuelle. Le moteur de cet épisode même s'il dénote d'une lourdeur arbitraire n'altère pas outre mesure la mobilité du dépressif de service. Les collisions s'affirment avec pertinence, parfois elles sont même trop pertinentes. Derrière les ruades intempestives, les plongeons calculés, les vitres qui explosent à chaque coup de crosse ou un système de couverture qui ne vous absout pas des combats, on sent que Rockstar a voulu peaufiner son jeu au maximum avant de rendre sa copie. On regrettera un peu le manque de souplesse du personnage dans certaines situations, mais on saluera le travail des animations, qui pour les plus réalistes, s'avèrent incroyables de justesse, au moins autant que la hitbox et la localisation des impacts de balles qui entretiennent cette impression de finition précise et méticuleuse.

 

Max Payne 3 Max Payne 3

 

 

Le jeu exhibe, lui, la richesse de ses paysages comme autant de cartes postales aux décors habités. Les tons ternes y côtoient les néons des bars de la capitale et sa faune d'endimanchés. Les paradoxes se chevauchent comme ces deux mondes parallèles dans lesquels Payne est toujours en marge, jamais à sa place finalement, comme le joueur qui reste en bordure de certains dialogues car ces derniers ne sont pas traduits de manière à ne comprendre que ce que Payne comprend. Sur le toit d'un gratte-ciel, dans un cimetière en plein hiver ou au milieu des marécages sur un bateau lancé à balle de vitesse, Max prend l'air et c'est un plaisir pour les yeux. Un voyage qui l'amènera forcément à revenir sur ses pas, là où tout a commencé, histoire de boucler la boucle et de faire la lumière sur les motivations de ceux qui l'accompagnent dans son exode physique et cérébral. La balade est totale.

 

Pour parfaire le tableau, une fois bouclé le jeu peut revenir dans le lecteur assez rapidement. En mode arcade ou multijoueur tout est fait pour que les joueurs puissent prolonger leur immersion dans l'univers de cet épisode. Un mode entraînement permet de vite s'acclimater aux mécanismes de la partie online du soft. Les accros de la gâchette pourront ensuite fondre sur des modes de jeu plus compétitifs et parfois originaux comme ce Payne Maximale et son jeu de chaises musicales où les meurtres peuvent devenir l'occasion de prendre la place de celui qu'on a liquidé ou encore le mode Guerre des Gangs qui réinterprète le scénario de la campagne solo selon une mise en scène particulière pour chaque match. Un mode online qui n'a finalement rien d'anecdotique et qui pourra réserver de bonnes sensations aux amateurs d'échauffourées bien chargées en grenaille. C'est du propre.

 

 


NoteMax Payne 3 est le jeu que l'on attendait autant pour l'ambiance typique de la série que pour le travail de relecture que Rockstar allait pouvoir développer autour de cette licence originellement créée par Remedy. Shooter noir et possédé, Max Payne 3 a tout du trip visuel organique à la bande-son minimaliste et au rythme tribal haletant. Perché comme à une rave party, la tête pétée par la violence, Payne nous revient plus écorché que jamais dans un épisode aussi sombre qu'explosif. Si l'aventure s'avère plus complexe qu'il n'y paraît, certains puristes regretteront le côté arcade des épisodes précédents sacrifié à l'autel d'un réalisme rejuvénélisé pour l'occasion. Out donc les actions en cascades, Rockstar segmente sa narration au point de se diriger vers le voyage psychanalytique avec cette mise en scène argumentée aux cinématiques prolixes et aux effets épileptiques qui feront jaser plus d'un joueur et raviront certainement les plus enclins à la contemplation. Une relecture assez singulière qui finalement confère une force altérée à la franchise. Un épisode qui parfois verse dans le glauquissime avec un goût prononcé pour l'acidité morbide, mais qui très vite vous remet sur les rails de son cheminement à coup de scènes pleines de punch et d'échanges de tirs furibards. À consommer avec modération peut être, mais belle cuvée.

  • Première partie
  • Seconde partie
1
Millenium Rédaction
MGG
Vermilion il y a 12 ans

Très difficile, long et passionnant.

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