Si les gens attendaient avec impatience la révélation de la Nintendo Switch 2, beaucoup de joueurs ont rapidement déchanté à l'annonce de son prix, mais aussi de ses futurs jeux. Des prix plus élevés que ce à quoi nous sommes habitués, et qui devraient être la norme à l'avenir. Une mauvaise nouvelle pour les joueurs, mais l'industrie aurait bien une solution pour nous faire dépenser moins, une solution qui pourtant ne devrait pas satisfaire grand monde.
Des coûts de plus en plus élevés
Alors que dans d'autres secteurs l'inflation est d'environ 2 à 3% par an, le prix des jeux vidéo est restés relativement constant au cours des dernières décennies. Le problème, c'est que les coûts de production ont considérablement augmenté. Les équipes sont plus grandes, les jeux plus travaillés (avec de meilleurs graphismes par exemple), et certains studios font même appel à des acteurs pour incarner leurs personnages, ou on recourt à des doubleurs pour avoir un produit fini encore plus qualitatif.
Il est donc logique que de nombreux éditeurs souhaitent, et ce, depuis un moment, augmenter le prix de leurs produits, un changement qui devait être notamment introduit avec la sortie du très attendu GTA 6 qui pourrait afficher un prix de 100 dollars voire plus. Cependant, il semblerait que de nombreux acteurs du milieu ne souhaitent plus attendre, et certains éditeurs se sont réunis dans l'optique de développer eux-mêmes un nouveau modèle de tarification.
Le 1 pour 1
Sur le papier, ce nouveau modèle de tarification est extrêmement simple. EA, Ubisoft, Blizzard ou encore Microsoft, pour ne citer qu'eux, ambitionneraient d'appliquer le principe du 1 pour 1. Pour résumer, le prix d'un jeu devrait être de 1 euro (ou 1 dollar américain) par heure de temps de jeu. Un exemple concret : Imaginez un nouveau RPG avec une durée de vie située entre 70 et 100 heures, alors son prix serait la moyenne des heures de jeu, soit 85 euros.
Et si vous pensiez que cette idée n'en était qu'à ses débuts, sachez que l'association Worldwide Universal Media Pricing (WUMP) a déjà expliqué certains des points clés lors d'une conférence de presse.
Vient ensuite la question de la difficulté. Si un jeu en possède un seul ou plusieurs, comment s'applique cette nouvelle tarification ? La réponse là aussi est encore simple, mais elle soulève des inquiétudes. En gros, le prix est multiplié par le nombre de niveaux de difficulté, l'association estimant que le joueur va relancer plusieurs parties à des difficultés différentes (de facile à normal, puis de normal à difficile s'il y en a 3). Ainsi, un jeu qui dure 20 heures et propose trois niveaux de difficulté coûtera 60 euros, que vous fassiez une partie ou dix.
La seule bonne nouvelle, c'est que le prix total serait fixé en fonction de la durée de jeu à un niveau normal. Si vous galérez en mode difficile, cette durée ne sera pas prise en compte dans le calcul du prix du jeu. Si vous passez 80 heures en mode difficile, mais seulement 30 heures en mode normal, alors le prix du jeu sera de 90 euros (s'il propose trois niveaux de difficulté).
Des jeux plus accessibles ?
Une des autres ambitions avancée par l'association serait de rendre les jeux plus accessibles, et donc de toucher encore plus de monde. Pour ce faire, les futurs jeux proposeront pas moins de 9 niveaux de difficulté pour que chacun y trouve son compte.
Alors oui, 9 niveaux de difficulté, cela peut sembler alléchant, mais si le prix du jeu est fixé en fonction du nombre de niveaux présents, alors un jeu de 20 heures coûterait... 180 euros.
La bonne nouvelle est que les politiques semblent enthousiastes par ce nouveau système de tarification, et envisagerait d'exonérer les jeux de TVA à l'avenir, en Allemagne toutefois (pour la France, nous n'avons pas encore d'information à ce sujet, mais sachez que la TVA est de 20% sur les jeux vidéo). "Nous voyons également dans cette réglementation « 1 pour 1 » la possibilité d’envisager une nouvelle taxation des médias de divertissement, qui sont avant tout un produit de luxe et de divertissement. C'est pourquoi, dans les premières semaines de la prochaine législature, il sera proposé d'exclure du taux de TVA de 19 % les jeux vidéo et autres appareils électroniques de divertissement d'une durée de jeu de 10 heures ou plus." a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires économiques allemand.