World of Warcraft est un colosse. Et malgré les rivaux qui se pressent à ses portes pour essayer de voler la playerbase de ce jeu vieux de près de 20 ans, le MMO de Blizzard tient bon. Au point où l'on se demande si la seule chose qui pourrait un jour "tuer WoW", ce ne serait pas finalement le développement d'un WoW 2 !
Néanmoins, le MMO a essuyé quelques tempêtes au fil des âges. Et certaines auraient pu signé la fin du jeu, si développeurs et joueurs ne s'étaient pas accrochés fermement au bastingage.
Le mode LFR : quand la "casualisation" du jeu est canonisée par Blizzard
29 novembre 2011
Blizzard a toujours dû exercer un arbitrage très délicat entre joueurs réguliers et fans plus occasionnels. Le truc, c'est que trouver un bon équilibre pour une communauté aussi vaste est presque impossible. Si le jeu est trop difficile, les amateurs prennent a fuite, mais si les efforts des plus acharnés ne sont pas récompensés, alors la grogne monte aussi.
En 2011, Blizzard incorpore la feature du LFR (« Looking for Raid »), qui permet à des joueurs et des joueuses très occasionnels de pouvoir participer à des raids en claquant des doigts. Tout ça avec une difficulté fortement réduite pour limiter la préparation et les exigences habituelles de ces instances de haut-vol.
Pour beaucoup de vétérans, cette vulgarisation à l'extrême risque d'ôter à WoW son côté hardcore très gratifiant. Le MMO semble alors s'enfoncer vers une casualisation qui contraste fortement avec sa réputation initiale.
Des Pandas et des mascottes toutes mimis
25 septembre 2012
Mists of Pandaria est la première extension qui est accueillie très tièdement par les fans. La communauté comprend mal ce choix thématique de la part de Blizzard. La Pandarie et son ambiance asiatique peinent à séduire, tout comme ses habitants, les Pandarens. Beaucoup de fans estiment que cette nouvelle race est un faux-pas, bien loin du cadre d'Azeroth. Pourtant, les Pandarens jouent un véritable rôle dans le lore, et leur intégration dans le MMO n'est en rien incohérente.
L'autre détail qui a suscité une levée de boucliers avec cette extension, c'est l'arrivée du combat de Mascottes. La feature annexe fait penser aux duels entre dresseurs pokémon, et semble elle-aussi dénaturer le MMO.
Warlords of Draenor et ses màj vides
24 février 2015
La décennie 2010 est décidément cahoteuse pour Blizzard. Après Mists of Pandaria, WoW bifurque sur Warlords of Draenor, l'une des extensions les moins jouées et les plus décriées de toute l'histoire du MMORPG culte. WoD suscite un engouement très limité pour plusieurs raisons ; les nouvelles zones, les instances et même le lore sont assez insipides en comparaison de ce que le MMO savait faire jusqu'ici. La feature du "Housing" de camp de base est aussi plutôt mal accueillie.
Mais ce qui vient sceller le destin de cette extension chancelante, c'est le contenu de ses màjs... Ou plutôt leur "non-contenu". Le point d’orgue de cette traversée du désert est le 24 février 2015, avec une mise à jour 6.1 dont la feature centrale est littéralement l'arrivée de la caméra selfie dans WoW...
Le spectre du "Pay to win"
7 avril 2015
En 2015, Blizzard met le pied dans une nouvelle flaque à problèmes : la monétisation pay to win. La compagnie introduit le Jeton WoW à cette période, et la feature est immédiatement très mal accueillie par les fans fidèles, et pour cause : elle permet d'échanger de l'argent réel contre de l'or, à tout bout de champ.
Jusqu'ici, le MMO s'était tenu à distance du spectre du pay to win, mais toutes les digues ont sauté d'un coup. Ainsi, un joueur riche dans la vraie vie peut théoriquement s'offrir les meilleurs items du jeu par la seule force de son porte-monnaie en un claquement de doigts, sans consacrer des efforts et du temps au MMO.
L'ère de tous les scandales pour Blizzard
28 juillet 2021
Bien plus récemment, Blizzard a traversé une bien mauvaise passe. En 2021, la compagnie essuie divers revers, qui touchent plusieurs de ses jeux. Le 21 juillet 2021, le California Department of Fair Employment and Housing a entamé une action en justice contre Blizzard pour discrimination à l'encontre des employées et pour avoir favorisé un lieu de travail où le harcèlement sexuel restait impuni. Un grand nombre de scandales de misogynie et de harcèlement éclatent au grand jour. WoW se retrouve au cœur d'un boycott, et Shadowlands devient l'une des extensions les moins jouées de l'histoire.