Le weekend du 14 juin 2024, j'ai été invitée au Pokémon GO Fest de Madrid afin de profiter de l'événement sur place mais aussi d'interviewer trois employés de chez Niantic, créateur du jeu mobile. Kathy Woo, senior product manager, Michael Steranka, senior director live game, et John Hanke, CEO, ont répondu à quelques questions.
Comment les lieux des Pokémon GO Fest sont choisis ?
Berlin, Londres, Madrid... Comment les villes des Pokémon GO Fest en Europe sont choisies ? Tout est question d'accessibilité selon Kathy. Il faut que l'endroit dispose d'un grand parc pour commencer, que ce soit simple, pour la majorité des joueurs, de venir en avion, train et autre transport, que la sécurité y soit bonne, la couverture réseau suffisante etc.
"On a choisi Madrid en 2024 parce qu'il ne pleut pas ici" a rajouté John Hanke en riant et en faisant référence au GO Fest de l'an dernier à Londres, sous la pluie.
Combien de temps encore va durer Pokémon GO ?
Sans réfléchir, John Hanke, PDG de Pokémon GO, a répondu avec à la fois une pointe d'ironie et de sérieux :"Je veux que le jeu dure encore 100 ans". Il m'a alors expliqué qu'il ne voulait pas que ça se termine car il y a encore tellement à faire sur le jeu et que ce dernier a la chance d'avancer quasiment en même temps que la licence principale : tant que de nouveaux monstres sortiront avec les nouvelles générations, il y aura toujours du contenu inédit à proposer sur PoGo.
D'autant plus que l'application mobile est aujourd'hui loin d'être un simple jeu de capture et de marche comme à ses débuts. Selon John, le risque serait toutefois d'implémenter trop de nouvelles fonctionnalités et de submerger les joueurs qui, en général, ne font jamais toutes les activités proposées. Certains n'aiment que la collection de shiny par exemple, d'autres se concentrent sur le PvP, d'autres encore sur les missions... Et il serait donc dommage de surcharger le gameplay.
Battle Pass, guildes façon mmo... Quel avenir pour Pokémon GO ?
C'est un fait, les équipes de Niantic ont mis de la force sur les fonctionnalités sociales de Pokémon GO ces dernières années. L'ajout d'amis, l'envoi de cadeaux pour obtenir des objets, augmenter son amitié ou encore avoir des formes de Prismillon différentes, les combats PvP, les routes, les raids, les échanges et plus récemment les équipes à 4 joueurs... Tout est fait pour que les dresseurs ne jouent jamais vraiment seuls. Mais est-ce que cela pourrait aller encore plus loin ?
Indubitablement, Pokémon GO ressemble de plus en plus à un MMO où il faut farmer pour obtenir des récompenses, des Balls et capturer un maximum de monstres. On a du PvE, du PvP, un système d'échange et d'équipe où l'on voit ses coéquipiers sur la carte, avec des missions... Bref, même si on est loin d'un World of Warcraft et que Michael Steranka m'a bien précisé que ce serait techniquement impossible d'afficher tous les joueurs en temps réel sur la map (en plus des Pokéstops et des spawns de créatures), j'imagine assez bien la création de guildes dans le jeu. Des équipes plus nombreuses où l'on pourrait échanger à distance, obtenir des pièces ensemble, créer une base fictive que l'on peut décorer, affronter les autres équipes etc.
De la même manière, même si la santé économique de Pokémon GO se porte très bien, avec toujours beaucoup de joueurs 8 ans après sa sortie, il est étrange de voir que Niantic ne propose toujours pas de Battle Pass comme dans n'importe quel jeu mobile free-to-play. A cela, Michael m'a répondu que l'objectif était de faire en sorte que PoGo reste accessible à tous et l'implémentation d'un BP risquerait de créer une trop grosse disparité entre les joueurs. Cependant, mettre en place un Battle Pass gratuit et une version premium avec seulement des cosmétiques pourrait être une solution afin que le jeu ne devienne pas trop pay-2-win.