Quand Christopher Nolan vous dit droit dans les yeux qu'il n'aurait pas été capable de donner vie à vos films, il y a de quoi être fier. Le réalisateur de Oppenheimer et de Interstellar l'assène pourtant clairement : il ne comprend pas comment Peter Jackson a pu survivre au tournage de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Nolan est pourtant un perfectionniste, connu pour avoir boudé la CGI sur certaines scènes très ambitieuses, et qui est aussi un adepte des tournages compliqués.
Malgré cela, il s'est volontiers incliné devant Peter Jackson en 2012, durant la campagne promotionnelle de The Dark Knight Rises, en reconnaissant que le tournage de sa trilogie à lui était bien moins éprouvant que celui du Seigneur des Anneaux.
Travail de titan
Peter Jackson n'est pas le genre de réalisateur à rester les fesses vissées sur son siège et à lancer de temps en temps quelques consignes vagues. Peu de gens le savent, mais le tournage du Seigneur des Anneaux figure comme l'un des plus dantesques de l'Histoire. En effet, le tournage principal des trois films s'est effectué simultanément, en l'espace d'un an seulement, entre 1999 et 2000. Peter Jackson a patronné le travail de sept équipes de tournages distinctes, qui travaillaient en même temps, mais sur des scènes différentes. Dans un documentaire sur le tournage paru en 2003, on apprend que Peter Jackson n'a dormi en moyenne que quatre heures par nuit durant l'entièreté du tournage. Des scènes additionnelles seront tournées entre 2001 et 2004, mais Jackson a tourné l'essentiel des scènes de ses trois films LOTR (y compris les batailles), en un an seulement.
Chapeau bas
Il est difficile d'imaginer ce qu'aura été cette année pour Peter Jackson. Point culminant de 8 ans de travail sur le Seigneur des Anneaux, sans doute. Mais aussi une période éprouvante, aussi bien mentalement que physiquement. C'est d'ailleurs ce qu'a souligné Nolan dans l'éloge de son confrère. "Il avait une histoire entière répartie sur trois films. Il a été physiquement capable de les tourner tous en même temps. Je ne peux pas m'imaginer faire ça. C'est l'une des grandes réussites du cinéma", admet-il.