"C'est un vol de mon identité", les acteurs de Baldur's Gate 3 sont tous catégoriques : ils sont contre l'utilisation de cette nouvelle technologie

Publié le 17/04/2024 à 08:00 Par Laure

Les acteurs et professionnels du doublage qui ont prêté leurs voix aux personnages de Baldur's Gate 3 font partie intégrante de ce qui fait le succès indéniable du GOTY 2023. Malheureusement, la démocratisation des outils d'IA générative met leur métier en danger.

'C'est un vol de mon identité', les acteurs de Baldur's Gate 3 sont tous catégoriques : ils sont contre l'utilisation de cette nouvelle technologie

Amelia Taylor, qui prête sa voix à la narratrice de Baldur's Gate 3, Neil Newbon, qui incarne Astarion, Samantha Béart, alias Karlach, Andrew Wincott, qui joue Raphael, et Tracy Wiles, voix de Jaheira, ont tous été nominés dans les catégories de meilleure performance en tant que personnage principal ou secondaire à plusieurs reprises en 2023 et 2024. Pourtant, ces acteurs et doubleurs professionnels ont souffert du manque de clarté légal autour des outils d'intelligence artificielle générative.

"C'est horrible"

S'adressant à Eurogamer, les acteurs et doubleurs de Baldur's Gate 3 se sont exprimé sur le sujet lors des interviews "tapis rouge" des BAFTA Awards.

Amelia Tyler, notamment, s'est livrée sur son expérience des outils d'IA générative depuis son rôle de narrateur dans le jeu :

"J'ai eu de très mauvaises expériences, par exemple en assistant à un stream de quelqu'un qui avait mis en place un système de synthèse vocale et qui avait donné le contrôle à sa communauté", explique-t-elle. "Je suis allée sur ce stream parce que quelqu'un m'avait prévenue et j'ai entendu ma propre voix lire des histoires pornographiques de viol. C'est le niveau des choses auxquelles nous avons dû faire face depuis que ce jeu est sorti et c'est horrible, honnêtement."

Amelia Tyler a ajouté aimer les mods dans le jeu vidéo, mais prendre sa voix réelle et l'utiliser pour entraîner une IA sans sa permission devrait-être illégal.

"Aucun d'entre nous n'a donné sa permission pour que cela se produise un jour. À moins que je n'aie signé quelque chose disant que vous êtes autorisé à faire cela, c'est voler non seulement mon travail, mais aussi mon identité." a-t-elle ajouté.

Andrew Wincott (Raphael) et Samantha Béart (Karlach) ont tous deux exprimé leur inquiétude quant aux abus contractuels potentiels des IA clonant les voix. Neil Newbon (Astarion) quant à lui, a déclaré qu'il pensait que l'IA ne devrait pas être utilisée pour le doublage pour des raisons créatives et artistiques.

De nombreux doubleurs inquiets

Le casting de Baldur's Gate 3 n'est pas le seul à se montrer inquiet face à la démocratisation de ces outils. David Harewood, qui a interprété Warlin Door dans Alan Wake 2 a déclaré que l'IA "une grande menace", et que l'industrie doit à tout prix "trouver un moyen de faire en sorte d'améliorer la profession plutôt que de la remplacer".

Les acteurs de Final Fantasy 16, Ben Starr, qui incarne Clive et Ralph Ineson, qui incarne Cid, se sont également récemment exprimé sur le sujet. Tout comme l'écrasante majorité des acteurs et doubleurs de l'industrie du jeu vidéo, ceux-ci expriment naturellement leurs doutes et leurs peurs quant aux lois inexistantes et aux conditions contractuelles que pourrait entraîner l'utilisation d'IA générative pour reproduire des voix, tout en reconnaissant qu'il s'agit d'un outil très avantageux.

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Asiria EU il y a 7 mois

Ce type d'outils tomberont de plus en plus dans le domaine du grand publique , les programmes seront de plus en plus faciles et cela deviendra commun . Comme toujours il faudra s'adapter à cela plutôt que le bloquer car potentiellement c'est impossible à bloquer , comme les fausses vidéos, fausses images de personnes. Bientôt il ne sera plus possible de faire la différence et le web en sera envahis , il vaut mieux apprendre des à présents aux gens à se méfiés et sourcés chaque chose qu'il fait. Rien n'arrête la technologie , qu'elle soit nuisible ou pas d'ailleurs ...

Neo Kain il y a 7 mois

Il faut cette technologie soit encadrée mais il ne faut pas l'endiguer non plus. Je m'explique : Imaginons qu'un(e) doubleur(euse) soit sur un autre contrat, on demanderai son autorisation d'utiliser sa voix, avec contrat et rémunération, car cette personne est temporairement indisponible. Admettons que le/la doubleur(euse) ne soit plus en vie, c'est à la famille que l'on verserait les droits d'utilisations. Pareil pour l'utilisation d'une image d'un acteur/actrice. Pour moi le meilleur compromis se trouve dans cette solution.