Les maladresses de Riot Games sont quasi-systématiquement pointées du doigt, mais il ne faut pas oublier que si le jeu est toujours aussi populaire, c'est bien parce que l'éditeur a réussi plusieurs masterclass. Si aujourd'hui certains champions sont accusés de casser le jeu avec des nouveaux kits de sorts jugés trop forts (une tradition qui remonte à la Saison 1 avec les premières versions de TF ou Xin Zhao), il faut aussi reconnaître que certaines nouvelles mécaniques jugées trop fortes à leur sortie, se sont parfaitement intégrées au jeu. En voici quelques exemples.
Ornn achète où il veut
L'une des propriétés du passif d'Ornn lui permet d'acheter des objets où il veut. C'est une compétence unique sur League of Legends, où tous les achats sont censés se faire à la base. Seulement, ce n'est pas le cas chez son rival DotA 2, où il est possible d'acheter n'importe où (mais cela coûte plus cher qu'au shop). Les joueurs de DotA 2 ont l'habitude de ce système, et une fois un niveau correct atteint, très peu de joueurs retournent à la base pour effectuer leurs achats.
L'annonce de cette compétence avait donc fait très peur aux joueurs de League of Legends, et une partie de la communauté le voyait déjà comme le champion qui allait dominer la toplane pour les siècles à venir. Ornn a presque toujours eu sa place sur le jeu, que ce soit en soloQ ou sur la scène compétitive, au moins comme un pick envisageable à défaut d'être un champion meta. Il a été très fort dans quelques meta, mais jamais uniquement à cause de son kit. Généralement, une rune ou un objet core sur lui étaient très forts dans ces metas. Même si il a une très bonne tenue de lane grâce à son passif, il n'est pas non plus un réel lane bully (sauf contre certains champions, mais tout le monde est censé avoir des hard counters dans le jeu). Riot Games a donc réussi à intégrer cette mécanique au jeu, sans le casser.
Senna, snipeuse-shieldeuse
La compétence ultime de Senna n'a pas de portée maximale, peut faire des dégâts non-négligeables aux champions adverses et apporte un bouclier aux alliés. À la lecture de cette description, il est assez simple de comprendre pourquoi les joueurs s'inquiétaient avant la sortie de la championne. Seulement cette compétence s'est au final révélée parfaitement ok dans le kit de Senna, et si la championne a parfois été OP, c'était plus dû à des objets ou d'autres sorts de son kit qu'à son ultime. D'ailleurs ce sort qui inquiétait tant les joueurs à sa sortie, a aujourd'hui reçu plus de buffs que de nerfs.
Le sort a été pensé très intelligemment, pour éviter qu'il ne devienne toxique. Il met un certain temps à être cast, et la hitbox permettant de faire des dégâts aux champions adverses est assez petite, ce qui permet à ces derniers de l'esquiver si ils sont attentifs. La hitbox du bouclier est en revanche beaucoup plus grande, ce qui fait que Senna a quand même un intérêt à l'utiliser sur une lane éloignée quand la situation s'y prête. Son cooldown est aussi assez long, forçant les joueurs de Senna a bien réfléchir quand ils l'utilisent, et il ne fait des dégâts qu'aux champions ennemis, ce qui l'empêche d'être utiliser pour voler des objectifs neutres.
Mentions honorables : Akshan/Renata
Ces deux champions ont aussi fait couler beaucoup d'encre avant leur sortie. Leurs deux Z peuvent "ressusciter" des alliés, et cela inquiétait beaucoup de joueurs. Aujourd'hui ces deux sorts sont bien intégrés dans le jeu, et ne sont pas vraiment les capacités les plus gênantes du jeu, sauf dans certaines situations bien spécifiques. Cependant, elles n'ont pas toujours été parfaitement saines pour le jeu non plus.
Le Z de Renata a été hotfix dans les jours suivant sa sortie, et tout a été nerf sur le sort, à l'exception de son coût en mana. Quant à Akshan, son Z a carrément perdu une de ces propriétés : celle de fonctionner même quand Akshan est mort. Même si ces sorts ne se sont pas révélés être les sorts les plus problématiques de l'histoire du jeu, il a quand même fallu quelques ajustements pour les rendre parfaitement viables.