Il y a quelques semaines EMENES midlaner d'équipe nord-américaine Cloud 9, se faisait épingler sur les réseaux sociaux suite à des propos racistes tenus lors d'une game de soloQ. Le joueur coréen avait passé ses nerfs sur un de ses teamates, qui si il est vrai qu'il ne faisait pas sa meilleure game, s'était retrouvé en difficulté sur des faits de jeu (comme la tente posée sur sa lane par le jungler adverse) plus que suite à des erreurs individuelles. Comme ce coéquipier était un streamer européen, venu en Corée du Sud pour voir son niveau sur le ladder régional, EMENES lui a demandé fortement de retourner sur le continent qui l'a vu naître (c'est la version gentille). Évidemment, cette insulte n'allait pas passer, et l'affaire a fait pas mal de bruit dans la communauté internationale. Après enquête, Riot Games a finalement annoncé les sanctions prises à l'encontre du midlaner.
Une punition légère ?
EMENES a été condamné a 15 000 dollars d'amende et à devoir suivre un stage comportemental. Une sanction plutôt clémente, si l'on considère de précédents cas similaires comme ceux de Svenskeren ou OnFleek, qui avaient tout deux écopés de matchs de suspensions. Une clémence, soi-disant justifiée par les actions de EMENES qui a de lui-même présenté des excuses sur les réseaux sociaux et fait son mea culpa, tout en continuant de dire en stream que les streamers haut Elo sont une plaie pour les proplayers qui cherchent à s'entraîner car leur présence lorsqu'elle est identifiée, change totalement le style de jeu des joueurs, donnant des games au déroulement pas toujours logique, ce qui empêche donc les pros de tirer des leçons de la game et donc de progresser. Il faut bien sûr préciser qu'ici EMENES utilise cet argument pour expliquer sa réaction, pas pour la légitimer.
Cette sanction fait un peu grincer des dents certains fans, qui la trouvent quand même assez légère. Il est difficile d'estimer à quel point ce ressentiment est motivé par le fait que les propos du midlaner aient choqué ou par un sentiment d'injustice vis à vis de la situation similaire et de la sanction bien plus lourde infligée aux autres joueurs ayant eu ce genre de comportement par le passé.
Un passé tumultueux
Si Riot Games avance avoir pris en compte les remords du joueur pour expliquer cette sanction allégée, plusieurs observateurs ont fait remarquer qu'EMENES est quand même connu pour être toxique, et que ce n'était pas la première fois que le joueur se retrouve mêlé à ce genre de polémique. L'une de ses toutes premières interviews après avoir rejoint C9 porte ce titre : Cloud's 9 new midlaner on his debuts and toxicity rumor (le nouveau midlaner de C9 revient sur ses débuts et les rumeurs de toxicité).
Si les excuses publiques du joueur ont été prises en compte dans la sanction, il semblerait logique que les antécédents du joueur pèsent également dans la balance. Cela ne semble pas être le cas, mais il faut peut être aussi y voir autre chose qu'une simple volonté de protéger EMENES. Le ban de Svenskeren et surtout son timing a été très critiqué à l'époque, les fans argumentant que cela tuait en partie le suspense du groupe des SK lors de ces Worlds, qui ont joué (et perdu) leurs trois premiers matchs sans Svenskeren. Riot Games a peut être voulu éviter une situation similaire en prenant une décision différente.