Figurant comme maîtresse des bibliothèques de jeux vidéo, Steam attise largement la convoitise de nombreux développeurs de jeux indépendants. Et si fut-il un temps la méthode d'approbation des titres figurant sur cette plateforme était plus complexe, de nos jours il vous suffit à peu de choses près de payer un cachet pour voir votre création rejoindre la liste des jeux accessibles au grand public. Et bien que cela soit très souvent bénéfique, il arrive aussi que des créateurs peu scrupuleux en profitent...
Steam dégaine les bannissements
Bien au-delà des créations très renommées des studios connus et reconnus dans l'industrie vidéoludique, le publication de jeux vidéo ne leur demeure pas exclusivement dédiée. Pour se lancer, de nombreux indépendants parfois débutants mais pas toujours ont recours à certaines plateformes leur permettant de gagner largement en visibilité sans avoir à se ruiner. Et on ne vous apprendra rien en vous disant que Steam fait partie des plus célèbres, bien qu'elle ne soit pas la seule.
Malheureusement, si la création de jeu vidéo demeure un domaine relativement accessible si tant est que l'on dispose de quelques notions dans le domaine, le mythe du petit indépendant bienveillant qui cherche à percer humblement n'est pas toujours une réalité. Pour parvenir à leurs fins, ces développeuses et développeurs exploitent des éléments entièrement gratuits issus de l'Unreal Engine ou du Unity Engine. De cette façon ils ne dépensent pas le moindre centime et génèrent passivement des revenus.
Plus loin encore, ces jeux vidéo créés sans trop d'effort ni investissement sérieux vont même jusqu'à induire les consommateurs en erreur avec des noms très douteux. On retrouvait ainsi jusqu'à récemment un certain Flappy Bird sur Steam, en référence au jeu flash éponyme, ou bien Play Football en référence à une autre jeu du même type. Pourtant, rien à voir avec les jeux auxquels ils font référence, de la publicité mensongère en quelque sorte.
Pour parer le problème, la plateforme de Gabe Nawell a procédé tout récemment à la suppression définitive d'environ 90 titres de son catalogue de jeux souvent parce qu'ils étaient de piètre qualité ou bien parce que les intentions de l'éditeur en étant à l'origine étaient au mieux douteuses. Dans la même veine, tous les profils des développeuses et développeurs commercialisant ces "œuvres" ont été supprimés afin de s'assurer que Steam demeure une plateforme saine.
Les intelligences artificielles dans la ligne de mire de Steam
Après avoir constaté ces suppressions de jeux sur Steam, souvent réalisés par le biais d'intelligences artificielles d'ailleurs, nos confrères de 3djuegospc ont contacté la plateforme afin d'en savoir plus au sujet de sa position concernant ces nouvelles technologies. Pour Valve, l'utilisation d'intelligences artificielles dans la création d'une œuvre vidéoludique est acceptable à la seule condition que la législation en matière de droits d'auteur soit scrupuleusement respectée.
Pour Kaci Aitchison Boyle, le responsable marketing et des communications et relations publiques de Valve, il n'y a pas vraiment matière à débat lorsqu'on parle d'intelligences artificielles dans la création d'un jeu vidéo : si la loi est respectée, alors le jeu peut être publié sur Steam. S'il y a le moindre doute, la moindre zone d'ombre dans le processus de création, alors la publication n'est pas possible.
Il est d'ailleurs intéressant de mentionner que Valve estime ne pas avoir son opinion à donner quant à l'exploitation d'intelligences artificielles dans la création de titres vidéoludiques. Ce serait avant tout une question de législation plus que d'opinion personnelle : si la publication de votre jeu est refusée sur Steam, ce n'est pas parce que Valve a un problème avec les IAs, mais simplement parce que les critères d'éligibilité ne sont pas remplis, ou en tout cas que toutes les cases garantissant la légalité de votre production ne sont pas remplies.