Je suis issu d'une époque où "être un crack aux jeux vidéo" rimait toujours avec "être un jeune avec beaucoup de temps libre". Aujourd'hui, du temps libre, j'en ai de moins en moins. Non seulement parce que j'ai un boulot, mais aussi et surtout parce que j'ai à la maison deux petits monstres de Niveau 1, fraichement arrivés dans l'open world, et plus connus sous le nom de "bébés".
Mathématiquement, au sein de notre génération biberonnée au gaming et ayant connu l'essor de l'esport, nous allons être de plus en plus nombreux à expérimenter la parentalité. Et oui, les gamers et les gameuses purs et durs -dont je fais partie- deviennent aujourd'hui des parents. Et je dois bien reconnaitre que la cohabitation entre couches/biberons/réveils nocturnes/une cuilleréepourpapa et les sessions haut elo full focus de 19h à minuit, j'étais pas (mais alors pas du tout) prêt.
De diamant à bronze avant ses premiers mots
Devenir papa, c'est en fait essayer de former la meilleure équipe possible avec la maman.. et avec le bébé ! Les trois membres de la team doivent trouver leur place et s'épanouir. Et autant le dire tout de suite : accueillir un bébé, ça demande du temps. Beaucoup de temps. J'estime que mon temps de loisir et de détente quotidien a été divisé par cinq avec l'arrivée du bébé. Et je ne me plains pas : celui de la maman a été beaucoup plus impacté que ça.
Alors oui, j'ai rapidement fait une croix sur le fait de rester ultra compétitif sur mon jeu de cœur : League of Legends. S'entrainer quotidiennement, suivre la méta, lancer des classés sur plusieurs heures sans être dérangé... Faire tout ça en même temps que consacrer du temps à sa famille, c'était juste impossible pour moi.
Bien sûr, rien ne m'empêchait de continuer LoL à un niveau plus modeste. Mais vous en conviendrez : c'est un crève-cœur que de se voir jouer dans les égouts du bas elo, quand on a tâté de très hauts classements.
D'autres formes de gaming
Selon moi, certains jeux sont tellement prenants et exigeants qu'ils réclament trop de temps et de régularité. League of Legends par exemple demande des sessions minimales de 30 minutes (une partie) sans la possibilité de mettre pause. Avec un nourrisson dans la pièce d'à côté dont le sommeil est encore approximatif, je vous jure que c'est le bout du monde.
Dès lors, est-il encore possible de vivre l'excitation du gaming "compétitif" quand on est parent ? Oui, mais il faut parfois changer de jeu de prédilection. Personnellement, j'ai fait cohabité "parentalité" et "gaming compétitif" à travers des jeux de type TCG, et certains jeux mobile.
Prenez Hearthstone ou Marvel Snap par exemple : faciles d'accès, format de parties qui tourne entre 3 et 10 minutes... On peut même y jouer à une main ! L'autre bras servant évidemment à bercer bébé ou à le tenir contre soi (c'est du vécu).
Mais ma vraie révélation vidéoludique durant la parentalité aura sans doute été celle des jeux mobile gatchas et des auto-battler. Souvent injustement décriés par la communauté, ils sont pourtant très sympas quand on recherche de la compétition, mais qu'on a des journées remplies de chez remplies. Il est souvent possible de les farmer en ayant les mains libres via le mode auto.
Car c'est aussi ça, la force du jeu vidéo en ligne d'aujourd'hui : pouvoir proposer des expériences adaptées à tous les types d'emploi du temps.
Encore une fois : mon expérience ne saurait être celle de tous les autres gamers et gameuses qui deviennent parents. Avec de l'organisation, de la volonté et du dialogue avec votre moitié, vous pouvez tout à fait vivre la parentalité, sans renoncer à votre jeu en ligne compétitif favori. Ca doit pas être évident, mais c'est faisable ! Certains joueurs pros et coachs , sur LoL mais aussi sur d'autres esports, deviennent d'ailleurs pères sans lâcher leur passion.
Crédit image : Skottie Young, Marvel Snap