Photo : LoL Esports
Au MSI, MGG a eu le privilège d'échanger en tête-à-tête avec le boss esport de la région EMEA pendant une vingtaine de minutes. Ce fut l'occasion d'aborder plusieurs dossiers chauds afin d'en savoir plus. Si Maximilian n'a évidemment pas pu tout déballer, il a quand même donné des explications bienvenues qui nous permettent d'y voir plus clair sur l'avenir de la région !
À quoi faut-il s'attendre en LEC ?
Cette année, il y a un nouveau format en LEC avec 3 segments et l'ajout du Winter Split. Le changement pouvait faire peur, mais Maximilian est "très heureux jusqu'à présent" de la nouvelle formule. Il est ravi du retour des fans et apprécie "l'incroyable intensité" qu'apporte la refonte. Cela se ressent notamment dans les audiences. S'il est vrai qu'il y a "une petite baisse par rapport à la période Covid", le Rioter souligne la hausse de 20 % par rapport à la période précédant la pandémie. Plus globalement "tous les indicateurs sont positifs". Même si certains tirent la sonnette d'alarme à cause d'une baisse du pic d'audience, ce chiffre au final ne veut pas dire grand-chose par rapport au nombre de viewers moyen par exemple. Pour cette raison, "il ne s'attend pas à voir des changements majeurs pour l'année prochaine". Il pourrait bien y avoir quelques ajustements à la marge, mais le colonne vertébrale de 3 Splits devrait rester, notamment parce que ce format est celui souhaité par les équipes pour améliorer la compétitivité de la région.
La ligue conserve cependant "un regard attentif sur la fatigue des joueurs". Le nouveau format peut être éreintant pour les participants et sur ce point il pourrait bien y voir des petites modifications, en fonction des retours du conseil des joueurs. Parmi les autres petites nouvelles : une augmentation de l'âge minimum pour jouer en LEC est toujours en discussion et le co-stream va continuer à se développer, mais en privilégiant les équipes plutôt que les streamers dans un premier temps. En revanche, la limite de joueurs importés (2) ne devrait pas bouger à l'avenir.
Les ERL toujours plus intégrées à la scène EMEA
Maximilian a conscience que le changement de système en LEC "était une grosse prise de risques" qui pouvait potentiellement bouleverser l'écosystème compétitif de la région. Alors que le système des ERL est resté à seulement 2 segments, "il y a forcément des défis qui émergent avec ces deux fonctionnements qui ne s'alignent pas" naturellement. Les problèmes, notamment liés au mercato sont connus. À l'avenir, le responsable a donc promis d'apporter des modifications pour rendre les relations entre les deux échelons plus fluides. Mais il prévient que "cela ne signifie pas forcément que les deux échelons adopteront le même système". Difficile d'en savoir plus à l'heure actuelle, mais le sujet est dans tous les cas pris au sérieux !
Les ERL sont importants dans l'écosystème de la région EMEA. C'est d'ailleurs pour cette raison que la finale des EMEA Masters sera intégrée cette année pour la première fois au Roadshow du LEC, qui aura lieu à Montpellier. Maximilian s'attend "au meilleur des Roadshow", avec l'appui de la ville et de la région Occitanie. Autre symbole de l'importance des ERL. Si jamais le LEC augmente son âge minimum d'entrée à 18 ans, c'est notamment parce que les joueurs les plus jeunes pourront continuer à se former et à se faire connaître en ERL, l'antichambre du LEC. Enfin, il n'a aucune nouvelle à donner à propos de la LCL (ERL des pays CIS). "À ce jour la ligue reste suspendue".
Et pour les Worlds de cette année ?
Les équipes du LEC n'ont pas vraiment réussi un grand MSI, souffrant horriblement contre les équipes chinoises et coréennes. "Mais pour le moment il n'y a pas d'inquiétude, même si la ligue reste vigileante" avance Maximilian. On ne peut pas se faire une opinion définitive à partir d'un seul MSI. Le nouveau format du LEC vise à rendre la région plus compétitive à l'international "sur le moyen et le long terme". Pour le moment, la confiance est donc encore présente. Pour lui, "les équipes sont encore en train de s'adapter, notamment par rapport au planning des scrims". La performance timide des équipes européennes a donc des facteurs explicatifs... en espérant que la tendance s'inverse d'ici les Worlds de fin d'année.
En parlant des Worlds, il y aura en 2023 pour la première fois un match LEC vs LCS pour déterminer quelle 4e seed ira aux Championnats du monde. Alors que les deux régions sont très éloignées, on ne sait pas encore dans quelles conditions sera jouée cette rencontre. Maximilian n'a pas pu donner de détails précis, "mais c'est certain qu'on ne jouera pas avec 150 de ping de part et d'autre de l'océan". Pour assurer la compétitivité du match, une solution sera prochainement annoncée.