Photo : Jean-Charles Caslot
Difficile de trouver un événement sportif organisé en France tous les ans plus mythique que le tournoi de Roland-Garros. Créé en 1891, le French Open fait partie du Grand Chelem. Sur le circuit compétitif du tennis, c'est aussi le tournoi sur terre battue référence, qui fait absolument rêver tout le monde, surtout pour un Français. D'ailleurs, cela commence à faire un petit moment qu'un tricolore n'a pas soulevé le Saladier d'Argent... 1983 pour les Hommes (Yannick Noah) et 2000 pour les Femmes (Mary Pierce).
Mais l'esport pourrait bien venir sauver la patrie ! Les Roland-Garros eSeries by BNP Paribas offrent depuis 2018 une compétition de jeux vidéo basée sur une simulation de tennis. Plusieurs licences ont été utilisées, mais cette année comme en 2022, les matchs se jouent sur Tennis Clash, un jeu mobile. Pour l'occasion, nous sommes partis à la découverte d'Anass Benghazi, la meilleure chance de victoire française. Finaliste malheureux lors de la dernière édition, il se verrait bien prendre sa revanche. Contrairement aux esportifs qu'on a l'occasion de voir sur League of Legends, CS:GO ou Valorant, Anass n'a pas vraiment le même profil.
Un fan de tennis avant tout
Dans le monde de l'esport, les joueurs sont jeunes voire très jeunes. Anass n'a rien d'un croulant, mais à 35 ans il se situe déjà dans la moyenne très haute des joueurs de jeu vidéo compétitif. Mais son profil n'est pas vraiment comparable aux joueurs professionnels. Jouer à Tennis Clash n'est pas son occupation principale (il est Consolidation Analyst). Il a commencé à jouer surtout pour le plaisir, juste avant la pandémie du coronavirus. Alors qu'il pratique le tennis depuis qu'il a 12 ans, il a été séduit par ce nouveau challenge, en sachant en plus que pendant le confinement il fallait bien s'occuper... Notons également qu'il ne pourrait pas vivre du jeu. La scène compétitive de Tennis Clash est relativement peu développée. Mise à part les tournois en ligne intégrés au jeu, il y a peu de gros évènements comme les Roland-Garros eSeries qui bénéficient du soutien de BNP Paribas et de la Fédération Française de Tennis. D'ailleurs, le tricolore le souligne, s'il participe à cet évènement, c'est avant tout pour être à Roland-Garros, lieu où se déroule en physique la finale.
Taper la balle dehors sur le court Philippe Chartier, c'est évident différent que de jouer sur Tennis Clash. Mais Anass souligne qu'il y a quand même certaines similitudes. Au niveau stratégique, les tactiques du tennis classique peuvent ainsi s'appliquer dans le jeu. De plus il faut savoir dans les deux cas gérer la pression pendant les moments chauds. Les joueurs sont également capables de développer leur propre style, pour se spécialiser dans la volée ou la défense par exemple, même si la norme c'est généralement sur le jeu de fond de court. Le vocabulaire reste très sportif. Ce n'est pas la peine de parler de reverse sweep ou de cooldown à Anass, pas plus que des streamers (Rivenzi et Ponce) qui ont commenté la dernière finale.
Les Roland-Garros eSeries by BNP Paribas, en bref
L'inclusivité est une des priorités de ce tournoi. Le profil d'Anass n'est pas forcément le même que celui des autres participants. On retrouve dans les Roland-Garros eSeries des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes, des valides, des non-valides... En sachant qu'une place a été attribuée via WiG (Women in Games) et une autre via Handigamers. Lors de l'édition 2022, 238 000 participants avaient répondu présent.
Cette année, les phases de qualification sont déjà passées et le prochain rendez-vous, c'est la grande finale ! Cette dernière aura lieu le 26 mai et sera commentée par le trio LittleBigWhale, Rivenzi et Gilles Simon ! Anass tentera de faire encore mieux que l'année dernière où il avait fini 2e. Avec 5 000 euros dans le prize-pool, il y a de quoi lier l'utile à l'agréable. En cas de victoire, le Français se payerait bien un petit voyage... c'est tout ce qu'on lui souhaite !