Photo : LoL Esports
La France est un pays qui aime l'esport, notamment sur League of Legends. Bien portées par OTP, les audiences sont généralement très bonnes. Mais depuis le début des EMEA cette année, les chiffres tirent un peu la langue... Il faut dire qu'ils n'ont pas été aidés par la performance des équipes françaises, éliminées plus tôt que d'habitude. Pour ne rien arranger, la locomotive Karmine Corp n'était pas là pour sauver les meubles. C'est à se demander si son triple titre européen n'était au final pas l'arbre qui cachait la forêt.
Les fans les plus virulents dénoncent un tournoi "qui ne sert à rien" et qu'il faudrait supprimer. Les mots sont durs mais ils méritent d'être analysés pour mieux comprendre la situation. Mais de notre côté, on a surtout envie de tempérer et de proposer des solutions.
D'où vient le désamour pour les EMEA Masters ?
Avant d'entrer dans les détails, il faut préciser que ce désamour ressenti concerne avant tout la communauté française. Les réseaux sociaux fonctionnent comme une bulle et le mécontentement qui gronde est amplifié par notre propre toile de connaissances. Par conséquent, les parcours décevants des équipes françaises engagées associés à la non qualification de la Karmine Corp, de Solary et de Vitality.Bee, trois structures très populaires en France, plombent forcément les audiences.
Mais au-delà de la situation purement française, le contexte général n'est pas non plus très favorable. Les audiences esport de League of Legends semblent un peu s'essouffler. Les facteurs sont multiples, mais la concurrence entre les différentes scènes est féroce. En-dehors de League of Legends, les fans ont l'embarras du choix entre les compétitions de CS:GO, de Valorant, de Rocket League ou encore de TFT... Rien que sur LoL, l'offre est gargantuesque. Entre le LEC, la la LFL et la Div 2, les viewers assidus ont des semaines bien chargées. On ne compte même pas les fans de la LCK, de la LPL ou des LCS. Dans ce contexte, les EMEA Masters ont du mal à exister. Vendre une compétition européenne qui ne pourra jamais être le plus haut niveau européen, c'est compliqué.
Quelles solutions pour sauver les EMEA Masters ?
A très court terme en France, il faut espérer une meilleure performance des équipes françaises lors du Summer Split. L'occasion est d'autant plus belle que la finale aura lieu en physique à Montpellier. Imaginez une seule seconde qu'une équipe française soit présente et soulève le titre... Il n'en faudrait pas beaucoup plus pour relancer la hype sur le moment.
Mais pour se développer, les EMEA Masters feraient bien de trouver d'autres stratégies plus pérennes. On pourrait ainsi retravailler le format pour peut-être réduire le nombre de matchs et la durée du tournoi. Avoir un double Round Robin en Play-In et au Main Event, c'est un peu redondant. De plus, il serait intelligent de repenser le calendrier. La compétition se retrouve un peu enfermée entre les playoffs du LEC et le MSI, alors que les viewers ont déjà eu leur dose de League of Legends. Pourquoi ne pas faire qu'une seule édition par an, plus exceptionnelle et peut-être plus qualitative ? Enfin, la solution idéale serait d'ajouter un enjeu sportif. Cela ne devrait pas arriver de sitôt, mais beaucoup aimeraient que le gagnant des EMEA Masters puisse obtenir un petit privilège... une place au MSI ? une place aux Worlds ? une place en LEC ? La balle est dans le camp de Riot Games et on espère qu'une solution sera trouvée pour relancer la dynamique.