Photo : LoL Esports
La scène compétitive de League of Legends fait partie des scènes les plus structurées dans le monde de l'esport. Mais pour bâtir un empire aussi vaste, il a cependant fallu développer tout un tas de règles. Cela ne s'est pas fait en un jour et quand on regarde en arrière, tout était très différent il y a 10 ans.
L'écosystème a grandi et il s'est professionnalisé. Une structure océanienne n'a pas respecté son cahier des charges : roster incomplet et salaires retardés. En 2011, on pouvait peut-être négocier et trouver une solution. Mais en 2023, la punition est inévitable. La structure en question a perdu son slot en LCO (ligue océanienne).
L'affaire en bref
C'est l'équipe PEACE qui a été punie. Cette dernière n'est pas vraiment inconnue à l'international étant donné qu'elle a participé aux Worlds en 2021, avec comme joker de luxe le toplaner européen Vizicsacsi. Mais depuis, ses performances sportives ont chuté avec une 4e place puis une 8e place... en sachant que la ligue océanienne ne comporte que 8 membres ! Mais si les résultats sont en chute libre, c'est aussi parce qu'administrativement la structure galère. Lors du dernier segment, l'équipe n'a joué que 2 matchs sur 7... Elle a été contrainte de déclarer forfait pour les 5 premiers matchs, ce qui explique sa dernière place.
Après de multiples avertissements, PEACE n'a pas réussi à rectifier la situation. Des joueurs n'ont toujours pas reçu leur visa et en plus, la structure est en retard sur ses payements (salaires des joueurs et du staff technique). Le vase déborde et les organisateurs ont donc décidé d'exclure PEACE, tout en remettant en vote son slot. Avec l'argent récolté, la ligue a promis de payer le salaire des membres lésés tout en organisant le rapatriement des joueurs étrangers dans leur pays, au besoin.
La ligue océanienne, une situation particulière
Pour mieux comprendre cette affaire, il est nécessaire de recontextualiser la situation de la ligue océanienne. "Abandonnée" par Riot Games, elle est aujourd'hui gérée par ESL. C'est une rareté sur la scène internationale et la seule région où l'on peut voir ce fonctionnement.
Globalement, la région n'est pas en très bonne santé. Il faut dire que Riot Games a donné le statut de résident NA à tous les joueurs originaires des territoires océaniens. Les meilleurs talents ne restent donc pas très longtemps à la maison. De plus, la LCO ne dispose plus de slot garanti aux Worlds et au MSI. La ligue envoie ses deux meilleurs éléments aux playoffs de la plus grande région PCS. Sur le papier, c'est une opportunité intéressante pour progresser, mais ça laisse moins de chance de se qualifier aux deux tournois les plus importants de l'année ! Dans tous les cas, si quelqu'un rêve de participer au MSI et aux Worlds avec sa propre structure, il y a un projet à monter en Océanie... c'est sûrement bien moins cher qu'un slot LEC.