Photo : LoL Esports
League of Legends c'est aussi une histoire d'amour. Même si le LEC semble avoir perdu de sa superbe devant la folle montée en puissance de la LFL, il y a une équipe qui continue de me passionner dans l'élite européenne. Cette équipe est actuellement en difficulté mais je ne peux m'empêcher de l'aimer, malgré les doutes et les critiques. Certains diront que je suis un ultra, mais il y a une dimension presque romantique à mon attachement. Ce n'est pas une histoire de club, d'appartenance ou d'identité, mais avant tout une histoire de sentiments. Cette équipe, c'est Fnatic, qu'on aime prononcer "Fanatique" en France.
Aujourd'hui, certains auront peut-être du mal à concevoir pourquoi quelqu'un peut ressentir autant d'amour pour cette structure, avec des résultats en dents de scie et des dramas qui lui collent aux basques. Mais on n'oublie jamais vraiment son premier amour et les plus anciens comprendront sûrement mieux pourquoi cette structure conserve une aura unique, notamment au sein de la communauté française.
Une histoire qui commence en 2014
L'idée n'est pas de rendre l'histoire plus belle que de raison et je n'ai pas d'attachement personnel avec Fnatic. Je n'ai jamais eu le niveau de jouer pour la structure et aucun membre de ma famille n'appartient à l'équipe. Ma famille à moi a plus tendance à être bronzée qu'orange et noir ! Mais quand j'ai commencé à m'intéresser à la compétition de League of Legends, la LFL n'existait pas. Le LEC non plus et en 2014 on parlait de LCS EU. Il n'y avait pas de monopole au niveau de la diffusion et on pouvait suivre la compétition sur des webTV comme Eclypsia ou Millenium, avec des commentateurs plus ou moins experts. Mais quelle que soit la chaîne de diffusion, il y avait une équipe qui gagnait plus que les autres... Fnatic. Comme un fan qui vient de débarquer, il était évidemment plus facile de s'attacher aux gagnants, qu'aux perdants. A l'époque, c'était cette structure qui vendait du rêve, qui battait les records et qui représentait l'Europe aux compétitions internationales !
Rajoutons également qu'il n'y avait pas forcément 36 Français dans la ligue. Mais Fnatic comptait deux tricolores dans ses rangs : papy YellOwStaR et sOAZ. Les deux joueurs sont des légendes du jeu et c'est avec cette équipe qu'ils ont gagné leur renommée. Il m'était donc difficile de résister à ce double appel de phare. Soutenir Fnatic, c'était l'assurance de voir son équipe se battre pour le titre en plus de soutenir français. A mon plus grand regret, je suis arrivé trop tard pour vraiment vivre la hype des Moscow Five. En revanche j'étais au premier rang pour me délecter des petits jeux de regard entre Sjokz et xPeke. J'ai connu Rekkles sans tatouage et avec des cheveux beaucoup moins travaillés et j'ai vu Cyanide dans un autre rôle que celui d'analyste invité sur un plateau.
Fnatic, une équipe miraculeuse
Mais au-delà de l'ancienneté et de la fidélité, il fut un temps, Fnatic enchaînait les miracles. Deux évènements me reviennent en particulier en mémoire.
- Le premier a eu lieu en 2015. Alors que l'équipe était en reconstruction avec le départ de nombreux joueurs iconiques (soAZ, Cyandie, xPeke) et le petit caprice de Rekkles, Fnatic a claqué coup sur coup deux victoires en LCS EU. On se rappelle notamment du Split parfait réalisé avec Huni et Reignover (18-0). J'aurais pu me détacher du club, mais ses performances et ce nouveau chapitre glorieux a réussi à me retenir.
- Le second a été réalisé en 2017 lors des Worlds. Le Main Event avait débuté de manière catastrophique pour la formation avec 3 défaites d'affilée contre des adversaires, pas toujours impressionnants (les Vietnamiens de GAM et les Américains d'Immortals). Pourtant, les joueurs ont réussi à sortir un petit miracle en passant en quart de finale avec "seulement" 2 petites victoires en poule. 3 équipes étaient à égalité en 2-4 et on peut parler de situation miraculeuse où Fnatic a parfaitement négocié son tie-breaker décisif.
À ces belles histoires qui font vibrer, on peut rajouter les nouveaux titres de champion d'Europe en 2018 et la finale mondiale la même année. Le tout a solidifié mon amour pour Fnatic, qui n'a depuis pas bougé d'un pouce.
Une fidélité mise à rude épreuve
Pourtant, en 2022, ce n'est pas tous les jours facile de soutenir Fnatic. Au niveau des résultats, l'équipe n'a plus remporté de titre depuis près de 4 ans. Ça commence à faire long dans le monde de l'esport. Surtout, le grand rival, G2 Esports, domine la scène, que cela soit sur le terrain ou sur les réseaux. Le peuple orange et noir se contente des miettes et fait profil bas. Quand on rajoute en plus les mercatos crève-cœur qu'on a vécu avec les départs de caPs puis de Rekkles pour l'ennemi... difficile de tout encaisser !
Rajoutons également que Fnatic a eu le chic de se retrouver dans plusieurs dramas. On peut évoquer le cas de Selfmade, la brouille entre Adam et Upset ou encore le traitement réservé à Nisqy. Chaque nouvelle affaire a été un calvaire à vivre en tant que supporteur. Pour autant, je ne peux pas oublier tous les moments vécus grâce à cette équipe et aujourd'hui encore, je soutiens Fnatic et j'espère une belle fin de saison.