Photo : VCT
Pour symboliser un pays et la fierté nationale de celui-ci, difficile de faire mieux qu'un drapeau. Reconnu par tous, c'est un vrai indicateur d'identité. Ce symbole est très partagé dans le monde du sport compétitif et il a été importé dans le monde de l'esport. Certains diront que le nationalisme est porteur de dérive quand il est trop poussé. Pour autant, on est quand même bien content d'avoir des joueurs tricolores et des équipes françaises pour nous représenter au plus haut niveau. Sur Valorant, on suit avec attention les performances d'Enzo (Fnatic), le seul joueur français à être engagé dans les Masters de Copenhague.
Mais depuis le début de la compétition, on n'a pas vu un seul joueur sur scène avec le drapeau de son pays sur les épaules. La raison est simple : Riot Games a interdit les drapeaux. Certains se demanderont pourquoi une décision aussi radicale a été prise. Pourtant, en regardant le contexte global, on peut facilement deviner la réponse par soi-même.
Le conflit en Ukraine est toujours d'actualité
On en parle moins dans les médias, mais le conflit militaire entre l'Ukraine et la Russie est toujours d'actualité. Aujourd'hui, le service d’Etat ukrainien des situations d’urgence a ainsi communiqué qu'un bombardement russe à Toretsk (Donbass) avait fait 6 nouvelles victimes en détruisant un immeuble. Évidemment, la géopolitique n'est pas le nerf de la guerre de l'esport. Pour autant, le jeu vidéo n'est pas totalement resté imperméable à la situation. Du côté de Riot Games et de Valorant, on a notamment demandé aux joueurs de Gambit, une structure russe, de concourir sous bannière neutre. Les M3 Champions pourront donc être au tournoi Champions (Worlds) s'ils obtiennent leur ticket lors du tournoi de la dernière chance.
Mais à Copenhague, Riot Games a décidé de miser sur la neutralité. Aucun joueur n'a pu porter sur les épaules le drapeau de son pays sur scène. Il n'y a pas de privilège et même le drapeau de l'Ukraine a été banni... ce qui est un peu dommage, étant donné le contexte. Un petit signe de solidarité n'aurait sûrement pas fait de mal. Mais on imagine que les organisateurs ne souhaitaient pas se mettre à dos la communauté russe en faisant une exception, qui aurait été évidemment interprétée à tort et à travers.
Le message venu du cœur d'ANGE1 (FPX)
Cette interdiction a peiné Kyrylo "ANGE1" Karasov, le joueur ukrainien de FPX. Sur les réseaux, il a tenu à faire passer un message, avec le drapeau de son pays. Il rappelle qu'au quotidien, des centaines de civils meurent à cause de l'agression du pouvoir russe, qui ne voit l'Ukraine selon ses mots, que comme une colonie. Il demande au reste du monde, notamment les politiciens, de ne pas oublier ce qui se passe actuellement et que son pays a grand besoin de soutien. Et que cette cause ne concerne pas que l'Ukraine, qui n'est "qu'une ligne de défense avant le Mordor".
Il tenait à utiliser sa voix et sa "petite" notoriété pour soutenir son peuple... et on en peut que saluer son intention. Pour le coup, on est bien obligé de trouver Riot Games un peu trop frileuse sur la question.