Photo : Chloe Ramdani
L'information n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd... L'audience du LEC au Summer Split est doublement en baisse après 3 semaines de compétition. La baisse est significative par rapport au Spring Split, mais c'est un peu une tradition sur la scène League of Legends. Ce qui est plus inquiétant, c'est que la baisse est également radicale par rapport à l'année dernière au même moment de l'année. Il y aurait-il un problème dans l'élite européenne et une baisse de l'intérêt de la communauté ?
Prime, l'un des deux boss de la Karmine Corp a vu défiler la statistique et il a immédiatement réagi avec trois petits points qui veulent dire beaucoup... La France pousse et espère jour après jour voir KC intégrer la ligue européenne.
Des chiffres logiques ou inquiétants ?
Il ne faut pas forcément choisir entre les deux adjectifs et pour nous, la baisse du viewership est à la fois logique et inquiétante. Si on se base sur les 3 premières semaines de compétitions au Summer 2022, les chiffres ont diminué de 28,7 % (semaine 1), 3 % (semaine 2) et 12 % (semaine 3) par rapport aux trois premières semaines du Summer 2021. C'est surtout la semaine 1 qui pose question, notamment parce que la reprise est toujours très observée par la communauté pour découvrir les joueurs qui ont changé d'équipe. En revanche, des baisses de 3 et 12 % sont quasiment anecdotiques. Il faut cependant préciser qu'en 2021, les 3 premières semaines du LEC avait eu lieu entre le 11 et le 26 juin. À cette date, la situation sanitaire était beaucoup plus tendue et la vie était beaucoup moins active (commerce, restaurant, concerts). L'année dernière, le couvre-feu en France avait par exemple été totalement levé le 20 juin. On peut donc supposer que les fans de League of Legends avaient moins de distractions possibles et qu'il y avait plus de monde pour manger des cartes graphiques.
Mais le coronavirus ne peut pas tout expliquer et le LEC doit aussi se regarder dans la glace. La ligue européenne subit la concurrence grandissant des ERL. La LFL est quelque chose qui nous tient à cœur, mais on peut aussi parler de la LVP (Espagne) ou de la Prime League (Allemagne). Les matchs ne sont évidemment pas en même temps, mais le temps des consommateurs n'est pas non plus extensible. Si un viewer réserve déjà deux soirées pour regarder des matchs de League of Legends pour suivre sa ligue nationale, voudra-t-il en réserver deux de plus pour suivre la ligue européenne ? Ça commence à faire beaucoup, surtout si on prend en compte les fous furieux qui regardent les ERL 2. Riot Games n'est sûrement pas dupe et on ne voit pas de solution miracle pour contrer la dynamique. Si ce n'est faire une petite place en LEC à des équipes capables de relancer la hype...
Quid de la Karmine Corp ?
En France on pensera directement à la Karmine Corp et en Espagne on imagine que nos voisins penseront à KOI (Ibai et Piqué). Leur entrée en LEC (rachat ou extension) sonne pour beaucoup comme la solution miracle pour booster les audiences et arrêter l'hémorragie. Du côté de KC, Kameto et Prime n'ont jamais caché leurs ambitions. Ils veulent briller à l'international et participer aux Worlds. Pour réaliser cet objectif, il n'y a pas 36 chemins et il faut obligatoirement intégrer une ligue majeure. Ces deux structures sont des phénomènes de hype et d'engagement et on est certain qu'avec elles, les audiences repartiront à la hausse.
Il y a cependant quand même un énorme souci qui appartient au financier. Le LEC est une ligue fermée où les participants ont acheté leur slot. Ils ont dépensé entre 8 et 26,5 millions d'euros. On ne peut donc pas intégrer en claquant des doigts deux nouvelles structures. Et tant que personne n'est prêt à céder sa place, on est dans une impasse... Il se murmure qu'Astralis serait ouvert à la discussion, pour 50 millions d'euros. Mais à ce prix, est-ce vraiment une affaire ?