Photo : LoL Esports
Parmi les 6 équipes du Rumble Stage, il y en a une qui fait figure d'invité surprise. Les Vietnamiens de Saigon Buffalo n'étaient en effet pas particulièrement attendus. D'une part, parce qu'après deux ans d'absence, on ne savait pas trop où en était la région. Sur le papier, on aurait pu imaginer que les Japonais de DFM réussissent à se qualifier pour cette deuxième phase. D'autre part, soulignons une nouvelle fois que les Buffalos n'ont même pas été sacrés champions du Vietnam. Les GAM Esports auraient dû être au MSI, mais pris par un autre tournoi international, les VCS ont envoyé leurs dauphins pour les remplacer.
Mais malgré ce parcours rocambolesque, les Vietnamiens ne sont pas là pour faire de la figuration. Évidemment, ils ont surtout perdu (1 victoire pour 7 défaites). Mais au-delà du résultat, ils animent la compétition avec leur style de jeu agressif et explosif. Ils poussent les autres équipes dans leurs retranchements et montrent sur certaines séquences qu'une région mineure peut faire douter une région majeure. Soulignons également que leur seule victoire (pour l'instant) sur le PSG Talon, pourrait avoir une importance très importante dans la course au Knockout Stage. Les Buffalos ne sont pas venus pour rien et leur cas est très intéressant.
Une équipe qui se bat avec les moyens du bord
Globalement, les Vietnamiens semblent un cran en dessous des autres équipes du Rumble Stage. Il faut dire que les joueurs de l'équipe découvrent pour la première fois la scène internationale. Difficile dans ce contexte de vraiment rivaliser avec des joueurs comme Faker, caPs ou Xiaohu. Mais les Vietnamiens jouent pleinement leur chance et essayent, avec leurs armes, de gagner. On peut ainsi saluer leur style de jeu, toujours très agressif qui offre régulièrement des avantages en début de partie. Contre le PSG Talon et même RNG, on a aussi pu voir qu'ils étaient capables de teamfight avec efficacité. Ce n'est pas toujours très propre, mais quand ça joue vers l'avant, tout le monde suit avec conviction. Les Vietnamiens ne doutent de rien et leur cohésion d'équipe peut servir d'inspiration à n'importe qui.
Le principal souci des Buffalo, c'est qu'en mid-game l'équipe semble souvent un peu perdue. Quelque soit derrière ou devant, les joueurs tâtonnent et perdent beaucoup durant des rotations mal exécutées ou des actions de macrogame des adversaires. On a également régulièrement vu les joueurs faire preuve d'impatience. L'agression est parfaite quand elle est contrôlée. Mais les Vietnamiens, fidèles à leur réputation, sont parfois trop gourmands. Ils n'arrivent pas à calmer le jeu et forcent du début à la fin. Contre des adversaires moyens, ça passe. Mais ce n'est plus le cas contre les meilleures équipes du MSI.
Le Vietnam a retrouvé son statut de région émergente
Le MSI restera dans tous les cas une compétition satisfaisante pour les Vietnamiens. Après une longue absence et même en envoyant leur numéro 2, la région a montré qu'elle avait du répondant. Longtemps considérée comme la région émergente de League of Legends, elle va pouvoir retrouver son statut. L'écart est encore bien présent avec les régions majeures, mais il existe également entre le Vietnam et les autres régions dites mineures.
Outre son niveau de jeu, le Vietnam se caractérise aussi par son style de jeu bien identifiable. Au MSI, Shogun l'ADC nous a révélé qu'il trouvait le jeu souvent lent. Il est plutôt habitué à jouer de manière rapide et intense, dans la victoire comme dans la défaite. Les métagames sont très différentes entre les VCS et les équipes du MSI. C'est évidemment compliqué pour des joueurs aussi inexpérimentés que lui de s'habituer. Mais ça prouve que le Vietnam a su créer un écosystème complet et complexe. On ne peut pas en dire autant pour certaines autres régions mineures...