Arrivée dans la Faille de l'Invocateur à la fin de l'année 2010, Leblanc a su marqué l'univers de League of Legends. Outre son influence dans le lore, elle a surtout marqué les esprits des joueurs et spectateurs lors de parties compétitives. Pourtant, il faudra attendre 2019 et le choix de Rookie pour que la Sorcière Pâle reçoive son premier skin lié à l'esport. Si pour beaucoup cela peu sembler anecdotique, il faut quand même savoir que l'influence de la noxienne dans le jeu et les meta a toujours été très important.
De la légende à l'histoire
Durant les premières années du jeu, Leblanc se fait une place discrète sur la scène compétitive. Jusqu'en saison 4, elle reste un pick assez marginal, jugée intéressante sur sa phase de lane mais peu efficace en teamfight. À cette époque, beaucoup de matchs se jouent encore sur des teamfights décisifs, la macro étant à la fois moins bonne qu'aujourd'hui, mais également moins intéressante au niveau du snowball. Prendre Leblanc est un choix difficile, car cela veut dire que le midlaner pense pouvoir totalement surclasser son adversaire et le détruire pendant la phase de laning. Il faudra attendre la saison 5 pour que Leblanc entre dans une autre dimension, grâce aux doigts de fée d'un certain Faker (j'sais pas si vous connaissez).
Pour revenir au contexte de l'époque, après leur victoire aux Worlds de 2013, les SKT se font détruire au Summer Split 2014 par les équipes Samsung White et Blue. Ces deux équipes feront le spectacle dans ce qui est encore aujourd'hui considéré comme l'un des plus beaux tournois de l'histoire du jeu. À la fin de la saison, les deux équipes Samsung se séparent et beaucoup de joueurs partent en Chine. SKT doit se reconstruire, et la Leblanc de Faker jouera un rôle important dans cette reconstruction. L'ancien champion du monde brille avec elle en saison régulière, au point d'arriver au MSI en étant invaincu sur le champion en compétition, et cela toutes saisons confondues. C'est quasiment un ban obligatoire contre SKT, sauf lors de l'ultime manche de la finale. EDG laisse Leblanc à SKT, mais Pawn a déjà prévu une Morgana pour la contrer. Cela fonctionne, et EDG parvient à provisoirement mettre fin à l'hégémonie coréenne dans la Faille de l'Invocateur. Si elle n'a pas permis à Faker de remporter le tournoi, la championne est quand même entrée dans une autre dimension après cette compétition, passant de pocket pick à champion contesté et potentiellement décisif.
Passage à la postérité
Entre 2015 et 2017, Leblanc rentre dans les mœurs Loliennes. La dirigeante de la secte de la Rose Noire est devenue un must have pour tout les midlaners du jeu, chacun d'entre eux pouvant potentiellement la sortir sur la scène compétitive. Au printemps 2017, elle occupe de nouveau le devant de la scène mais pour de mauvaises raisons. Avec Camille et Rengar, elle forme la trinité des champions OP du Spring Split de cette année, et le trio est quasiment systématiquement banni lors des matchs officiels. Pourtant malgré cette popularité et deux nouvelles victoires de Faker aux championnats du monde, Leblanc reste boudée des skins esports alors qu'elle est l'un des champions les plus présents depuis plusieurs saisons. Si cela peut se comprendre pour Faker qui a le droit de préférer d'autres champions, c'est assez étrange que Riot Games n'essaie pas d'en profiter en sortant un skin spécial pour l'un des événements majeurs sur la scène compétitive. Il faudra finalement attendre la victoire aux Worlds d'Invictus Gaming en 2018 pour qu'enfin Rookie lui offre le skin qu'elle méritait.
Dans la foulée, Riot Games la choisit pour illustrer les championnats du monde de l'année 2020. L'ironie de la chose, est que depuis la victoire de Rookie en 2018, Leblanc ne cesse de perdre en popularité sur la scène compétitive. Entre les nouveaux champions et les reworks, d'autres candidats sont venus s'installer dans sa niche de personnage, et bien qu'intéressante, Leblanc n'est plus la meilleure championne du jeu pour dominer sa lane et décaler avec son jungler. Pareil pour oneshot des squishy, elle le fait toujours bien, mais d'autres sont encore plus rapides. Il faut quand même relativiser cela, car si Leblanc n'est plus dans le top 5 des champions les plus contestés du jeu, elle reste quand même dans le top 10 dans toutes les régions majeures (mais avec moins de 50% de winrate global), preuve que League of Legends risque encore d'entendre parler d'elle.