Photo : Alejandro Suárez López
Avec 4 représentants français, la LFL débarque en force aux European Masters. Le nombre ne suffira pas pour soulever la coupe et les adversaires, mais il faut souligner que nos 4 équipes ont également la qualité pour elles. Pour être tout à fait honnête, les 4 peuvent prétendre à la victoire finale. Sortir des poules du Main Event c'est un peu le minimum syndical et on imagine que LDLC OL, BDS Academy, la Karmine Corp et Vitality.Bee se voient au moins atteindre le dernier carré et plus si affinité.
Attention cependant à l'excès de confiance. Les équipes françaises ne doivent pas se la jouer petits bras et sur le papier, elles font toutes partie des grands favoris. Pour autant, il y a quand même à droite à gauche des adversaires de qualité qu'il ne faut pas sous-estimer. On ne sait pas s'il faut vraiment avoir peur d'eux et les craindre. Mais les respecter semble nécessaire pour ne pas avoir de mauvaises surprises.
Fnatic TQ, le joyau espagnol
Pour être tout à fait franc, c'est vraiment la seule équipe hors LFL qui nous fait un peu frissonner. Fnatic TQ n'est pas seulement bonne sur le papier, elle est aussi impressionnante sur le terrain. En ligue espagnole, l'équipe académique de Fnatic a roulé sur la concurrence : 16-2 en saison régulière puis deux stomps durant les playoffs. Même si KOI a monopolisé l'attention, les vrais boss de la LVP, ce sont eux ! Alors que l'équipe évoluait précédemment en ligue nordique (et encore avant en ligue britannique), elle a prouvé qu'elle était tout terrain. Veni, Vedi, Vici, elle est venue, elle a vu et elle a surtout tout vaincu ! Il ne lui reste plus qu'un titre européen pour pouvoir se vanter. Les équipes françaises doivent se méfier de ce poids lourd, qui portera quasiment tous les espoirs du peuple espagnol, sans faire offense aux Bisons. En phase de poules, c'est BDS Academy qui devra se coltiner Fnatic TQ. Mais on imagine que d'autres équipes de LFL croiseront le chemin de l'équipe.
Niveau joueur, on est forcément un peu emballé à l'idée de retrouver BEAN, l'ADC allemand qui a remplacé en urgence Upset lors des derniers Worlds. Il avait montré un visage plutôt convaincant, notamment contre des pointures comme Deft ou GALA. Pressenti en LEC lors du dernier mercato, il est resté bien au chaud dans l'équipe académique de Fnatic... Plusieurs observateurs ont salué son travail et ses progrès, à lui de nous montrer tout ça !
X7 Esports et ses attractions coréennes
Cette équipe, championne de la ligue nordique (NLC) nous intrigue plus qu'elle ne nous fait peur. X7 souffre de l'image de son ERL, qui à tort ou à raison est souvent sous-estimée... Même Riot Games ne lui rend pas justice, puisque la région n'avait que deux slots cette année aux EUM, alors qu'elle restait sur deux finales en back-to-back ! (BT EXCEL et Fnatic Rising). Les choses peuvent aller très vite dans le monde de l'esport et on ne sait pas si X7 arrivera à faire la passe de 3 pour représenter une nouvelle fois la NLC en finale. On demande à voir et cette équipe pourrait bien surprendre son monde. Placée dans la poule de la Karmine Corp, la double confrontation à venir nous donnera un début de réponse. Surtout que l'équipe qui est seed 1 dans le groupe, c'est GamersLegion (Prime League). La lutte semble très ouverte et ça va se bagarrer sec.
Les joueurs dans le roster X7 donnent également très envie de s'intéresser à l'équipe. En premier lieu, on retrouve un duo mid/jungle de coréens. Les Coréens ne sont pas toujours une garantie de succès, mais il y a toujours le potentiel de découvrir des dingueries. Surtout que dans le duo, on retrouve un ancien champion du monde : le jungler Haru (ancien Samsung Galaxy). Il faut également souligner que le support de l'équipe est une veille connaissance du LEC... Kasing est toujours bien vaillant malgré ses 28 ans. Le support Britannique qui a représenté l'Europe avec H2K possède une grande expérience qui pourrait faire la différence dans les moments clutch.
AGO Rogue, les outsider polonais
La dernière équipe qu'on avait envie de mettre en avant, c'est AGO Rogue, l'équipe académique de Rogue. Les joueurs ont été sacrés champions de l'Ultraliga. La ligue polonaise a fusionné avec la ligue baltique et théoriquement, le niveau devrait avoir augmenté. Mais au Play-In, Iron Wolves et Zero Tenacity se sont fait sortir... Ça ne met pas en confiance et on peut se demander si AGO Rogue connaîtra elle aussi une désillusion. L'équipe semble cependant beaucoup plus solide que les autres représentants de sa région. En saison régulière, elle a roulé sur la concurrence (15-3) avant d'enchaîner 6 victoires d'affilée durant les playoffs (deux fois 3-0). Soulignons également que l'équipe a déjà remporté les EUM (Summer 2020). Elle connaît la recette pour gagner et on a appris avec le temps qu'il ne fallait jamais sous-estimer les Polonais. Les structures du pays n'ont pas toujours les plus gros moyens, mais les joueurs ont prouvé à de maintes reprises qu'ils pouvaient battre n'importe qui... Ce n'est d'ailleurs pas un hasard s'il y a autant de Polonais en LFL (Jactroll, Woolite, Agressivoo, Erdote...)
Au niveau des joueurs, on ne retrouve pas de grosses pointures... Mais c'est surtout collectivement qu'il faut se méfier de cette équipe. On notera tout de même la présence de Damian "Lucker" Konefał. Cet ADC est une vielle connaissance de la LFL, puisqu'il a porté pendant un an les couleurs de Vitality.Bee. Il n'a pas particulièrement marqué l'histoire de la structure, mais on imagine qu'il sera motivé pour impressionner ses anciens coéquipiers, Skeanz et Saken. Il retrouvera d'ailleurs le jungler des petites abeilles dès la phase de groupes.