Photo : Riot Games
La semaine dernière, la scène compétitive chinoise de League of Legends a été bouleversée par une (nouvelle) affaire de triche. On imagine que la LPL aurait bien aimé se passer de cette mauvaise publicité, en sachant que ce n'est pas la première fois... Après avoir banni une quarantaine d'individus, il s'agissait pour le coup d'un cas isolé. Pour autant, l'affaire restait très sérieuse, puisque le midlaner de LGD Gaming était accusé de match fixing : il aurait fait exprès de perdre des matchs tout en communiquant à une personne tierce ses intentions. Même si on n'a pas eu accès au dossier, on imagine que le but était de se faire un petit pactole de billets en misant sur la défaite de sa propre équipe. Vous vous en doutez, ce n'est pas joli joli, surtout quand on connaît les enjeux de la compétition et les difficultés qu'ont les jeunes joueurs pour se faire une place dans un milieu extrêmement concurrentiel.
Une enquête avait été ouverte il y a quelques jours et les enquêteurs ont fait preuve d'une efficacité foudroyante. Il n'y a plus besoin d'utiliser du conditionnel et Chen "Jay" Bo a été reconnu coupable. Il a pris une sanction extrêmement lourde. Mais par rapport aux faits qui lui sont reprochés, on a tendance à dire que c'est mérité... surtout que la Chine a envie de faire des exemples pour essayer de nettoyer sa réputation de région sulfureuse par rapport aux paris en ligne.
Une addition très salée pour le joueur
Jay a commencé sa carrière en 2018 et on a eu l'occasion de le voir en LPL dès 2019. Mais on ne devrait pas le revoir de sitôt en compétition... La commission en charge de l'affaire a reconnu le joueur coupable et pour avoir truqué des matchs, il a été banni à vie des compétitions (professionnelles et semi-professionnelles) organisées par Riot Games ou Tencent. Les effets sont immédiats et le joueur de 22 ans devrait donc mettre un terme à sa carrière... En sachant qu'il ne pourra pas se réorienter sur des jeux comme TFT ou Valorant.
La punition va encore plus loin que cela puisqu'on a aussi interdit au joueur de streamer du League of Legends ou de créer du contenu lié au jeu. Riot Games ne veut plus être associé à ce joueur et ne veut plus non plus lui offrir une plateforme pour l'enrichir ou le mettre en avant. C'est donc la fin pour Jay, qui sort par la petite porte. Sa carrière ne restera pas dans les mémoires et il n'a jamais joué les premiers rôles au sein de la scène chinoise. Pour autant, il vaut mieux rester relativement anonyme durant sa carrière plutôt que de s'illustrer par un scandale et une affaire de triche...
Et la structure dans tout ça ?
Dans ce genre d'affaire, on peut aussi se demander si la structure ne doit pas assumer une partie des responsabilités. Par le passé, des joueurs mais aussi des équipes ont été sanctionnés (Rogue Warrior). Mais pour cette affaire, LGD Gaming a su convaincre les enquêteurs de son innocence. Cette structure historique a fait preuve de coopération et c'est même elle qui a contacté les autorités compétentes au début de l'affaire. On imagine qu'elle n'était d'ailleurs pas particulièrement heureuse d'avoir un "imposteur" dans ses rangs et de finir dans le bas du classement. Alors que cette équipe a déjà disputé les Worlds, on imagine que les dirigeants étaient déjà dégoûtés de base de ne pas disputer les playoffs de la LPL au Spring 2022.
LGD a dans tous les cas virer Jay et se garde le droit de poursuivre ce dernier en justice. L'affaire n'est donc peut-être pas encore totalement terminée... Côté sportif, l'équipe va devoir se reconstruire pour tenter de rebondir en LPL au Summer Split. Ji "YeG" Xin-Yu est dorénavant le seul midlaner de l'effectif actuellement et il pourrait avoir une nouvelle chance de s'exprimer après avoir perdu sa place de titulaire plus tôt dans l'année. On aura aussi une petite pensée à l'ancien joueur LEC Zhiqiang "shad0w" Zhao. L'ancien jungler de MAD Lions avait sûrement imaginé une carrière plus tranquille en Chine.