Photo : LoL Esports
La ligue chinoise de League of Legends (LGD) est réputée pour son niveau de jeu et son extrême compétitivité. Elle a remporté par trois fois les Worlds, avec Invictus Gaming (2018), FPX (2019) et surtout EDG l'année dernière. Même si la France a du mal à suivre la LPL, notamment parce qu'il n'y a plus de diffusion en français, la communauté continue de respecter les équipes chinoises qui ont prouvé à maintes reprises qu'elles faisaient partie des meilleures du monde.
Mais derrière ce portrait très flatteur, la Chine est également connue pour une face bien plus sombre... La scène chinoise est régulièrement épinglée pour des affaires de triche et de match-fixing, souvent liées aux paris en ligne. On imagine que la ligue aimerait bien se passer de cette publicité peu valorisante. Mais un nouveau scandale a été rendu public. Une enquête est en cours et il faudra attendre pour y voir plus clair, mais d'expérience on peut quand même dire que ça sent très mauvais...
Un joueur pro qui fait exprès de perdre
C'est Kevin Kim (Korizon) qui a mis l'affaire en lumière en traduisant partiellement un article de Weibo, l'énorme réseau social chinois. Il nous apprend qu'un joueur de LGD Gaming, structure historique de la LPL, avait été accusé de match-fixing. Il aurait ainsi communiqué à un membre extérieur sa volonté de perdre certains matchs, permettant théoriquement à cette personne tierce de pouvoir prédire le résultat et possiblement parier des sommes d'argent importante. Pour ceux qui se demandent, un seul joueur peut facilement faire perdre son équipe en faisant exprès de mourir via des mauvaises engage, des face-check ou un mauvais split push.
Le joueur en question c'est le midlaner Chen "Jay" Bo. Il a débuté la saison sur le banc mais il s'est rapidement imposé comme le titulaire de l'équipe, participant à une vingtaine de matchs. Avec 2,5 de KDA, il n'a pas de très bonnes statistiques, mais ce n'est pas vraiment pire que ses coéquipiers. LGD a réalisé un Spring Split cauchemardesque terminant à la 16e place (sur 17) avec 3 victoires pour 13 défaites. C'est bien loin de ses standards de l'époque, mais ce n'est pas si étonnant que cela s'il y avait un imposteur dans l'équipe qui faisait exprès de perdre... Évidemment, jusqu'à preuve du contraire il faut garder à l'esprit que le joueur est présumé innocent. Mais s'il est reconnu coupable, on espère que la sanction sera assez lourde pour dissuader ce genre de comportement qui gangrène l'esport.
La Chine et la triche, une très longue histoire
Certains diront qu'on se montre un peu dur avec Chen "Jay" Bo. Mais il faut avouer que ce n'est pas la première affaire de triche en Chine et qu'on commence à être un peu échaudé. Il faut vraiment que la scène chinoise règle ce gros souci, qui décrédibilise la compétition et les acteurs impliqués. De plus, la problématique des paris en ligne est déjà bien connue, dans le sport mais aussi dans l'esport.
Pour rappel, on a eu le droit par le passé à ce type de scandale en Chine :
- 21 avril 2021 : plus de 40 personnes sont suspendues pour match fixing (entre 3 et 24 mois)
- 27 mars 2020 : WeiYan est suspendu 24 mois pour match fixing et l'équipe de LPL Rogue Warriors reçoit une amende de plus de 400 000 euros
Après pour être totalement honnête, la Chine n'est pas la seule région compétitive où il y a eu de la triche. L'année dernière aux Worlds, c'était une équipe PCS qui avait fait parler d'elle. Chien "Maoan" Mao-An (Beyond Gaming) avait en effet réalisé un énorme CSC avant de se faire suspendre et virer.