Photo : T1
Ils l'ont fait ! Les joueurs de T1 ont écrit l'histoire en réalisant le premier segment parfait de LCK. Jamais la ligue coréenne n'avait connu une équipe aussi dominante et Faker, déjà triple champion du monde, confirme une nouvelle fois que c'est le GOAT de League of Legends. DRX n'a pas vraiment fait illusion pour l'ultime série de la saison régulière. Mais pour être honnête, T1 semble injouable et personne n'a trouvé la solution pour arrêter ce bulldozer lancé.
L'histoire est aussi belle qu'inédite en Corée du Sud. Pour autant, dans les autres ligues dites "majeures" on avait déjà pu observer des phénomènes similaires. Retour sur les équipes d'invincibles.
Fnatic, à jamais les premiers
Summer 2015 (LCS EU)
L'Europe s'en souvient encore comme si c'était hier. Lors de la saison 2015, Fnatic avait frappé un très grand coup en réalisant une année magnifique, qui est considérée par certains comme la plus belle de son histoire. Évidemment, en 2018 l'équipe avait aussi réussi un doublé sur la scène européenne en plus d'être allée jusqu'en finale des Worlds. Mais en 2015, il y a tellement d'arcs narratifs à raconter... L'équipe était en reconstruction après avoir perdu ses piliers : soAZ, Cyanide, xPeke et même Rekkles avaient plié bagage. Les dirigeants avaient alors constitué un roster de bric et de broc avec un jeune espoir comme FEBIVEN et la doublette de Coréens sortie de nulle part (Huni et Reignover). L'équipe ne payait pas forcément de mine et les sceptiques étaient nombreux. Mais à force de travail et de bonnes surprises, Fnatic a tout raflé sur son passage. Championne au printemps avec un joli 13-5, la structure a ensuite claqué un 18-0 pendant l'été en profitant du retour du roi Rekkles. Origen; H2K, Unicorns of Love... Personne n'avait été capable de trouver une solution face à 5 joueurs morts de faim qui n'avaient peur de rien.
EDG, une série d'invincibilité au format un peu particulier
Summer 2016 (LPL)
Sur le papier réaliser un sans-faute en ligue chinoise est un exploit monumental, étant donné que la LPL est réputée pour être la ligue la plus compétitive du monde. Les équipes font souvent peur et il n'est pas rare de retrouver des anciens champions du monde même dans les rosters les plus modestes. Pourtant, le segment parfait d'EDG lors du Summer 2016 n'a pas particulièrement passionné les foules. Il y avait pourtant des joueurs très hype dans l'équipe comme Pawn, Deft ou encore Meiko. Ce qui fait un peu de l'ombre à cette performance, c'est le format qu'avait la ligue à cette époque. Les équipes étaient divisées en deux poules (A et B). Elles étaient classées selon des tiers (1, 2, 3 et 4), ce qui permettait de constituer deux poules au niveau équivalent tout en protégeant les "têtes de série". Si EDG a quand même affronté au moins une fois toutes les autres équipes chinoises, elle n'a cependant pas beaucoup croisé le fer avec les autres ogres de la LPL. L'équipe n'y pouvait absolument rien, mais quand on massacre des "petites" équipes comme Saint Gaming (1-15) ou Newbee (5-11), les retombées sont forcément moins importantes.
Le PSG, une série "intermédiaire" d'invincibilité
Summer 2021 (PCS)
Tout comme Fnatic, le PSG Talon a réussi un très joli 18-0 en affrontant à deux reprises tous les autres adversaires de sa ligue. Pour autant, cette performance reste presque anecdotique... Le PSG joue en effet dans la ligue PCS, héritage de la ligue LMS. Cette ligue n'est plus vraiment une ligue majeure mais ce n'est pas non plus une ligue mineure comme la Turquie, la Russie ou le Brésil. Même si elle réalise des performances à l'international honorables (Worlds et MSI), la ligue PCS souffre quand même beaucoup de son image. Un peu comme en ligue 1 Conforama, on considère qu'il y a le PSG et les autres. Gagner et écraser tout sur son passage c'est presque la norme pour l'équipe là-bas. Cela n'enlève rien à son 18-0 flamboyant, mais il faut bien avouer que tout le monde s'en fiche un peu. Pour donner un peu de contexte, avant le 18-0 pendant l'été, le PSG avait réalisé un 17-1 pendant le printemps. Cette année, l'équipe a un peu baissé le rythme en obtenant "seulement" un 16-2 en saison régulière.
T1, que retiendra l'histoire ?
Spring 2022 (LCK)
Après les Worlds 2021, certains oiseaux de malheur prédisaient une fin de carrière proche pour Faker. On parlait de fin de cycle, de fin d'ère et d'une nécessité de se renouveler. Mais quelques mois après, le GOAT de League of Legends est de retour sur le devant de la scène. Avec une équipe très peu renouvelée et truffée de jeunes pépites (Zeus, Oner, Gumayusi, Keria...), papy Faker est très bien entouré et il mène la jeune garde d'une main de maître. T1 a perdu quelques games (7 défaites pour 36 victoires) mais elle a gagné toutes ses séries ! L'équipe a surtout battu à la loyale par deux fois ses concurrents. Et quand parmi eux on retrouve Gen.G et DWG KIA, deux anciennes structures qui ont gagné les Worlds, on est bien obligé d'applaudir. Jamais en Corée quelqu'un n'avait réussi cet exploit avant elle.
Le seul petit bémol concerne le contexte sanitaire. T1 a très bien géré la situation et n'a pas été perturbée par le virus. Mais ce n'est pas le cas de ses adversaires. Par 4 fois, T1 a joué contre un roster "bis" qui a facilité un peu les choses, on pense notamment au premier choc face à Gen.G qui s'est joué sans Chovy. Plus globalement, nombreux sont les concurrents qui n'ont jamais atteint leur pic de forme à cause des changements incessants et des contaminations (NS RedForce, FREDIT Brion, Liiv Sandbox...). Évidemment sur le papier, T1 aurait sûrement quand même tout gagné. Mais ce contexte reste un peu particulier et il faudra voir ce que l'histoire retiendra de ce segment de dingue.