Photo : Zeph
Actuellement en tête de la LFL, on retrouve deux équipes. Vitality.Bee, l'équipe académique de Team Vitality qui a composé une "superteam" au niveau français et LDLC OL. Les renards font partie du paysage depuis de très nombreuses années et ils ont connu, pendant un temps, leur heure de gloire. Mais pour être totalement honnête, pour le Spring Split on ne les attendait pas aussi haut dans le classement ! Contrairement à d'autres structures de la ligue française, l'équipe n'a pas recruté de "gros noms" (Rekkles, Jeskla, Vizicsacsi...). LDLC a plutôt fait des paris en allant chercher des vieux briscards (Doss) ou des jeunes pousses exotiques (Yike et Ragner). Force est de constater que pour l'instant ça marche. Mais est-ce que ça sera suffisant pour jouer le titre au Spring Split ?
Difficile de prédire le futur et d'avoir la vérité absolue. Mais pour essayer de partiellement répondre à cette question bouillante, on va poser d'autres questions !
Le niveau de l'effectif : LDLC OL n'a pas à rougir
Sur le papier, l'effectif de LDLC OL ne semblait pas être le plus impressionnant au moment d'aborder la saison. Que cela soit Eika ou Exakick, les deux Français de l'équipe sont respectés par la communauté mais on ne les plaçait pas nécessairement dans le top 3 à leur poste. On se posait encore plus de questions pour les deux vraies recrues du dernier mercato. Personne n'avait vraiment de données à propos de Ragner (toplaner) et tout le monde sait qu'il existe une énorme marche entre la Div 2 et la première division de la LFL. Alors que Team Oplon galère, son ancien jungler (Yike) étonne par son adaptation rapide. Enfin, Doss était pensé par la majorité comme un support moyen. C'était un peu l'idée qui dominait. LDLC OL devait être une équipe moyenne, ni trop faible, ni trop forte...
Mais après 6 semaines de compétition, on est bien obligé de revoir notre jugement. Les paris sont plus que réussis pour le jungler suédois et le toplaner turc. Pas impressionnés du tout pour leurs grands débuts en LFL, ils tiennent la dragée haute à leurs vis-à-vis plus expérimentés et Ragner en a martyrisé plus d'un sur sa lane. Eika, le vétéran français a aussi montré un niveau de jeu impressionnant. Son farming est impeccable et il fournit un boulot monstrueux pour créer de l'espace à son équipe et se rendre utile. Il sert de rampe de lancement, que cela soit pour snowball en début de partie ou pour carry ses coéquipiers dans les teamfights du late game. Au-delà du niveau de jeu individuel des joueurs, collectivement LDLC OL tient aussi bien la route et c'est de bonne augure pour la suite.
Le calendrier : une fin de saison régulière qui sera compliquée à négocier
Il reste encore 6 matchs à jouer dans la saison régulière et LDLC OL a intérêt à récolter un maximum de victoire. Sa participation pour les playoffs semble quasiment acquise, mais les Renards feraient bien de sécuriser un bon classement pour s'ouvrir un tableau plus facile. Si d'aventure l'équipe réussit un 6/6, elle sera certaine d'être 1ere ou 2e et son sort est entre ses mains. Pour autant, rien n'est gagné et face à elle se dressent plusieurs très gros matchs, comme :
- un match contre la Karmine Corp (semaine 7) qui n'est plus en crise contrairement au match aller
- un match contre Team BDS (semaine 8) en sachant que les renards ont perdu le premier duel
- une dernière semaine de feu (semaine 9) avec deux matchs à gros risques contre Solary, sa bête noire, et Vitality.Bee contre qui LDLC OL a perdu la match aller.
À ces quatre matchs compliqués, il faudra rajouter un match contre Misfits Premier et un match contre Team Oplon, qui sont sur le papier plus abordables. Mais pour assurer un bon classement, il faudra faire bien mieux qu'un 2/6.
Le supplément d'âme et l'étoffe de champion : on a encore du mal à y croire
Malgré tout le bien qu'on a dit de LDLC OL et de ses joueurs, il faut avouer qu'on a toujours un peu du mal à y croire. Même si la structure a déjà montré qu'elle savait gagner en France (LFL) et au niveau européen (EUM) et qu'Eika possède une expérience qui en impose, il est difficile de mettre LDLC OL au même niveau que les grands favoris comme la Karmine Corp ou Vitality.Bee. Même si l'équipe a déjà prouvé de belles choses depuis le début de l'année, on en demande encore plus pour vraiment y croire. Dans les parties, LDLC OL manque parfois un peu de maîtrise et cela se traduit notamment un peu au niveau statistique.
- Les parties de LDLC OL durent en moyenne plus longtemps : 36min49 contre 33min37 (Vitality.Bee) et 33min45 (KC)
- Son écart en gold par minute est aussi un peu moins bon : +152 contre +157 (KC) et +193 (Vitality.Bee)
- À 15 minutes, c'est aussi l'équipe qui a le moins d'avance sur son opposant parmi le trio (seulement + 211 gold). Vitality.Bee ne fait pas beaucoup mieux (+357) mais la Karmine Corp affiche un très bon +1646.
Bref, les chiffres ne veulent pas tout dire, mais quand on les ajoute à notre ressenti global et à ce qu'on pensait au début de la saison, ça commence à faire beaucoup. On peut très bien se tromper et LDLC OL pourrait bien nous faire mentir. Mais pour le moment, on place toujours l'équipe derrière la Karmine et les abeilles.