Photo : LoL Esports
The American Dream est toujours quelque chose d'actualité sur la scène League of Legends aujourd'hui. On pourra critiquer autant qu'on veut les LCS et la qualité de cette ligue, mais elle arrive comme toujours à attirer des talents des 4 coins du monde. Européens, Coréens, Océaniens et Turcs succombent les uns après les autres aux contrats juteux proposés par les équipes d'Amérique du Nord. Dernièrement, deux Français sont également passés du côte obscur de la Force. L'expérimenté Hans Sama et le rookie toucouille ont été officialisés chez Team Liquid et FlyQuest et on a hâte de suivre leurs nouvelles aventures, malgré la distance.
Voir des Français en NA, ça reste une rareté mais ce n'est pas non plus une première. Avant eux, d'autres Bleus ont tenté leur chance. Et jusqu'à présent, force est de constater, que ce fut loin d'être brillant ! La rédaction revient sur ces trajectoires parfois méconnues de la communauté française, avec des notes. Qui récoltera la meilleure moyenne du conseil de classe ?
Steeelback, bloqué en Challengers Series (8/20)
Steeelback a eu de nombreuses vies sur League of Legends. Aujourd'hui, il joue Support chez Solary et tente comme il peut de résister à la Karmine Corp. Mais il fut un temps, c'était un ADC reconnu. Sacré champion d'Europe avec Fnatic il a même disputé un gros tournoi international. Entre les deux, il a connu bien des aventures et joué pour de très nombreuses équipes. Il a même tenté pendant un peu plus de 6 mois sa chance en NA. D'abord chez Odyssey Gaming puis chez Team Imagine, il a arpenté la scène secondaire et les Challenger Series.
Il n'était pas si loin que ça de goûter aux LCS, puisqu'il a même disputé un tournoi de promotion. Mais son équipe a perdu son Bo5 décisif (1-3) face à Team 8 et un certain Goldenglue... C'est cette défaite qui a mis fin au rêve américain de Steeelback qui est ensuite rentré en Europe. On imagine que sur le plan humain, ce fut très enrichissant. Mais son passage ne restera sûrement pas dans nos mémoires et on lui accorde la note quelconque de 8/20.
YellOwStaR, un aller-retour express chez TSM (14/20)
Papy Yellow est le premier Français à avoir joué en LCS. Il n'était pas pour lui question de disputer les Challenger Series ou un tournoi de promotion et il a intégré un poids lourd de la scène nord-américaine : TSM. Arrivé comme une légende en provenance de Fnatic, le duo qu'il formait avec Doublelift faisait saliver absolument tout le monde. On s'attendait à les voir soulever tous leurs adversaires et remporter trophée sur trophée... Mais la chute n'en fut que plus douloureuse. Les deux vétérans n'ont pas réussi à s'entendre et l'ADC ne s'est pas privé de critiquer en public son partenaire, jugé trop passif et pas assez doué mécaniquement. Le passage de YellOwStaR fut douloureux et le Français a arrêté rapidement les frais pour rentrer en Europe et retourner chez Fnatic, 5 mois après son arrivée. Aujourd'hui encore, c'est l'un des plus gros flop de TSM... Et pourtant cette structure a connu son lot de déceptions.
Mais l'expérience en NA de YellOwStaR ne doit pas non plus être jugée trop durement. Évidemment, la déception fut grande mais les résultats du Français ne furent pas non plus catastrophiques. Aux IEM Katowice de 2016, il a notamment battu en Bo3 Origen et ESC Ever... Ce n'était pas SKT, mais remporter une série contre une équipe coréenne ça n'arrive pas tous les jours pour TSM. Puis lors de son seul segment aux LCS NA, il a finalement terminé vice-champion après une finale très disputée face à CLG (2-3). Pour ces raisons, on lui accorde une note clémente de 14/20.
Zaboutine, une longévité qui a fait beaucoup parler (9/20)
Zaboutine c'est un nom qui parle forcément à la communauté française. Connu pour sa propension à faire une Tier List sur tous les sujets possibles et imaginables, beaucoup l'associent à l'analyse et au cast sur O'Gaming. Mais le Français ne s'est pas contenté de commenter la compétition, il a également participé pendant plusieurs années aux LCS NA en tant que headcoach. Chez Optic Gaming puis chez Immortals (rebranding), il est resté 3 ans. On ne peut que saluer sa longévité et l'expérience fut sûrement très intéressante. Il a notamment eu l'occasion d'encadrer de très gros joueurs comme Crown (ancien champion du monde), Meteos, PowerOfEvil ou encore sOAZ. Aucun coach français ne peut se vanter de tels accomplissements.
Le soucis, c'est que les résultats ne furent pas vraiment au rendez-vous. Malgré des effectifs plutôt corrects, il n'a réussi à jouer les playoffs qu'une fois sur six... Ce qui signifie qu'il a fini 5 fois entre le 7e et la 10e place, ce qui n'est vraiment pas glorieux. Sa dernière année plombe d'autant plus son bilan que l'échec porte sa marque. Sous son impulsion, Immortals avait recruté une véritable colonie française avec sOAZ, Eika et GotoOne (assistant coach). Évidemment, ce n'était pas le seul décisionnaire mais la communauté nord-américaine n'est pas du genre à faire dans le détail. On le félicite pour sa longévité, mais on est quand même obligés de punir les résultats. Pour nous c'est un 9/20.
sOAZ, une descente aux enfers (5/20)
Le cas de sOAZ est un cas qui fâche. Pour les Européens, il a été maltraité en Amérique du Nord et les locaux devraient avoir honte pour ne pas avoir pris soin d'une légende vivante. Pour les Nord-Américains en revanche, c'était un éléphant venu mourir en LCS qui a été survendu et surcôté. La réalité se situe sûrement entre les deux opinions, mais il faut reconnaître que le rêve américain de sOAZ s'est rapidement transformé en cauchemar. En quête de relance après son expérience compliquée chez Misfits Gaming, le toplaner français débarquait en NA avec une aura toujours aussi impressionnante. Mais il a très rapidement déchanté... Incapable de prendre le dessus sur ses vis-à-vis, il a terminé la Spring Split à une décevante 8e place. Toujours là au Summer, rien ne s'est arrangé. Après 4 matchs et 4 défaites, Immortals a échangé l'intégralité de son roster académique avec celui son équipe une. sOAZ s'est donc retrouvé en ligue académique comme un malpropre... À cours de motivation et sûrement dégouté par la tournure des évènements, il a terminé l'été dans l'anonymat le plus total et une 7e place en LCS Academy. Compliqué de faire pire.
Évidemment, le contexte n'a pas aidé sOAZ. Mais quand on regarde sa carrière et ce qu'il représente, on est obligé de lui attribuer une note punitive pour son passage en Amérique du Nord. Cette dernière vise autant le joueur que le management d'Immortals qui a fait du grand n'importe quoi. Pour nous c'est un 5/20 mérité où la responsabilité est partagée.
Eika, le cadeau empoisonné (10/20)
Eika est arrivé et parti au même moment que sOAZ en NA. Alors qu'il a connu les mêmes résultats et les mêmes difficultés, on peut se douter que sa note ne volera pas non plus très haut... Il ne pensait sûrement pas finir en ligue académique lorsqu'il avait été recruté, mais tout peut tourner très vite dans l'esport. Il existe cependant une différence majeure entre les deux Français. sOAZ était une légende vivante qui était très attendue. Eika était un joueur d'ERL arrivant de LDLC OL qui avait encore tout à prouver. Pour cette raison, ses performances n'ont pas été aussi décevantes que celles son aîné et on ne pouvait pas non plus attendre des miracles de sa part. Alors qu'il a été pris pour cible de manière très virulente par la communauté nord-américaine et que certaines remarques étaient à la limite du harcèlement, on a décidé de lui attribuer la moyenne (10/20). Eika en NA ce n'était pas brillant, mais ce n'était pas non plus catastrophique et dans un contexte très compliqué il a fait ce qu'il a pu.