Dans League of Legends, les champions sont des intrus. Pendant des années, le lore venait justifier leur présence en argumentant qu'ils étaient simplement des outils entre les mains des Invocateurs de l'Institut de la Guerre — aujourd'hui, on ne sait plus trop si c'est le cas. Cela dit, ils n'ont jamais vraiment mené la guerre qui se déroule dans la Faille de l'Invocateur, étant — au mieux — des touristes.
En témoigne Ezreal, qui doit payer le prix de ses pouvoirs par le combat, les champions sont téléportés pour faire leur office, et repartent aussitôt régler leurs affaires personnelles à la seconde où l'un des deux Nexus tombe. Qu'on se le dise : si les Invocateurs — aka les joueurs — se jettent corps et âme dans la bataille, au point de s'en arracher les cheveux, les champions se moquent vraiment de l'issue de la bataille. Dans le meilleur des cas, il s'agit pour eux d'un terrain d'entraînement, ou d'une arène pour passer le temps.
Les vrais guerriers, les vrais héros, ce sont ces petites boules encapuchonnées de bleu ou de rouge qui combattent sans cesse, et sans interruption. Et il est temps qu'on leur accorde leurs lettres de noblesse, qu'on les reconnaisse à leur juste valeur. Car les serviteurs — qu'on les nomme minions ou même creeps — sont de véritables machines à tuer. En témoigne ce clip époustouflant qui force certainement le respect.
Worth
Soyons honnêtes, on a rarement vu un creepblock d'une telle amplitude — et le premier réflexe serait d'invoquer la chance. Après tout, comment imaginer que ces petites IA débiles, habituellement si inoffensives, puisse collectivement donner lieu à un double kill ? Et pourtant, ce n'est pas tout à fait le cas, puisque le Fizz poursuivi dans ce clip joue lui aussi un rôle dans ce move d'anthologie.
En effet, quoique beaucoup l'oublie, le Filou des mers possède dans son passif une mécanique lui permettant de traverser les unités. En d'autres termes, il ne peut pas se faire creepblock — contrairement aux deux champions qui le poursuivent dans ce clip. Et c'est ça, finalement, qui rend ce play aussi ingénieux — même si on a du mal à savoir s'il était volontaire ou non.
Quoiqu'il en soit, on ne peut que s'incliner avec révérence... c'était clean af.