On a beau le répéter chaque semaine, la LFL est la meilleure des ERL, il reste néanmoins certaines voix dissonantes, qui, à travers le continent européen, refusent d'entendre la bonne parole.
Parmi ces détracteurs, on compte en tout premier lieu les supporters de la LVP SuperLiga, la ligue européenne espagnole. Or, l'arrivée cataclysmique d'Ibai dans leur écosystème pourrait bien leur donner raison.
Qui est Ibai ? Un influenceur esport & gaming, mais d'une ampleur telle qu'on ne l'a jamais vue en France. Pour toute l’Espagne qui regarde du League of Legends il est la voix des grandes rencontres et ces dernières années il est devenu bien plus que ça. Le jeune homme qui a commencé à caster du LoL amateur en 2014 était invité à Paris il y a deux semaines pour une interview exclusive avec Lionel Messi, quelques jours plus tard il diffusait le premier match de Messi au PSG pour les fans espagnols, se hissant, le temps d'un match, au niveau de puissance d'une chaîne de télévision.
C'est l'homme dont les casts pour la ligue espagnole étaient devenus si populaires qu'il a été recruté par G2 pour être leur commentateur exclusif, c'est également l'homme qui a mis fin à cette association avec la structure la plus appréciée d'Espagne pour explorer d'autres horizons. Parvenant à s'étendre sur FIFA lorsqu'il ne pouvait plus grossir davantage sur LoL, et devenant, en trois ans seulement la voix des simulations sportives. Une nouvelle corde à son arc qui lui a permis de faire le lien avec le monde du sport traditionnel et les opportunités qu'on lui connaît. C'est, enfin, l'homme qui atteignait un million cinq cent mille viewers en 2021 en organisant un match de boxes entre streamers espagnols, achevant ainsi sa transformation de caster LoL en monument national de Twitch.
Cet homme vient d'acheter un spot en LVP SuperLiga, après presque une décennie passer à commenter les combats des autres, Ibai se lance dans l'arène, et il n'a pas choisi n'importe qui pour l'accompagner : Gérard Piqué, le défenseur international espagnol entré dans la légende en remportant la Champion's League deux fois d'affilée avec des équipes différentes, le joueur aux 20 millions de followers sur twitter à côté desquels les 5 millions d'Ibai ne semblent plus si impressionnants que ça.
Cette équipe sera immense, indépendamment de ses résultats. Parce que contrairement à ce que le monde de l'esport croit depuis 20 ans, ce ne sont pas les résultats qui amènent les fans, pour ça il faut un catalyste : une chose que les gens aiment et qui les attache à l'équipe. Pour la plupart des grands clubs du monde, c'est l'appartenance à une ville, pour ces équipes esport nouvelles générations telles que la Kcorp et l'équipe d'Ibai qui possèdent une fanbase avant même d'avoir joué leur premier match, c'est l'attachement à une personnalité (ou plusieurs). Il y aura des gens pour spammer dans le chat et faire exploser le viewership, peu importe les joueurs choisis par Ibai et peu importe leurs résultats, parce qu'ils se considèrent comme la famille d'Ibai depuis des années. De la même façon qu'un véritable Auxerrois continuera à soutenir l'AJ Auxerre, qu'il approuve ou pas les transferts et qu'il soit enthousiasmé ou pas par les résultats.
On attend maintenant plus qu'une rencontre au sommet en finale des EUM entre la puissance médiatique inégalée de la Kcorp en France, et les 100 000 spectateurs qu'Ibai est capable d'invoquer sur un simple stream. Les audiences seront alors sans commune mesure avec ce qui se fait ailleurs dans les ligues régionales, voire dans les ligues continentales. Un état de fait qui pourrait bien encourager Riot à associer les équipes de ses ligues à des villes, le catalyste le plus efficace qui soit dans le monde du sport depuis bien des générations.
C'est le spot d'Astralis Stormbringers, l'équipe académique d'Astralis, toute juste promue de div 2 espagnole qui vient d'être racheté pour 300 000 dollars, et selon les premières rumeurs, une partie du staff des Stormbringers feront partie de l'aventure d'Ibai et Piqué.