Photo : LoL Esports
Le LEC ne manque pas de talent ni d'étoiles montantes. Mais alors que certaines équipes ont déjà dit adieu aux playoffs et à la qualification pour les Worlds de fin d'année, il est l'heure de tirer un premier bilan. Plusieurs acteurs ont déçu cet été. Erreur de casting, contre-performance et petites formes, certains joueurs et certaines équipes ont fait flop. Dans un top tout en subjectivité, voici ceux qui nous ont laissé sur notre faim.
1) Jesiz, le retour de trop sur le terrain
On ne sait pas trop ce qui est passé par la tête de SK Gaming durant le mercato de mi-saison. Mais avec du recul, les choix de la direction semblent avoir plombé l’équipe… Après avoir participé aux playoffs lors du printemps, l’été fut beaucoup moins savoureux. 5 petites victoires pour 13 défaites. SK Gaming a notamment payé son début de segment catastrophique… Où Jesiz, propulsé support, n’a clairement pas été au niveau. Après plus de 2 ans sans jouer, le coach est redevenu le temps de quelques semaines un joueur professionnel. Et les résultats n’ont pas été au rendez-vous (5 défaites en 5 matchs). Son impact était quasiment nul, ses mécaniques étaient limitées et il n’a jamais réussi à trouver une bonne synergie avec Jezu, qui pour briller a justement besoin d’un coéquipier agressif, capable de prendre des initiatives. Jesiz le boomer (25 ans) est sûrement le plus gros flop de la saison, même si cela n’enlève rien à ce qu’il a pu accomplir par le passé chez SK Gaming ou Fnatic.
2) Kirei, l'ombre de Gilius
Kirei n’a pas réussi une grande saison pour son retour dans l’élite européenne. Le Néerlandais est réputé pour être un monstre en soloQ, mais ça ne sait pas vraiment traduit sur scène. La saison fut compliquée pour tous les joueurs de Schalke 04, qui ont enchaîné défaite sur défaite. Mais quand on a l’expérience de Kirei (qui a déjà joué un MSI), on pouvait s’attendre à mieux. D’autant plus qu’il a pris la place de Gilius. GodGilius, l’homme du miracle run a en effet été poussé sur le banc sans ménagement. Alors qu’il était encore sous-contrat avec Schalke 04, les dirigeants ont décidé de privilégier Kirei après des essais qui auraient été plus concluants… On ne sait pas si la structure regrette sa décision, mais Gilius aurait pu difficilement faire pire. Les fans de leur côté n’ont toujours pas compris ni pardonné ce choix douteux. Etiqueté avec une pointe de méchanceté comme le pire joueur du LEC, avec son KDA d’1,4 c’est quand même compliqué de défendre son bilan. On n’est pas certain qu’après ce flop une autre équipe de l’élite mise sur lui de nouveau… Mais bon, ce grand baroudeur trouvera sûrement une porte de sortie quelque part.
3) SLT, le rookie français coupé dans son élan
Nous étions ravis de découvrir 3 rookies français au début du Summer Split, mais le contingent tricolore a rapidement perdu l’un des siens. Le toplaner de Team Vitality, SLT a en effet perdu sa place en cours de saison, pour laisser le poste de titulaire à Szygenda. Le Français a quand même eu l’occasion de faire 9 matchs : 4 victoires et 5 défaites. Le Danois n’a pas fait mieux (4 victoires et 5 défaites également), mais ses victoires de fin de saison valaient beaucoup plus cher, étant donné qu’elles ont qualifié l’équipe pour ses premiers playoffs depuis 2019. Szygenda a surtout des statistiques individuelles plus reluisantes alors que les deux toplaners ont dans tous les cas dû s’adapter à jouer constamment en weak side. SLT a un moins bon KDA (1,7 contre 3), moins de farm (6,8 cs par minute contre 7,2), moins de kill participation (50,7 % contre 54,3 %)… SLT et le LEC c’est un peu un rendez-vous manqué. Et si beaucoup de fans français ont critiqué le management des abeilles, elles ont au final atteint leur objectif. Szygenda a fermé la bouche des critiques avec cette qualification à l’arrachée. On espère cependant retrouver SLT prochainement en LEC et lui décoller l’étiquette de flop.
4) EXCEL Esports, encore raté
Depuis que le LEC est devenu un système franchisé, il n’y a plus de relégation. Mais ce filet de sécurité n’est pas suffisant pour garantir une place en playoffs et EXCEL Esports en connaît maintenant un rayon. Après 2019 et 2020, l’équipe a une nouvelle fois connu la disette en 2021. Ça commence à être grave et on ne sait pas si les joueurs font un blocage psychologique, mais la structure est encore passée à une petite victoire de la qualification. Une victoire contre G2 Esports lors du dernier match et la saison de EXCEL aurait été réussie… Mais League of Legends se joue aussi sur des détails et l’équipe commence à traîner une réputation de looser. Parmi les 10 structures en LEC, c’est la seule qui n’a jamais connu les playofs (si on prend en compte les résultats d’Origen pour Astralis). C’est un bien triste bilan et Nukeduck n’a pas réussi à changer la donne. Le mal est profond et les raisons de cet échec sont multiples. Il suffit de regarder le management de l’équipe et les erreurs de casting qu’ont été Denyk et Dan dans une moindre mesure.
5) Fnatic, le flop qui peut encore se transformer en top
On entend déjà les fans en colère. Pourquoi mettre Fnatic dans la catégorie des flops alors que l’équipe est en playoffs, peut encore se battre pour le titre et pour une place aux Worlds ? D’une part, parce que pour remplir ces objectifs, il faudra réussir une remontée fantastique dans le lower bracket. Et comme l’a très bien dit Inspired en interview, Fnatic est une équipe irrégulière et son visage change entre chaque match. Même si pendant un moment elle a enflammé la communauté en enchaînant énormément de victoire et en trônant en tête de la ligue, les joueurs sont vite redescendus sur terre. Ce qui interroge, c’est également l’efficacité du management et les choix qui ont été faits lors de la mi-saison. Alors que l’équipe sortait d’un des pires segments de son histoire avec une cinquième place, elle a tout chamboulé. Exit Selfmade, bonjour Adam et role swap de Bwipo. Et même si la saison n’est pas encore terminée, ce grand remplacement ne semble pas avoir porté ses fruits… Puisque l’équipe a terminé 5e de la saison régulière. Un peu comme au Spring, Fnatic a du mal à suivre le rythme des meilleures équipes européennes. Si jamais la structure orange et noir se transcende dans la dernière ligne droite, elle n’aura plus rien d’un flop. Mais pour le moment, elle mérite d’appartenir à cette catégorie.
Et quand on s’appelle Fnatic, c’est presque un devoir d’être aux Championnats du monde. L’équipe n’a plus raté le rendez-vous international depuis 2016… Ne pas les voir en Chine cette année serait donc forcément un échec, quoi qu’on en dise.