Une grosse déception, j’imagine ?
Clairement, beaucoup de frustrations et de la déception. On se voyait aller plus loin, mais on n’a pas su saisir l’occasion.
Sur quoi se joue cette défaite ?
Principalement sur la communication. Elle était beaucoup moins énergique sur la première et la troisième, les deux sur lesquelles on s’incline. On est retombé dans nos travers à partir du moment où les rounds concédés se sont enchaînés. On ne va pas dire qu’on a baissé les bras, mais on n’y croyait plus comme on aurait dû.
Qu’est-ce qui a pêché en globalité sur cet événement ? Le côté stratégique ? La préparation mentale ? La cohésion ? D’autres choses ?
Un peu de tout. Au niveau de la stratégie, pour revenir sur le match contre TSM, je pense qu’ils étaient bien préparés en face. Ils ont bien annihilé nos insertions, ils ont bien regardé la seule ressource qu’ils avaient de nous sur Chalet — un match contre G2 — et de notre côté on a mal géré notre communication, la synergie entre nous. C’était un peu comme s’il y avait un effet de Yoyo. Un coup, ça allait, et un coup, ça n’allait plus…
En guise de solution pour gérer ce genre de soucis à l’avenir, vous avez songé à vous entourer d’un staff tourné autour de la préparation mentale et de la performance ?
(Il marque un temps de réflexion.) Pourquoi pas dans le futur ? Pour le moment, on sait ce qui ne va pas. On se dit les choses de manière ouverte, même s’il y a cet effet de Yoyo. Mais peut-être que le jour où on n’arrivera plus à se dire les choses, on évoquera potentiellement cette question.
N’y avait-il pas trop de pression finalement, à domicile et en étant attendu par toute la France de Rainbow Six Siege ?
Pas forcément. En tout cas, de mon point de vue, une fois en jeu, je ne faisais pas attention à si on était en France ou non. Ou au fait qu’on était la seule équipe française. J’étais concentré sur les objectifs de l’équipe, à savoir aller jusqu’au bout de l’événement et ramener le trophée. Même si finalement on n’a pas réussi (Rires.) Pour le moment j’arrive à relativiser, mais je pense qu’après, une fois que l’adrénaline va retomber, je vais prendre un gros coup de massue.
Comment expliquer le fait que les Européens aient été quasiment tous éliminés de manière précoce ?
Peut-être que notre style de jeu européen est beaucoup trop regardé et protocolaire. On ne fait pas des choses révolutionnaires, mais des choses bien réalisées, que l’on veut perfectionner. Ça doit sûrement être un poil trop lisible. Et dans un autre sens, on ne regarde peut-être pas assez ce que font les autres régions, étant considérés nous-mêmes habituellement comme la « meilleure » région, ou du moins celle de référence.
Quels vont être les enseignements à tirer pour BDS pour la suite de la saison et potentiellement le prochain Invitational ?
Surtout, travailler notre communication interne. Éviter de reproduire les erreurs réalisées sur ce Six Invitational. Ça va être un travail de longue haleine. Même si pour l’instant on va prendre un petit break, on devra revenir en corrigeant tous nos points faibles.
Petite question piège : avec ce même cinq ?
Oui (Rires.)
Maintenant que vous n’êtes plus dedans, qui va remporter ce Six Invitational ?
Je suis un peu mitigé… J’aurais bien dit Ninjas In Pyjamas, mais MIBR peut être la surprise de cet événement. Même si je suis toujours pour l’Europe (Rires.) J’espère que Team Empire va porter haut les couleurs du continent.
© Ubisoft / Joao Ferreira