Entre votre premier match de playoffs contre NiP et celui face à FURIA, on dirait que le prix à payer pour supporter BDS est de ne pas être cardiaque ?
(Rires.) C’est sûr !
Sans faire une trop grosse fixette sur ses performances individuelles, votre starplayer Shaiiko s’est montré loin du potentiel qu’on lui connaît lors de la phase de groupes et sur le début des playoffs. Quelles vont être les clefs pour le voir de nouveau au sommet de son art ?
On a vite remarqué que Shaiiko n’était pas à l’aise sur son début de tournoi. Au sortir de la phase de groupes, aussi. Donc on en a parlé tous ensemble, après la défaite contre les Ninjas. Pour éclaircir les points d’ombre. Je pense que ça a dû fonctionner, car il nous sort finalement une très belle performance (la meilleure notation de la rencontre, avec un rating de 1,35, NDLR) face à FURIA. Il avait à cœur de bien faire, et il l’a bien prouvé.
Il y a eu de gros moments de doutes de votre côté lors de ce match. Qu’est-ce qui vous a fait tenir bon et vous a permis d’aller au bout tout de même ?
Le moment de doute a été sur Oregon, l’une de nos cartes fortes. On l’encaisse, ça nous met très mal mentalement. Mais on s’est très rapidement dit : next. Dos au mur, on se dit que si on ne gagne pas la map suivante, on retournera à la maison. Ce n’est pas ce qu’on voulait, alors ça a fait réagir toute l’équipe. On a sorti des choses qu’on n’avait pas su autant sortir sur la première map, au niveau de la communication et de l’énergie, notamment.
NiP qui vous élimine au dernier Six Invitational. Là, ils vous envoient dans le lower, puis FURIA vous font sacrément peur. Comment expliquer autant de difficultés de votre côté à affronter des Brésiliens ?
Personnellement, je n’ai pas connu, en tant que joueur, les NiP de 2020. Je pense que cette fois-ci, contre eux, on a fait beaucoup d’erreurs, qu’on a depuis améliorées. De manière générale, j’ai l’impression que leur style de jeu, comparé à celui d’il y a un an, était plus posé et moins agressif. Je ne sais pas s’ils sont plus confiants en Brasileirão et un peu plus timides lors des événements mondiaux, mais de notre côté on s’attendait à des moves beaucoup plus agressifs de leur part et ça n’a pas été le cas.
Au prochain tour il y a TSM. À quoi va ressembler ce match selon toi ?
Ça va être très chaud, je pense. (Rires.) Ce sont deux équipes qui se ressemblent beaucoup, au niveau des rôles des joueurs et du style de jeu.
Comme en 2020, il va falloir remonter par la case lower bracket. Comment abordes-tu cette épreuve ?
C’est une dernière chance. Comme on en parlait en OFF avec Elemzje, on a fait une très belle performance en phase de groupes (BDS termine seconde, avec une seule défaite au compteur en neuf rencontres, NDLR) pour se permettre d’avoir deux « chances » à dispositions par la suite. Malheureusement on a épuisé l’un de ces deux jokers, donc on se retrouve dos au mur et il va falloir tout donner, faire le moins d’erreurs possibles, et rester dans le mood positif amorcé avec la victoire contre FURIA.
Quelle équipe vous a le plus impressionné depuis le début de ce Six ? Que ce soit pour son mental, son gameplay ou sa progression ?
Parabellum, l’équipe canadienne. Je les sous-estimais un peu, comme tout le monde. Mais ils ont prouvé que leur place ici n’était pas un hasard. Après, il y a aussi Team One, une très belle équipe, avec de très beaux matchs de leur part et des come-back de folie qu’ils ont été capables de faire.
Depuis le début des playoffs, on a l’impression de voir vos visages plutôt tendus, voire sous pression, potentiellement parce que la compétition est à domicile et que vous êtes fortement attendus. La victoire d’hier va-t-elle vous permettre de souffler un bon coup avant d’entamer la fin de l’événement ?
On l’espère, même si tout n’est pas « contrôlable. » On va tout faire pour repartir comme on était sur Oregon, contre FURIA, avec un changement radical dans la communication. Et si on parvient à faire ça d’entrée de jeu face à TSM, je pense qu’on pourra se permettre d’aller chercher le marteau (il conclut avec un sourire).
© Ubisoft / Joao Ferreira