Photo : Reyna Sultan
Le format du Valorant Champions Tour n'est pas le plus facile à comprendre. Avec un processus de qualification à rallonge, ses nombreuses étapes et ses multiples découpages régionaux on peut facilement s'y perdre. Le bon côté, c'est que ce format permet d'offrir une chance à un grand nombre de joueurs qui peuvent participer à la naissance de la scène esport Valorant. Mais il y a un petit hic. 6 équipes participant à l'Arab Strike Championship (étape du VCT) ont été exclues de la compétition avant d'avoir pu défendre leur chance. En cause, la présence d'un ou plusieurs joueurs résidant en Palestine.
Riot Games s'est défendu de toute prise de position politique vis à vis de cet état qui fait débat à cause du conflit israélo-palestinien : aujourd'hui 135 pays dont la France reconnaissent la Palestine mais ce n'est pas le cas des Etats-Unis. Riot a expliqué qu'elle n'avait fait qu'appliquer son découpage administratif, puisque la Palestine n'est pas listée dans les pays éligibles à la région MENA (Midle East and North Africa). Cette pirouette administrative n'est cependant pas satisfaisante pour les joueurs palestiniens qui se retrouvent dans ces conditions privés de VCT.
Un découpage injuste ?
Le tournoi Strike Arabia est destiné, comme son nom l'indique, à des pays du monde arabe. Si l'on s'intéresse aux dimensions culturelles mais aussi géographiques, la Palestine devrait alors y avoir toute sa place. Les joueurs palestiniens privés de VCT évoluent d'ailleurs dans des équipes mixtes où l'on pouvait retrouver des joueurs originaires d'Egypte, de Jordanie ou du Liban. Mais comme la Palestine, au même titre que la Syrie ou Israël, ne fait pas partie de la région MENA, les joueurs palestiniens ou résidant en Palestine ont mécaniquement causé la disqualification de leur équipe.
Jusque là, on ne peut pas dire grand chose, les Palestiniens n'étant pas les seules victimes du règlement. Sauf que les joueurs israéliens, pour des raisons politiques mais surtout culturelles n'ont pas vraiment vocation à participer au tournoi Strike Arabia. Les Israéliens n'appartiennent pas au monde arabe et ont peu de chance de faire équipe avec des joueurs Égyptiens ou Jordaniens. Ils ne sont donc pas vraiment pénalisés par ce découpage et sont même invités à participer aux tournois européens comme c'est le cas au football (Israël se situe dans la zone Europe malgré sa position géographique).
Quelles solutions ?
Riot Games a justifié son choix initial en pointant du doigt des raisons logistiques et la structure des serveurs. À vous de juger si cette explication suffit ou non à vous convaincre. Pour espérer participer au VCT, les joueurs résidants en Palestine n'ont de leur côté pas beaucoup de marge de manœuvre.
- Ils peuvent tenter de jouer en Europe ou dans des équipes européennes. On ne sait pas si la Palestine est autorisée à jouer en Europe, mais si les joueurs ne sont pas autorisés à jouer dans le tournoi Strike Arabia ils n'ont pas vraiment d'autres choix... Et on voit mal pourquoi les Israéliens auraient ce privilège et pas les Palestiniens.
- Ils peuvent espérer que Riot Games ajuste rapidement son règlement pour inclure la Palestine dans les pays du monde arabe autorisés à participer aux compétitions de la région MENA.