Crédits vidéo : LoL Esports, Rogue, Team Vitality, One Trick Production
Hans Sama, un départ de champion
Hans Sama n'a que 21 ans, mais il est déjà un habitué du LEC. Il a commencé à jouer dans l'élite européenne en 2017 et a déjà eu l'honneur de représenter la région deux fois aux Worlds. Connu pour ses fulgurances et ses mécaniques léchées d'ADC, tout le monde respecte son génie et son talent intrinsèque. Il lui manque cependant toujours un titre pour confirmer tout le bien que l'on pense de lui. Hans Sama a beau avoir déjà fini à la première place d'une saison régulière, en playoffs, il a dû se contenter d'un titre honorifique de vice-champion. Cette année, la super-équipe montée par G2 Esports semble difficile à vaincre, mais Hans Sama peut espérer se rapprocher de la couronne et s'imposer comme l'outsider numéro 1 avec Rogue. L'équipe a réussi un départ tonitruant lors de cette superweek et le Français a montré un niveau de jeu plus que convaincant. Il faudra tenir le rythme jusqu'à la fin, mais Rogue est pour le moment un véritable rouleau compresseur qui écrase tout sur son passage.
L'ADC français s'est fait plaisir pour débuter la saison 2021. Au-delà des victoires, il peut également se réjouir de ses statistiques individuelles. 14,7 de KDA, 90,4 % de Kill participation et 1 clean-sheet (game parfaite sans mort)... Tous ses chiffres sont impressionnants. Évidemment, League of Legends est un jeu d'équipe qui se joue à 5 et il faut donner du crédit à l'ensemble des joueurs. Mais Hans Sama a été plus qu'au niveau. Incisif et décisif il a particulièrement brillé contre Fnatic avec 29,2 % des dégâts de son équipe. Il faudra compter sur lui cette année et l'environnement compétitif actuel semble propice à son envol. La métagame lui convient parfaitement, maintenant que la botlane s'est débarrassée des mages. Le style de son équipe cette année lui permet aussi de briller plus fort, en lui offrant davantage de priorité, maintenant que le toplaner de Rogue est un roc solide et indépendant. La dernière bonne nouvelle, c'est que le Français a encore une belle marge de progression. Tout n'a pas été parfait et Hans Sama a eu quelques sauts de concentration (skill shot ratés, positionnement trop agressif). Alors qu'il est malgré tout déjà au-dessus du lot, on attend la suite avec impatience.
Vetheo, les midlaners du LEC c'est de l'eau
Vetheo a parfaitement négocié son passage de la LFL au LEC. L'ancien de LDLC OL a bien remporté les European Master, mais l'élite européenne est à une toute autre altitude. La marche était haute, mais le midlaner n'a pas trébuché et peut sortir satisfait de sa première semaine au bilan positif (2 victoires pour 1 défaite). Loin d'avoir le vertige, il a tenu tête et pris le meilleur sur des top joueurs comme Marek "Humanoid" Brázda et Yasin "Nisqy" Dinçer. Actuellement sur la 3e marche du podium avec Misfits Gaming, Vetheo peut profiter de l'instant. On voit mal l'équipe rester dans la durée à un tel classement, mais ce début est très encourageant pour la suite. Alors qu'il y avait pas mal d'interrogations sur le niveau de nombreux joueurs du roster, y compris concernant celui du Français, l'effectif a répondu présent et fait le plein de confiance.
La Zoé de Vetheo est déjà devenue un pick signature. Contre Fnatic, il était dans tous les bons coups (KDA de 8/2/5) et a réussi des actions de très grande classe ! Insolent de réussite, il a donné le tournis à des vieux briscards qui ont pourtant une grande expérience compétitive. Contre MAD Lions, il était un peu plus en retrait mais a réussi à se rendre utile pour faire briller ses coéquipiers. Ce champion pourrait bien être la cible de ses futurs adversaires en draft et le Français devra prouver qu'il possède d'autres cordes à son arc. Sa game de Viktor n'était pas au même niveau et le jeune rookie s'est fait attraper à de multiples reprises hors de position. On pardonne pour le moment ses erreurs de jeunesse qu'on impute à un trop-plein d'enthousiasme. Sans perdre sa spontanéité, Vetheo pourrait bénéficier d'un peu plus de rigueur.
Jezu, le métier qui rentre
Jezu est lui aussi un rookie français tout droit sorti de la LFL. Il n'a pas été ridicule durant cette première semaine, mais il s'est mis moins en valeur que Vetheo. Avec SK Gaming, il est actuellement entre la 4e et la 10e position puisqu'un nombre impressionnant d'équipes a terminé la superweek en 1 Victoire/ 2 Défaites. On n'en a pas encore vu assez pour juger le potentiel de l'ADC. Ses performances ont été assez inégales et le jeu de son équipe reste plutôt brouillon. Dans l'esprit, il a montré sur la Faille de l'invocateur comme en interview d'après match qu'il avait du panache et du potentiel. Mais sur ces deux mêmes terrains, il a un peu pêché dans l'exécution. Sans revenir sur sa première interview (mais Fuck Karnage quand même), il a un peu trop greed et n'a pas toujours respecté les forces des adversaires.
En positif, on retient sa première victoire en LEC dès son premier match, sa force de caractère pour tuer Hans Sama niveau 1 contre Rogue et une moitié de match très solide contre G2 Esports. En revanche, Jezu devra corriger sa tendance à tomber derrière en farming. Dans la victoire comme dans la défaite, il a terminé derrière son vis-à-vis. En terme de CS/minute, il est actuellement 9e parmi les ADC de la ligue et il n'a pas réussi à trouver assez de ressources en général — ce qui limite ainsi mécaniquement son influence et sa capacité à carry. La saison est encore jeune et il a encore le temps de corriger le tir, mais c'est un domaine qu'il doit encore peaufiner.
Skeanz, faux départ pour Team Vitality
Le jungler de Team Vitality n'a pas encore vraiment fait son trou en LEC. Alors qu'il débute son 3e segment au plus haut niveau, il a plus joué en LFL que dans l'élite européenne ces deux dernières années et fait régulièrement l'ascenseur entre l'équipe une et l'équipe académique. Il aura pour objectif cette saison de s'imposer dans la durée, ce qui passera par des meilleurs résultats. Durant ces deux premiers essais, il n'a pas réussi à transcender son niveau de jeu et avec lui, Team Vitality s'est contentée de modestes 9e et 10e place. À 20 ans, Skeanz est à un moment charnière de sa carrière de joueur professionnel. Ce n'est plus un rookie et il doit élever son niveau de jeu pour montrer à son équipe qu'elle a raison de miser sur lui.
Les fans de Team Vitality sortent de la superweek avec une petite gueule de bois. Le bilan comptable n'est pas catastrophique et l'équipe a développé du vrai beau jeu pendant sa victoire sur Misfits Gaming. Mais que dire des 2 défaites contre Schalke 04 et Astralis, l'équipe européenne considérée comme la plus faible de la ligue à l'issue du mercato... Dans ces deux parties à rallonge, les Français avaient un gros avantage et auraient pu, auraient dû même, mieux faire. À ce niveau, les come-backs sont plutôt rares et ont a du mal à comprendre comment Team Vitality ne finit pas sa première semaine en 3-0 et à la tête du classement au regard de la physionomie des matchs. Skeanz s'est pourtant démené. Contre Schalke 04 c'est lui qui trouve le first blood et il réussit un très joli steal de Nashor. Sa performance était aussi plutôt solide contre Astralis, où sous son impulsion, son équipe a réussi à gagner l'âme du dragon élémentaire. Individuellement, il s'en tire avec de bonnes statistiques individuelles et un KDA de 6. Mais c'est collectivement les abeilles pêchent. Elles butinent dans tous les sens et se perdent, prenant des décisions discutables qui mènent au lancer de game. Alors que l'équipe n'a pas encore affronté les poids lourds de la ligue, ce faux départ pourrait coûter cher dans la course au playoffs. Il faudra rebondir contre Fnatic et Rogue la semaine prochaine.