Photo : Riot Games
L'Europe ne manque pas de talents, mais elle a eu recours à de maintes reprises à des imports coréens. Tous ne resteront pas dans les mémoires et n'ont pas réussi à s'imposer. Mis à part les fans les plus fidèles qui regardent avec attention tous les matchs du LEC, on ne sait pas si beaucoup se souviennent de joueurs comme GBM, NighT, Naehyun ou encore Chei. Mais certains Coréens ont plus réussi que d'autres et ils sont plusieurs à avoir éclaboussé la scène européenne de toute leur classe sur League of Legends. Pour le plaisir, la rédaction a décidé de mettre à l'honneur les ressortissants du pays du matin calme avec le top des Coréens qui ont marqué l'histoire de notre ligue.
Dans ce top subjectif, plusieurs questions se posent. On retrouvera de toute évidence le jungler Trick qui a amassé un nombre impressionnant de couronnes régionales avant de prendre sa retraite durant ce mercato. Mais à quel place ? Au regard de la côte de popularité d'Huni et Reignover, l'ancien duo terrible de Fnatic, il peut y avoir débat. Enfin, il y a également pas mal d'autres candidats qui se bousculent pour les dernières places à pourvoir de notre classement... Et un petit trublion pourrait bien se glisser incognito sur le podium.
1. Kim "Trick" Gang-yun, le vieux sage
Ce n'est pas un hasard si Trick hérite de la première place de notre classement. Sa cote de popularité n'est pas la plus impressionnante en Europe parmi ses compatriotes, mais son palmarès reste sans égal. Avec 4 couronnes de champions d'Europe, c'est le Coréen le plus titré en Europe. Il faut ajouter à cela deux titres de MVP et deux participations aux Worlds : aucun Coréen ne fait mieux que lui ! Pour ceux qui ont oublié, il faisait partie des membres fondateurs du G2 Esports moderne que l'on connaît aujourd'hui. C'est avec Trick que les Rois d'Europe ont gagné leurs premiers galons. Fin tacticien et toujours bien placé dans la jungle, Trick n'est pas le joueur qui fait le plus de bruits mais il est diablement efficace.
Trick a d'autant plus marqué les fans Européens qu'il a eu une vie après G2. Elle fut moins glorieuse mais reste très honnête. Avec Schalke 04 puis SK Gaming, il a connu les playoffs et continué à être dans le paysage. C'est dur de briller au plus haut niveau, mais c'est encore plus dur d'y rester. Après 7 segments passés en Europe et au regard de ses performances de haut vol et de sa longévité, Trick est incontestablement le numéro 1.
2. Heo "Huni" Seung-hoon, le fou furieux
C'est en Europe qu'Huni s'est révélé au plus haut niveau. Il n'est pas resté longtemps, mais il a marqué les esprits. En une petite année, il a tout raflé sur la scène régionale avec Fnatic, remportant le spring comme le summer split. On peut également ajouter un titre honorifique de rookie du segment. Au-delà des résultats, le toplaner a également marqué les esprits par sa personnalité attachante et son style de jeu explosif. Il est rapidement devenu la coqueluche du public et conserve une place importante dans le cœur des fans... Même si certains ont mal vécu son départ pour l'Amérique du Nord. En terme d'image, Huni est sûrement le premier import coréen qui vient à l'esprit. Mais il a gagné moins de titres que Trick et n'a pas eu sa longévité. Difficile dans ses conditions de lui donner mieux que cette très jolie deuxième place.
Les fans ont conservé beaucoup d'amour pour Huni, parce qu'il a continué à briller après son passage en Europe. Il a fait preuve d'une grande irrégularité mais on l'a retrouvé à plusieurs reprises aux Worlds, lorsqu'il représentait son pays d'origine (la Corée) ou sa nouvelle région d'adoption (Amérique du Nord). Un retour en Europe semble peu probable, mais comme il sera cette année chez TSM, c'est un peu comme s'il était dans une équipe européenne.
3. Ki "Expect" Dae-han, le grand oublié
Vous ne l'aviez peut-être pas vu venir, mais Expect est un import coréen qui a très bien roulé sa bosse en Europe. Son dernier passage chez EXCEL n'était pas une réussite avec 3 segments sans playoffs — mais avant cela, le toplaner a fait les beaux jours de G2 Esports où il jouait avec Trick. Il est arrivé un peu plus tard mais a quand même eu l'occasion de remporter trois titres de champions d'Europe. Si le Coréen n'était pas la pièce maîtresse de l'équipe, il a fait sa part de boulot et on n'avait absolument rien à lui reprocher. Pour la petite histoire, on pourra aussi souligner qu'il a poussé Mateusz "Kikis" Szkudlarek sur le banc puis hors de l'équipe, ce qui n'est pas une mince performance quand on connaît l'animal.
Pour ceux qui doutent encore du mérite d'Expect, on peut souligner un dernier fait d'armes. Le Coréen a gagné les premiers European Masters avec Origen au sein d'une dream-team composée pour l'occasion. C'est un titre de champion d'Europe de seconde zone, mais un titre quand même
4. Kim "Reignover" Yeu-jin, la tête pensante
Voici la seconde moitié du duo coréen de légende de Fnatic. Reignover a comme Huni, remporté pendant son bref passage en Europe deux titres de champions régional, lui donnant le droit de participer à 1 MSI et 1 Worlds. Il est moins bien classé que son compère dans notre top, mais il avait pourtant réussi un meilleur début. Le jungler avait enflammé le public dès sa première semaine en sortant un Rengar et un Olaf de folie. En terme de palmarès, il n'a rien à envier à Huni. Mais, d'un naturel plus discret et moins extravagant, Reignover souffre en comparaison d'un certain déficit d'image. C'est un joueur beaucoup plus collectif qui travaille volontiers dans l'ombre. Dans le duo Huni-Reignover, le moteur n'était pas forcément celui qu'on croit et le jungler a grandement participé à la starification du toplaner. Cela ne se limite pas à ses ganks répétés in-game mais aussi à ses talents de traducteur et d'interprète quand Huni ne parlait pas un mot d'anglais.
De plus, le jungler qui est aujourd'hui devenu coach n'a plus vraiment connu de grands succès après son passage en Europe. Sa carrière de joueur s'est finie dans la galère avec Team Liquid et CLG. Loin des yeux et loin du cœur, les Européens n'ont même pas pu recroiser Reignover lors des compétitions internationales.
5. Lee "IgNar" Dong-geun, la figure du playmaker
Plusieurs candidats avaient des arguments pour revendiquer la 5e place de notre classement. Nous avons finalement jeté notre dévolu sur le support IgNar. Il n'a pas remporté de titre majeur mais il a plusieurs accomplissements à mettre à son actif. Avec Misfit Gaming, il a été sacré champion des Challengers Series (division 2 à l'époque), a réussi à se qualifier pour les LCS EU lors d'un tournoi de promotion et enthousiasmé les fans lors des Worlds. Réputé pour sa science du roaming, c'est en Europe qu'IgNar a forgé sa réputation de playmaker. Le support n'a pas froid aux yeux et il déborde d'imagination pour créer des ouvertures. Les fans l'ont reconnu à sa valeur, faisant de lui un All-Star en 2017 pour représenter l'Europe. Par la suite, il a aussi fait une petite année chez Schalke 04. Il n'y a pas particulièrement crevé l'écran mais n'a pas non plus été catastrophique.
IgNar a intégré notre classement en grande partie grâce à sa longévité puisqu'il a passé 5 segments dans le vieux continent. Kim "Emperor" Jin-hyun qui a été sacré champion d'Europe avec G2 n'est pas resté assez longtemps pour entrer dans le débat. En revanche, Ryu "Ryu" Sang-wook a fait deux années pleines avec H2K et les discussions sont permises. Nous estimons qu'il a cependant presque plus brillé à l'international lors de son époque européenne (une demi-finale aux Worlds) que sur le plan régional. Il n'a jamais remporté de titre ou même disputé une finale de LCS EU et il a même connu une relégation en deuxième division... avec Millenium. Et ça, on ne peut pas l'oublier !