Here we go again. Si la gestion des différentes régions du circuit professionnel mondial de Rainbow Six Siege semble correcte, il semblerait que cela ne soit pas réellement le cas de l’Amérique du Nord. Après les Evil Geniusesgate et Luminosity Gamingate, au printemps dernier, une nouvelle affaire est en train de secouer la scène transatlantique que le jeune français Alphama (20 ans) avait rejoint, en quête de gloire et de réussite.
Rembobinage : portant le tricot d’eUnited depuis décembre 2019, Léo Robine s’est vu remercié — comme le reste de son groupe — le 30 octobre dernier par la structure américaine en proie aux problèmes financiers liés à la crise sanitaire du Coronavirus. L’US Division (sous-division de la North American League comprenant également une ligue canadienne), reposant sur un principe de place dans la ligue appartenant aux organisations (et non plus aux joueurs, comme ce fut le cas lors de la dynastie Pro League), la direction e-sportive d’Ubisoft North America a décidé — en application avec son règlement — d’expédier le collectif en dehors de la compétition, puisque sans structure fixe à représenter.
Pas toujours étincelante, mais en nette progression (passage d’une dernière position lors du Stage 1 à un round du top quatre lors du Stage 2), l’équipe d’eUnited avait néanmoins assuré son maintien dans l’élite pour le prochain exercice, envoyant le club Tempo Storm en zone rouge, dans l’obligation de jouer un match de barrage face au premier de l’US Challenger League, la seconde division des USA. À savoir Rentfree, une équipe de joueurs sans organisation, comme les ex-eUnited. Mais le communiqué officiel de l’éditeur de jeu, et principal organisateur de ses compétitions en a décidé autrement. Et c’est donc sur le terrain de l’extra-esportif que l’évincement d’Alphama et les siens s’est joué. Loin des serveurs.
Y avait-il une autre solution ? Probablement, oui. Comme transférer temporairement la licence d’appartenance au championnat aux ex-eUnited, le temps de les laisser trouver un nouveau club à représenter. Si l’Europe (au même titre que l’Amérique du Sud et l’Asie-Pacifique) n’a pour l’instant jamais vécu de situation similaire, le problème semble perdurer au pays de l’Oncle Sam, puisque c’est la troisième fois depuis la régionalisation du circuit qu’une telle problématique prend l’effet d’un énorme tremblement de terre affectant toute la communauté des professionnels de la discipline.
Contacté par nos soins, Alphama s’est exprimé sur la situation : « Nous avons appris notre “drop” de la ligue sur Twitter, alors que nous voulions être protégés par Ubisoft. Résultat : une annonce bâclée, et peu claire. Ni sur notre situation ni sur celle de Rentfree. La décision prise ne respecte absolument pas l’intégrité compétitive de la ligue, de mon point de vue. Au vu de la situation, je soupçonne Ubisoft NCSA d’avoir mis la charrue avant les bœufs en publiant une annonce sans avoir une idée précise de ce qu’ils vont faire pour régler le problème auquel ils font face. La seule chose qui est inscrite noir sur blanc, c’est qu’Ubisoft a décidé de sauver Tempo Storm des relégations. Suite à cela, la majorité de la communauté pense que nous sommes en dehors de la ligue, l’autre partie pense qu’il nous reste une chance si nous trouvons une organisation avant Rentfree. À l’heure actuelle, Ubisoft ne nous a toujours pas donné une réponse claire sur ce sujet. Nous ne savons donc toujours pas si nous pouvons jouer en NAL, alors que les joueurs sont coincés à la gaming house de Vegas, sans salaires. »
Décidément, au pays de Trump, le bazar ne se trouve pas que du côté des élections présidentielles…
Photo : MrArcaos