Le Play-in ne sont pas toujours une partie de plaisir pour les équipes mineures. Si c'est l'occasion de se frotter à des grosses équipes pour progresser, il y a également le risque de se faire totalement écraser. Depuis la création des Play-In, une seul challengeur a réussi à se glisser dans le Main Event : 1907 Fenerbahçe Esports en 2017. Il faut dire que le format ne leur fait d’habitude aucun cadeau. Mais avec celui de cette année additionné au déclin de l'ex-LMS, il y a peut-être de la place pour une surprise... Elle ne viendra cependant pas des Vietnamiens. Cette région, considérée comme la plus forte des régions Wild Card ne sera pas là à cause de la pandémie mondiale.
Papara SuperMassive : le challengeur en quête d'attention (champion de TCL)
Papara SuperMassive fait partie des vrais challengeurs au Main-Event, même si beaucoup ont du mal à les prendre au sérieux. Les équipes Turques jouent régulièrement les trublions en phase de Play-In et aiment faire trembler les équipes des ligues majeures. La TCL est d'ailleurs revancharde et elle aimerait rappeler que c'est une ligue intermédiaire plutôt qu'une ligue mineure. En regardant ses protagonistes et son histoire, on serait tenté de lui donner raison. Elle a participé à la formation de plusieurs joueurs renommés comme Caps, Broken Blade ou encore Humanoid. Elle accueille également régulièrement des grands noms Coréens, comme SnowFlower, Kakao et le coach GBM. Mais au-delà des noms et du passé, c'est le présent et les actes qui comptent. Les Turcs sont morts de faim et guetteront le moindre signe de faiblesse chez les favoris, pour leur sauter à la carotide.
Unicorns of Love : le demi-frère européen (champion de LCL)
Il y a en Europe beaucoup d'amour pour UOL. Ancien pensionnaire de la ligue européenne parti s'exiler en Russie, l'équipe est loin des yeux mais toujours aussi proche du cœur. C'est le 5e seed européen caché, le petit frère que l'on espère retrouver tous les ans. Alors qu'elle sait déchaîner les passions et les foules, l'équipe ne pourra pas compter sur le soutien du public cette année. Mais elle pourra se reposer sur son fond de jeu solide et son analyste français Jean-Pierre Giaccone dit Toucan Céleste. Unicorns of Love reste un drôle d'oiseau et une équipe un peu à part, mais il lui manque encore un accomplissement pour marquer les esprits. L'amour de l'Europe est une bonne chose, mais le petit-frère aimerait surtout recevoir le respect de tous.
Raimbow7 : les grands débutants (champion de la LLA)
Cette année, l’Amérique latine sera représentée aux Worlds par l’équipe mexicaine Rainbow7. Difficile de trouver un concurrent plus débutant cette année. La structure n’a jamais participé aux championnats du monde, au même titre que ses joueurs. Parmi les régions mineures, l’Amérique latine fait partie du ventre mou et n’a jamais réussi à s’illustrer. Les joueurs arrivent donc sans pression et n’ont rien à perdre. Ils ont déjà réussi leur saison et viennent pour prendre de l’expérience et se faire plaisir. Et puis, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Portée par l’insouciance et la chance du débutant, peut-être que l’équipe trouvera un miracle au pied de l’arc-en-ciel.
V3 Esports : le nouvel élève japonais (champion de la LJL)
Beaucoup ont abandonné tout espoir de voir le Japon progresser sur League of Legends. La région stagne depuis plusieurs années et souffre de la comparaison avec ses voisins Chinois et Coréens. Cependant, 2020 apporte un vent de fraîcheur et un maigre espoir, puisque le pays du soleil levant envoie un tout nouveau gladiateur dans l’arène. V3 Esports est inexpérimentée à ce niveau et n’a aucune certitude à faire valoir. Mais c’est peut-être un mal pour un bien. Comme elle n’a pas encore connu l’échec, elle pourrait peut-être briser le plafond de verre qui bloque tous les ans ses compatriotes. Si une qualification reste peu probable, commencer à rallumer la flamme et l’intérêt des observateurs serait déjà un bon début. Dans tous les cas, on pourra toujours se consoler en appréciant les fantaisies capillaires habituelles des joueurs de la LJL.
Legacy Esports : les fonds de tiroir (champion de l'OPL)
L’Océanie n’a jamais brillé à l’international et traverse les compétitions dans un anonymat total. La région est d’autant plus démunie cette année que les talents se sont exilés en masse : Destiny (Origen), Ryoma (100 Thieves) ou encore FBI (Golden Guardian) sont partis vois ailleurs au sein de ligues majeures. Si c’est un bon signe sur le potentiel individuel de la région, on se retrouve avec des second couteaux d’une région de seconde zone. Personne n’attend rien de Legacy Esports et beaucoup ne connaissent aucun des joueurs de l’effectif. S’ils réussissent à se faire remarquer en créant une surprise, même minime et qu’à l’issue de la compétition l’équipe comme les joueurs restent gravés dans notre mémoire, ça sera déjà une belle victoire.
INTZ : l'espoir qui n'a jamais percé (champion de CBLOL)
Il fut un temps, le Brésil représentait un espoir prometteur parmi les Wild Cards dont elle était la star. Après quelques performances remarquées, on les imaginait déjà monter de catégorie pour intégrer la première division. Cependant, l'espoir ne s'est jamais vraiment concrétisé et les saisons décevantes se sont enchaînées. Plus que stagner, la région a même régressé dans la hiérarchie. D'autres jeunes pousses lui sont passées devant en lui volant le feu des projecteurs. Dans ce contexte, INTZ vient avec un roster qui arrive à maturité. L'équipe a gardé la même colonne vertébrale depuis 2018 et il n'y aura pas de meilleure occasion pour faire une performance. Dans un style de jeu chaotique et risqué où le coup de génie n'est jamais loin de l'erreur fatale, le Brésil n'a plus le temps de réfléchir et doit tout lancer dans la bataille pour espérer une qualification.