Valorant est le FPS de Riot Games sorti il y a quelques mois. Son ambition pour la compétition le pousse à adopter des mesures afin d’empêcher la triche, la bête noire de tout jeu compétitif. Son directeur, Paul "Arkem" Chamberlain, a souhaité faire part de ses observations sur les signalements en cas de comportements douteux et/ou suspects en jeu.
Salut, c'est Paul "Arkem" Chamberlain, votre responsable anti-triche dans Valorant, de retour pour souligner rapidement l'importance des signalements individuels.
Vos signalements sont l'un des outils les plus puissants à notre disposition dans notre lutte contre la triche. C'est votre moyen de nous dire directement, à nous, votre fidèle équipe anti-triche, quelles activités suspectes ont lieu dans nos jeux. À la différence du système automatique de Vanguard (notre logiciel anti-triche), les signalements permettent d'apporter un point de vue humain à nos efforts, à une échelle qui serait autrement hors de portée, ainsi qu'une vision directe de l'expérience de chacun et chacune en jeu. Il est essentiel que vous utilisiez l'outil de signalement du jeu chaque fois que vous repérez quelque chose de louche, c'est le meilleur moyen de nous aider à garder le jeu équitable !
Promis, je vous donne de jolis chiffres à la fin.
Cycle de vie d'un signalement
Les signalements sont pris en compte dans plusieurs procédures au sein de l'équipe, de façon à la fois automatique et manuelle. Du côté automatique, l'arrière-plan de Vanguard se sert de ces signalements pour estimer si un joueur en particulier doit faire l'objet d'une surveillance accrue, sous la forme d'une analyse de ses parties plus pointue, par exemple. Vanguard utilise aussi le nombre de signalements (et plus précisément le nombre de signalements uniques ainsi que le nombre de parties dans lesquelles le joueur a été signalé) comme indice de confiance pour ses résultats. Cela nous aide à bannir les joueurs plus vite et, dans bien des cas, sans avoir besoin de vérification manuelle.
Nos analystes anti-triche emploient aussi ces signalements pour conduire la procédure de vérification manuelle. Tous les jours, ces analystes (dont je fais moi-même parfois partie) étudient le cas des joueurs les plus suspects, en commençant par ceux qui sont le plus souvent signalés. Cette analyse manuelle permet de révéler des façons de tricher qui ne sont pas automatiquement détectées par le système, et de les utiliser par la suite pour améliorer Vanguard jusqu'à le guider un jour vers une détection (et des bannissements) autonomes. Les analyses manuelles nous permettent aussi de débarrasser le jeu des joueurs les plus perturbateurs plus tôt que prévu. Nous procédons souvent par « vagues de bannissements » pour empêcher les développeurs de logiciels de triche de deviner si c'est leur système qui est actuellement détecté ou non, mais nous ne nous privons pas non plus de conduire les pires tricheurs vers la sortie en avance pour mieux protéger le jeu.
Enfin, les signalements sont pour nous une mesure de la santé du jeu ainsi que de l'efficacité de Vanguard. Si le nombre moyen de signalements grimpe en flèche, nous interprétons cela en tant que développeurs comme le signe que l'intégrité du jeu vous semble compromise (que les signalements individuels soient fondés ou non). Un autre moyen pour nous de mesurer l'efficacité de Vanguard est de comparer le pourcentage de joueurs signalés pour cause de triche au pourcentage de tricheurs détectés par le logiciel.
Ce que disent les chiffres
Je sais que tout le monde adore les statistiques, c'est pourquoi j'ai demandé à mes amis spécialistes des données anti-triche de me fournir de jolis chiffres à vous montrer.
Pour commencer, il faut dire que 97 % des joueurs n'ont pas été signalés une seule fois : personne n'a jamais trouvé leur comportement assez suspect pour en parler. Parmi les 3 % de joueurs restants signalés pour cause de triche, plus de 80 % n'ont été signalés qu'une seule fois. 90 % ont été signalés par moins de 3 joueurs.
Pour le dire autrement, seul 0,6 % de nos joueurs a fait l'objet de plus d'un signalement pour cause de triche et seul 0,3 % en a reçu au moins 3. Or, un signalement ne veut pas toujours dire tricheur. Beaucoup de joueurs signalés étaient en fait innocents et tous les tricheurs n'ont pas forcément été signalés avant d'être bannis. Actuellement, seuls 53 % des tricheurs bannis avaient été signalés avant leur pénalité et seuls 60 % des joueurs avec 20 signalements sont effectivement bannis après vérification.
Cependant, même s'ils ne sont pas toujours fondés, les signalements demeurent très utiles.
Alors, pourquoi je vous raconte tout cela ? Parce que j'aimerais que vous signaliez plus souvent. Dès que vous voyez quelque chose de suspect dans une partie, n'hésitez surtout pas à vous servir de l'outil de signalement pour que nous puissions le voir aussi. Vos signalements sont inestimables pour nous, votre point de vue depuis le terrain est la meilleure information dont nous ayons besoin et c'est en travaillant ensemble que nous accomplirons des miracles !