Après un premier épisode à Chicago en demi-mesure et un deuxième à San Francisco déjà bien amélioré, Watch Dogs nous entraîne cette fois-ci à Londres dans un troisième opus qui innove au niveau gameplay en abandonnant le héros unique pour tout un panel de personnages jouables. Pour l'occasion, Ubisoft Montréal, bien que collaborant tout de même à la production du titre, cède la place à Ubisoft Toronto qui espère bien offrir à la licence ses lettres de noblesse. On sait désormais quand cela aura lieu : ce sera le 29 octobre 2020 sur PC, PS4 et Xbox One, et un peu plus tard sur PS5, Xbox Series X et Stadia.
Toujours branché hacking, bien entendu, Watch Dogs Legion, puisque c'est de lui dont on parle, reste un jeu d'action-aventure en monde ouvert qui fait la part belle à l'infiltration. Avec son look qui n'est pas sans rappeler PayDay du fait du port de masques originaux, il offre un concept intéressant que l'on souhaite vraiment voir se concrétiser. Cela tombe bien puisque l'on a pu s'y essayer pendant 3 heures, alors direction Londres dans un avenir post-Brexit peu enviable et place à l'action.
- Genre : aventure-action -infiltration
- Date de sortie : 29 octobre 2020 sur PC, PS4 et Xbox One, et un peu plus tard sur PS5, Xbox Series X et Stadia
- Plateforme : PC (Epic Games Store), PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X, Stadia
- Développeur : Ubisoft Toronto, en coproduction avec Ubisoft Montréal, Ubisoft Paris, Ubisoft Bucarest et Ubisoft Kiev
- Éditeur : Ubisoft
- Prix : 59,99€
Bienvenue dans la Résistance
Si, en 2014, Watch Dogs reposait sur une sombre histoire de vengeance solitaire, Watch Dogs 2 avait su mettre en avant en 2016 le travail d'équipe en nous permettant de rejoindre DedSec, un collectif de hackers rebelles, afin de renverser le ctOS 2.0, l'évolution du système de surveillance de la ville déjà présent dans le premier épisode. Watch Dogs Legion pousse le concept encore plus loin en nous offrant la possibilité de recruter puis d'incarner plusieurs membres de DedSec en piochant dans l'ensemble de la population londonienne.
Il faut dire que celle-ci n'est pas à la noce depuis qu'un triple attentat à l'origine de centaines de morts a poussé le maire à décréter l'état d'urgence et permis à Albion Security, un groupuscule privé de mercenaires armés, de prendre le contrôle de la ville. Depuis, c'est à un régime autoritaire et violent exploitant encore une fois le système de surveillance ctOS et l'hyper-connexion de la ville que doivent se soumettre les citoyens et beaucoup n'apprécient guère la situation.
Ce peuple asservi est une belle occasion pour DedSec de recruter de nouveaux membres pour gonfler ses rangs et bénéficier de nouvelles compétences afin de mener à bien la Résistance face au SIRS (Signal Intelligence Response Service) et à Albion, ainsi que pour lutter contre le crime organisé qui profite de la situation. De plus, même si DedSec a tout fait pour éviter la catastrophe, c'est tout de même lui qui en est tenu responsable. Il va donc non seulement falloir libérer Londres de l'oppression, mais aussi prouver son innocence en démasquant le véritable responsable des attentats meurtriers qui se cache derrière le nom de Zero-Day.
London City Tour
Après l'introduction du jeu, la démo a fait un petit bond dans le temps pour nous propulser plus au moins au milieu du jeu avec 4 membres de DedSec à notre disposition. Deux missions principales étaient alors accessibles, sans compter bien entendu les nombreuses missions annexes sur lesquelles nous reviendrons. Nous avons donc pu librement arpenter les rues londoniennes avec les différents quartiers de la ville plutôt bien retranscris. L'ambiance haute surveillance et gouvernement autoritaire sont au rendez-vous et les rues sont bien animées. De plus, grâce à la photogrammétrie et aux techniques d'animation utilisées, nous n'avons pas ressenti la désagréable sensation "armée des clones" que l'on retrouve parfois dans certains jeux du genre.
De même, la modulation de la voix permet au même acteur d'interpréter différents personnages sans que cela ne se remarque. De surcroît, chaque personnage que l'on décide de recruter dispose non seulement de son propre gameplay et de ses propres compétences avec de nouveaux avantages à acquérir avec l'expérience, mais possède également une histoire qui lui est propre. Graphiquement, Londres semble en tout cas vraiment grandiose. Toutefois, cette preview ayant une nouvelle fois eu lieu en streaming, nous n'avons eu droit qu'à une version downgradée du jeu. Celle-ci s'étant malgré tout montrée fort honorable, on ne peut qu'être optimiste pour le rendu final en 4K avec RTX. Nous espérons seulement que sur la longueur, le scénario ne soit pas un simple prétexte à des missions trop redondantes, comme cela a pu être le cas dans les épisodes précédents, et qu'il saura régulièrement renouveler l'expérience de jeu. En tout cas, si l'on en croit Clint Hocking, le directeur créatif, vingt scripts différents ont été prévus afin de garantir une aventure différente à chaque partie.
Pour recruter un nouveau membre, il faut l'écouter et lui donner ensuite un coup de main pour acquérir sa confiance et le persuader ainsi de rejoindre la Résistance. Si le concept du jeu consistant à réunir des membres aux capacités variées et complémentaires pour faire face aux différentes situations est indéniablement séduisant, nous escomptons en revanche que cela ne se limite pas à un aspect cosmétique et à différents types de gameplay, mais que cela aura une véritable importance avec des catégories de personnages indispensables pour mener à bien certaines missions. On sait par exemple qu'avoir un avocat ou un membre de la police dans ses rangs permet de libérer les membres arrêtés plus rapidement, tout comme un médecin sert à guérir les blessés plus vite, ou encore un ouvrier du bâtiment peut pénétrer plus discrètement sur les chantiers. L'intention semble donc être belle et bien présente, avec une approche laissée à la discrétion du joueur.
Un pour Tous, Tous pour Un
Outre les missions liées à l'histoire principale et celles à accomplir pour recruter de nouveaux membres, le jeu propose également de libérer chaque quartier de la ville en mettant fin à la mainmise d'Albion ou du crime organisé dirigé par Mary Kelley sur ceux-ci, mais aussi d'effectuer des livraisons, soit limitées dans le temps, soit d'objets fragiles, soit de contrebande avec la nécessité dans ce dernier cas d'échapper aux forces de l'ordre qui vous traqueront. De petites activités annexes sont également proposées, comme aligner des pintes au pub avec l'effet que l'on connaît sur la vue, l’ouïe et l'équilibre jusqu'au black-out mettant l'ivrogne hors service le temps qu'il cuve. Les bars proposent aussi de jouer aux fléchettes avec des paris possibles. Différents spots sont disséminés dans la ville pour s'adonner au jonglage balle au pied. Enfin, des objets collectibles (textes, audios) donnant du corps au lore peuvent être récoltés un peu partout.
Bien entendu, il est toujours possible de jouer au touriste en voyageant rapidement dans les bouches de métro préalablement débloquées en passant devant (on n'entre toutefois pas dans le métro) ou en parcourant la ville à pied, en voiture, en scooter, à moto, en bateau, en camion ou même en drone cargo, il n'y a qu'à se servir. Notons que le code de la route n'est pas à respecter, mais qu'à Londres, on conduit à gauche et que l'on descend des véhicules par la droite, quelle idée ! Et si l'utilisation de l'autodrive permet de vous rendre à destination sans encombre, vous le ferez à un rythme relativement lent. Le désactiver permet donc d'aller bien plus vite, mais attention alors à ne pas commettre de méfaits devant les forces de l'ordre, sinon vous serez pris en chasse et devrez parvenir à les semer pour vous évader. Aller en prison rend un personnage inutilisable un certain temps. Et en cas de défaite en zone détenue par Albion, le membre qui se retrouve à terre ne meurt pas, mais finit derrière les barreaux. En dehors de ces zones, une défaite envoie le personnage en convalescence à l'hôpital.
Si l'on salue la variété des moyens de transport, on ne peut malheureusement pas en dire autant de la conduite. Sans être catastrophique, elle s'avère en effet un peu trop saccadée avec des changements de direction un peu brutaux. De plus, la sonorité des moteurs nous a également parfois semblé quelque peu exagérée avec une forte résonance et l'impression de piloter un bolide alors qu'il ne s'agit que d'une voiture assez commune. La caméra qui se repositionne automatiquement en marche avant lorsque l'on tente d'effectuer une marche arrière rend également cette manœuvre plutôt difficile à réaliser et assez exaspérante. La classique présence de la radio à bord propose en revanche une tracklist variée.
Le gros élément de gameplay reste bien entendu le hacking de tout et n'importe quoi. Cela concerne tous les appareils que l'on croise, y compris les téléphones des ennemis afin de les distraire, mais aussi les drones de combat comme les drones cargo pour embarquer dessus ou, par exemple, larguer un bidon explosif sur les agents d'Albion. Il est également envisageable de prendre le contrôle à distance de tous les véhicules pour les détourer ou les envoyer sur les forces adverses. Il est même possible de lancer un hack à partir d'un appareil lui-même hacké, comme pour passer de caméra en caméra pour aller explorer le terrain avant de tenter une manœuvre d'infiltration. Ce point-là fonctionne vraiment très bien et ouvre de nombreuses possibilités. C'est en tout cas bien plus efficace que le scan de la zone que l'on peut faire et qui s'avère bien trop bref pour permettre de véritablement récolter des informations, dommage.
Inspecteur Gadget
Pour se faufiler discrètement en territoire ennemi, nous disposons également de la possibilité de faire disparaître les corps pour ne pas attirer l'attention derrière nous. On peut aussi bien sûr surprendre les gardes par-derrière, mais quand cela est nécessaire, nous pouvons bien entendu faire appel aux armes de poing ou de mêlée. Si nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de tester plus que cela le corps-à-corps, les gunfights, eux, s'avèrent classiques, mais fonctionnent assez bien. Aucune barre de vie à l'horizon, simplement un écran dont les bords se teintent de rouge avec les battements de cœur qui s'accélèrent lorsque la situation devient critique. Et dès que le calme revient, la santé se régénère automatiquement.
Certaines scènes peuvent aussi être reconstituées en AR grâce aux caméras de surveillance pour découvrir certains événements passés. Des gadgets high-tech sont enfin accessibles et certains s'avèrent bien pratiques comme un drone antiterroriste ou une araignée mécanique que l'on peut diriger à distance pour se débarrasser des ennemis comme pour débloquer certains passages. Et des techpoints sont à récupérer sur le terrain ou sont obtenus en récompense afin d'upgrader les armes et les gadgets. L'argent du jeu, lui, sert à obtenir des éléments de cosmétique comme des vêtements ou des masques afin de customiser nos personnages. Nous terminerons en rappelant que des événements online sont également prévus ainsi que la possibilité de jouer en coopération jusqu'à 4 joueurs, mais cela n'était pas encore disponible. Les apports de nouveaux modes de jeu online, de nouvelles récompenses et de nouveaux événements devraient normalement être offerts gratuitement.
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