Nous le savions déjà : une fois le Six Invitational 2021 atteint (voire dès le 22 juin, en Europe, avec une seconde moitié de 2020 consacrée à une transition), une saison de compétition professionnelle sur Rainbow Six Siege durera désormais un an plein, avec un découpage trimestriel de mars, à février de l’année d’après. Les trois premiers trimestres donneront lieu à trois étapes, appelées stages, qui seront elles-mêmes ponctuées d’un Major à chaque fin d’exercice.
Le dernier trimestre sera quant à lui consacré à l’élection des champions régionaux, aux relégations, et aux préparatifs du Six Invitational. Puisque les équipes de chaque région cumuleront des points, toute l’année, en fonction de leur positionnement dans une ligue régionale, et lors des Majors, si elles parviennent à s’y rendre. Du classement de tous ces points récoltés résultera alors des tickets (au nombre de 16) pour l’Invitational. Avec, en plus, quatre qualifiers ouverts, un pour chaque région, qui porteront le nombre total de participants au plus gros tournoi de la discipline à 20.
Pilotées de manière autonome, les différentes régions engagées (Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Asie-Pacifique) vont avoir une gestion bien différente les unes des autres. Après l’annonce de la ligue nord-américaine, il y a près d’une semaine, Ubisoft vient de dévoiler son programme pour l’Europe.
À commencer, logiquement, par la Ligue Européenne. Grande remplaçante de la Pro league, elle voit son nombre d’équipe passer de 8 à 10 organisations - les slots devraient d’ailleurs, d’ici à 2021, appartenir aux structures - pour l’avenir. Joués les lundis et mercredis à 18h, en Bo1, 5 matchs de saison régulière par journée seront retransmis sur Twitch et Youtube, depuis un tout nouveau studio de broadcast parisien. Une grande annonce pour Ubisoft, qui vise clairement l’amélioration de la qualité de ses contenus e-sportifs liés au spectacle.
À l’issue des 3 stages qui composeront le calendrier, des finales de l’European League auront lieu dans une ville européenne, cette fois-ci en LAN. Elles regrouperont les quatre meilleurs élèves de la zone, alors que dans le même temps, le moins bon classé des trois stages sera directement relégué en Challenger League, tandis que l’avant-dernier jouera un match de barrage face au deuxième de cette compétition-réservoir.
La Challenger League, justement, va passer à 12 formations. Neuf auront au préalable décroché leur place via les championnats nationaux européens, une redescendra donc de la Pro League, pendant que l’autre sera le perdant du match de barrage annuel (pour l’édition d’ouverture, Penta Sports et Defuse Kids ont été repêchés suite à leurs bons résultats dans l’ancien format de Challenger League), et la dernière qualifiée sera une équipe qui se sera immiscée dans ces festivités par l’intermédiaire d’un Open Qualifier. Hors du circuit des championnats nationaux, donc. Avec toute la concurrence que cela implique.
Réinitialisée une fois par an, la Challenger League ressemblera quelque peu à la Ligue Europa de Football, dans laquelle les meilleures équipes - hors European League - des ligues nationales du continent tentent de se faire un nom et de décrocher un ticket vers… l’European League
Ces ligues nationales seront issues de : la France, l’Allemagne (avec la Suisse et l’Autriche), le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie, les pays nordiques (Danemark, Norvège, Suède et Finlande), le Benelux, la Pologne et la Russie. Toutes sont déjà existantes et devront se mettre à la page du nouveau programme
En résumé : au-delà de la structuration d’un circuit mondial fort, d’un projet de partenariat avec les plus grands clubs e-sportifs, et la volonté de faire rayonner des ligues compétitives régionales majeures, Ubisoft semble vouloir stabiliser et faire évoluer l’e-sport de Rainbow Six Siege jusque dans le cœur des pays où le jeu détient une scène locale forte.
Avec, aussi, la volonté de construire un schéma d’ascension plus simple et plus éducatif : de la qualification à un championnat national, comme la R6 French League, vers la Challenger League, puis l’European League, les Majors, et enfin le Six Invitational.
Ce qui est très différent de ce que la licence a connu durant les 11 saisons précédentes de Pro League, quand tout le subtop européen s’attaquait directement aux qualifs de Challenger League, et que cela ressemblait à la Conquête de l’Ouest. Parce que des rassemblements de joueurs se faisaient et se défaisaient encore plus vite dans la foulée, ou que l’ESL demandait à des bénévoles de gérer les affaires de triche durant des qualifiers pour la Challenger League, qui représentait déjà en soit une ligue dite professionnelle.
Tant sur un plan d’organisation, que de stabilité, en passant par une image beaucoup plus professionnelle envoyée à la face du monde, le nouveau circuit européen (et mondial) de Rainbow Six est très prometteur, le tout en restant ouvert et flexible.