Bonjour, alors vous vous êtes monsieur ...?
Youngbuck ! Joey "Youngbuck" Steltenpool, le Six Stars General. J'ai 28 ans et je viens tout droit des Pays-Bas. Enfin, c'est ma nationalité. Je travaille plutôt depuis Berlin, vous savez.
Très bien. Vous avez apporté votre CV ?
Oui, tout est là. Quatre titres de champion d'Europe avec G2 Esports et deux avec Fnatic. Ça fait six en tout.
Intéressant. Pouvez-vous vous présenter brièvement monsieur Youngbuck ?
Tout à fait. Disons que j'ai un peu connu toutes les situations. J'ai été joueur pro, chez les Copenhagen Wolves, notamment. Cela remonte un peu, on est en 2013. J'y ai joué comme toplaner pendant près d'un an et demi, dont trois mois avec Rekkles, déjà à l'époque. L'équipe tournait vraiment bien et on a remporté, je crois, les EUW Challengers Series sept fois de suite. On s'est même qualifiés pour le Spring 2014 en LCS.
Bon, les LCS ont vraiment été une désillusion pour moi. L'équipe s'en est jamais relevée d'ailleurs. Je me souviens, je jouais avec un petit jungler bien sympa, Airwaks. Figurez-vous que je n'ai plus de nouvelles. Je crois qu'il a arrêté le jeu.
C'est passionnant monsieur Youngbuck mais, rassurez-moi, vous postulez bien pour un poste de coach ? Votre expérience ?
Euh oui, évidemment. C'est chez G2 Esports que j'ai découvert que le coaching était ma vocation. Quand je prends mon poste en 2016, on roule sur tout le monde, sur Fnatic, sur Origen. On écrase les LCS, tout simplement. Avec Perkz, c'était d'une facilité... En 2017, pareil, sauf qu'on joue carrément une finale de MSI contre SKT T1 entre temps, et on leur prend même une game. Je ne sais pas si vous vous rendez compte. Au bout, ça fait surtout quatre titres de champions d'Europe.
Les deux qui suivent, je peux les revendiquer en tant que General Manager de Fnatic, en 2018. C'est simple, je transforme chacune de mes équipes en machine à gagner.
Excellent ça, et quelles sont les qualités que vous mettez en avant dans votre travail ? Être une « machine à gagner » n'est pas donné à tout le monde, j'imagine.
Je dirais que ma plus grande force, c'est ma capacité à gérer des egos. Autant chez G2, tout le monde s'entendait très bien, c'était une vraie colonie de vacances. Quand je suis arrivé chez Fnatic, par contre, c'était un vrai foutoir : sOAZ n'y arrivait plus et je devais lui trouver un remplaçant avec Bwipo. Je ne me suis pas laissé faire. Et puis Rekkles et Broxah ne pouvaient pas se voir. J'ai finalement réussi à trouver un compromis, heureusement.
En 2019, la situation devient tellement tendue que je suis obligé de reprendre les rênes de l'équipe en tant que coach. Vous le croyez ça ?
C'est bien que vous l'évoquiez, car je suis justement en train de parcourir votre CV. Je vois que vous n'êtes pas champion d'Europe cette année pour la première fois depuis 2016. Et vous n'avez toujours pas gagné les Worlds. J'ai envie de vous demander, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Et bien c'est très simple, j'ai demandé à Rekkles de jouer Garen et...
Pardon ?
Attendez, ne nous méprenons pas. Je le connais depuis longtemps. Je vous jure qu'il est excellent avec. Je ne supportais plus d'entendre dire que mon carry-ad ne savait jouer que des tireurs.
Je suis désolé, c'est normalement une réponse éliminatoire. Je crois que je vais devoir mettre un terme à cet entretien.
Non, surtout pas ! Je vous en prie, j'ai de grands projets pour vous.
Vous m'en voyez ravi. Lesquels, si je peux me permettre ?
Je vais aller droit au but. J'ai tout gagné en Europe. J'ai travaillé dans des conditions désastreuses pour y arriver, parfois. Ce que je veux désormais, c'est une équipe épanouie, réceptive, sans prétention. C'est le challenge que je recherche.
On ne va pas se mentir : Excel a terminé neuvième, puis dernier, pour ses deux premiers splits dans l'élite. C'est très mauvais. Retenez bien ce que je vais vous dire : laissez-moi les commandes de cette équipe et vous accéderez aux playoffs dès le Spring. En deux ans, Excel Esports sera aux Worlds. G2 est impossible à aller chercher aujourd'hui, mais une deuxième place ou une troisième place est largement accessible. Faites-moi confiance.
Quelles sont vos garanties ?
Je connais parfaitement Expect. Je pense qu'il est au moins aussi fort qu'en 2017, lorsque je le coachais sous les couleurs de G2 Esports. Je pense que je peux à nouveau en faire le meilleur toplaner du circuit, car c'est un talent en qui je crois. Tout comme j'ai cru en Nemesis en tout début d'année.
Caedrel a un énorme potentiel et représente l'ancrage de la structure, ici, au Royaume-Uni. Je sais que c'est important pour vous. Il sera mon joueur d'expérience. J'ai aussi envie de miser sur une botlane forte. Que dites-vous de Zven ? Non, Patrik ! C'est l'un des carry-ad les plus prometteurs qu'il m'ait été donné de voir.
Il ne pourra pas progresser seul. Il lui faut un support avec un minimum d'expérience, qui sait prendre des risques. Je pense que Norskeren représente un excellent compromis, ainsi qu'un investissement sûr. Je peux le faire venir sans aucun problème si Excel Esports est prêt à racheter son contrat. J'ai quelques pistes sérieuses pour la midlane, mais je ne préfère pas les divulguer pour l'instant. J'ai d'abord besoin de savoir que vous me faites confiance. La balle est dans votre camp.
On peut dire que vous êtes un coach très persuasif monsieur Youngbuck. Vous avez l'air sûr de vous et j'aime votre discours. Excel Esports est prêt à débloquer un budget cette année et quelque chose me dit que vous êtes l'homme de la situation. Seulement, il y a cette histoire de Garen, vous comprenez ?
Je suis aussi ici pour me racheter. Je pense que tout le monde fait des erreurs un jour ou l'autre. Regardez, votre organisation a bien engagé Hjarnan et kaSing l'année dernière, n'est-ce pas ? On était plus proches d'un musée que d'une botlane, si je peux me permettre à mon tour.
Je... Vous commencez la semaine prochaine. Voyez mon assistant en sortant.
Merci beaucoup, monsieur. Vous ne le regretterez pas.
Cet article est évidemment une fiction. Millenium ne participe qu'à ses propres entretiens d'embauche.