Un back-to-back. Encore, et encore. Ce week-end, l’écurie danoise d’Astralis a de nouveau propulsé l’étoile rouge qui lui sert de logo dans les cieux de Counter-Strike. La quatrième, d’une liste qui commence à fortement s’allonger et qui s’inscrira, comme le veut la coutume, sur un maillot devenu incontournable. Comment le dire plus simplement ? Astralis est la meilleure équipe de tous les temps sur CS:GO. En remportant son troisième Major consécutif, celle-ci a royalement fait acquiescer à nouveau les têtes de tous ses sujets. Surtout celles qui pensaient que la machine à faire tomber les records était bonne à ranger au fond de l’usine.
Le Seigneur des Majors : Le retour du Roi
OK, les prétendus favoris qui devaient briller ont raté le coche. À l’instar des Team Liquid, des français de Vitality et d'Ence, lourdés dès les quarts malgré des statuts de numéraux un, deux et trois mondiaux. Quant aux séduisants NRG et Avangar ? Pas assez fort pour enrayer le rouleau compresseur d’Astralis. Alors, même si certains tireront des leçons décevantes de ce quinzième Major de CS:GO en termes de surprises, force est de constater que l’essentiel a dû s’exprimer ailleurs.
Chez un Dev1ce stratosphérique lors de la finale et sur l’ensemble du tournoi, par exemple. Ou dans la série prolongée de 18 maps sans connaitre le gout de la défaite pour l’organisation nordique sur ses trois derniers Majors. Voire dans une domination évidente, traduite statistiquement par un Avangar qui n’a pu inscrire que 11 petits rounds sur l'ensemble de la finale. Un triste record historique, révélateur de l’impuissance des Kazakhs qui se sont inclinés sur Inferno (6-16) et Dust2 (5-16).
Vers un remake de 2018 ?
Finalement, la prouesse n’était-elle pas écrite à l’avance ? Alors que l’on entendait déjà des « fin de l’ère Astralis » poper par-ci par-là sur la scène de Counter-Strike, le concerné se tenait en fait juste là, à quelques encablures. Tel un ectoplasme attendant de revenir frapper de plein fouet tous les visages des observateurs du Major de Berlin, aux manettes de son meilleur CS. Un CS semblable à celui déployé par ces mêmes Danois en 2018, lorsque leur structure avait entamé le plus beau storytelling de toute une discipline.
Aujourd’hui, plus que jamais, Astralis n’est donc plus une valeur sûre. C’est une légende. Insaisissable, avant-gardiste, dont le nom ne s’effacera jamais. Mais c’est aussi une chape de plomb : celle qui pèsera maintenant au-dessus de dupreeh, Xyp9x, gla1ve, Magisk et Dev1ce. Parce que tout le monde va vouloir croche-patter ces géants. De quoi légitimer une question : quel costard portera Astralis ces prochains mois ? Vont-ils écraser la concurrence à chaque événement qui se présentera ? Ou vont-ils, comme sur une grande partie de 2019, laisser des miettes à la plèbe pour mieux se concentrer sur le prochain Major de 2020 ?
À force de voir Astralis accaparer les lignes des Majors du tableau Liquipedia de CS:GO à chaque RFRSH de la page, on se dit que - dans un cas comme dans l’autre - il n’y aurait là rien de surprenant.
Crédit photo : HLTV.org