Titre sorti en exclusivité sur PSVR en août 2018, Bow to Blood vient de déployer une importante mise à jour au doux nom de Bow to Blood: Last Captain Standing. Celle-ci apporte non seulement de nouveaux navires, évènements et autres fonctionnalités comme un mode difficile ou une destruction embellie des vaisseaux, mais rend également le titre de Tribetoy accessible sans VR sur la console de Sony, tout en l'étendant à la Xbox One, la Switch et le PC avec support VR annoncé pour l'Oculus Rift et le HTC Vive. C'est donc l'occasion de revenir sur ce jeu où des navires volants s'affrontent en arène pour le plus grand plaisir des spectateurs afin de décrocher le titre ultime de champion de Bow to Blood.
- Genre : Compétition aérienne en arène
- Date de sortie : 3 avril 2019
- Développeur : Tribetoy
- Éditeur : Tribetoy
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One, Switch avec support PSVR, HTC Vive, Oculus Rift
- Prix : 16,79 €
- Testé sur : Oculus Rift
Show must go on
Bow to Blood est une émission de télé-réalité organisée par les mystérieux Overseers, les maîtres de l'arène, où 8 capitaines s'affrontent en arène à bord de vaisseaux évoluant dans des environnements aériens. Le spectacle est assuré par le showrunner Deimos Lagrant, la voix des Overseers et celui-ci commence par vous introduire face au public sous le nom du Freelancer, le nouveau venu pour décrocher le titre de champion de Bow to Blood au cours de cette nouvelle saison. À vous donc de faire vos preuves face aux autres capitaines bien plus aguerris que vous à cette compétition, à l'image de Dalanar Tsai, le plus ancien d'entre eux.
Pour fonctionner, les navires puisent leur énergie directement dans le sang de leur capitaine, d'où le nom de l'émission. Ceci n'est donc pas à la portée de tout le monde et vous faites partie de ces élus. Tout commence ensuite aux Staging Grounds (terrains de stationnement) où se déroule la cérémonie d'ouverture face aux spectateurs ayant acheté leur place pour assister au spectacle dans des tribunes volantes. Le principe est simple, l'épreuve se déroule en 7 matchs à l'issue desquels un capitaine sera éliminé à chaque fois, de telle sorte qu'à la fin il n'en restera qu'un et que celui-ci sera donc sacré champion de la saison.
Chaque match se déroule en deux étapes. Un premier évènement à choisir entre les 2 proposés par les Overseers vous permettra d'explorer une zone pour récolter le plus de points possibles ainsi que la clé qui vous permettra de plonger dans le warp afin de passer à l'étape suivante, à condition de survivre jusque-là. Tout en conservant les dégâts subis dans la première étape, vous devrez alors passer l'étape finale. Le nombre de points obtenus vient alors se cumuler à ceux déjà gagnés lors des matchs précédents, gonflé d'un bonus en cas de survie jusqu'au bout, pour dresser un tableau de classement lors du Culling qui verra l'élimination de l'un des capitaines. Les deux derniers au classement se retrouvent alors sur la sellette et ne participent pas au vote décidant de leur sort, contrairement aux autres capitaines qui doivent choisir lequel des deux, ils souhaitent éliminer. En cas d'égalité, les Overseers trancheront.
Une autre dimension importante de la compétition consiste donc à créer des alliances temporaires avec les autres capitaines puis, forcément, à trahir celles-ci à un moment donné si vous voulez arriver jusqu'au bout. Ces ententes seront utiles pour les votes, mais aussi pour les avantages procurés en terme d'aide ou de sabotage ou, à l'inverse, les désagréments subis du fait de l'animosité des capitaines contre qui vous vous serez retourné. Chacun étant lié à d'autres capitaines, il faut bien penser que chacune de vos décisions aura aussi des répercussions indirectes sur les alliés et les ennemis du capitaine contre lequel vous aurez choisi d'agir ou de voter. Notons ici que bien que compétitif, le titre se joue uniquement en solo, face à des IA.
Collectionner les trophées
Bow to Blood: Last captain Standing se décompose en 3 parties : les affrontements en arène, les ouvertures et autres Culling aux Staging Grounds et les inter-matchs dans la cabine du capitaine. Si le spectacle est assuré en vrai show à l'américaine aux Staging Grounds avec un présentateur qui remplit pleinement son office, et si la cabine douillette du capitaine a son charme, les arènes, elles, ne sont malheureusement pas du même niveau alors que c'est pourtant là le cœur du jeu. En effet, générées de manière procédurale pour fournir une expérience différente à chaque fois, elles s'avèrent relativement vides et surtout sans âme. Les décors semblent en effet en carton, composés de simples aplats de couleurs sans véritables textures. Tant et si bien que l'on en arrive à douter parfois de ce que l'on a en face de nous : est-ce un passage que l'on peut emprunter ou juste un pan de mur sombre ? C'est en allant au contact avec notre vaisseau que l'on aura la réponse.
C'est dommage, car les énormes vaisseaux des capitaines sont stylés, mais les graphismes sont vraiment simplistes. Quant à votre immersion dans l'univers de Bow to Blood, mieux vaut que vous soyez à l'aise en anglais, car aucune traduction ne vous sera proposée. Les voix (présentateur et équipage) et les textes (consignes, capitaines) sont en effet tous dans la langue de Shakespeare. Or, Deimos Lagrant assure le spectacle et votre équipage fait de l'humour, c'est donc regrettable de passer à côté. Quant aux chats avec les autres capitaines, ils s'avèrent indispensables pour tisser les liens nécessaires à votre protection, sans parler des consignes à comprendre pour maîtriser les différents éléments à votre disposition.
Sur le plan pratique, en VR, le titre se joue assis et n'exploite que les capteurs de face, sans recourir au room scale. Il est donc relativement confortable si ce n'est le motion sickness que les rotations rapides génèrent. Probablement conscient du problème, Tribetoy offre la possibilité d'activer le tunnelling dans les paramètres. Grâce à cela, votre champ de vision se réduira proportionnellement lorsque vous tournerez ou lors des fortes accélérations. Si l'enclencher une fois que votre oreille interne est dérangée ne suffira pas à faire totalement disparaître votre envie de régurgiter ni à faire cesser votre transpiration, il s'avère assez efficace si vous l'utilisez dès le départ, même si cela réduit l'immersion, puisque bien peu naturel. Pour ce qui est des contrôleurs, qui apparaissent malencontreusement en jeu à défaut d'avoir des mains, ils servent à actionner les canons et votre arme de poing ainsi qu'à doser la vitesse et à diriger le vaisseau et l'équipage.
La cabine du capitaine sera votre havre de paix. Là, vous pouvez recevoir des messages des autres capitaines pour créer des liens ou entrer en conflit avec eux. Vous pouvez également consulter le classement ainsi que les notes débloquées sur les différents personnages, vaisseaux ennemis, ou autres arènes connues. C'est aussi là que vous collectionnerez les trophées obtenus : des cartes postales seront accrochées au-dessus de votre couchette pour témoigner des lieux visités, une épée sera gagnée sur vous survivez au Culling, un diplôme "a voté" attestera de votre participation au vote du Culling, des maquettes miniatures des vaisseaux des capitaines avec lesquels vous vous êtes entendus seront entreposées sur une étagère, des masques attestant de vos accords respectés ou rompus orneront la cabine de douche...
Koh Lanta est passé par là
Les épreuves en arènes consistent à trouver des caches ou des œufs afin d'accumuler des points. Mais des navires ennemis et autres drones des Overseers viendront nous barrer la route et vous devrez donc les éliminer tout en cherchant à vous protéger, sans parler des autres capitaines avec qui vous pouvez vous allier, mais aussi vous confronter. Or, pour parvenir au bout d'un match, il faut préserver l'intégrité de son vaisseau, car si le niveau de la coque tombe à zéro, le match s'arrête là, vous privant éventuellement de la deuxième étape. Il en est de même si votre niveau d'oxygène tombe à zéro. Une espèce de couche brumeuse se trouve en effet en dessous de vous et s'enfoncer à l'intérieur fera chuter votre niveau d'oxygène, vous obligeant à en sortir avant qu'il ne soit trop tard pour faire remonter votre jauge d'O2. Mais des caches s'y trouvent, renfermant des points à récupérer et il est donc parfois utile de prendre le risque de plonger.
La première étape de chaque match repose sur la récupération d'une clé permettant d'actionner le warp pour accéder à l'étape finale, mais il ne faut pas non plus se précipiter, car vous devez récolter le plus de points possibles en vue du Curling. Même une fois la clé obtenue, il pourra donc être judicieux de poursuivre l'exploration de la zone. La difficulté est de savoir quand s'arrêter, car plus vous restez et plus vous risquez de subir des dégâts et donc d'aborder la seconde phase avec un handicap, sans parler de la privation du bonus de survie si vous n'atteignez pas la fin du match. Il y a donc tout un pan stratégique à considérer, sans parler des alliances que vous aurez créé. L'exploration se révèle toutefois limitée, car les arènes ne sont pas non plus de grande taille, la limite étant représentée par un mur énergétique ressemblant au système gardian que l'on trouve sur les casques VR.
Après chaque match, on sauvegarde la partie grâce à la couchette et commence alors un nouveau match, ou une nouvelle journée, avec tout d'abord la réception des sponsors si l'on a suffisamment impressionné le public (munitions, missiles, essences). Notons que lors du Culling, on a déjà pu recevoir les lauriers de la part des Overseers en récompense de nos prouesses et dont on gardera d'ailleurs un trophée dans notre cabine. Une fois le nouveau match lancé, un capitaine nous fera une proposition ou une menace. Une rançon sous forme de points à transférer pour ne pas faire exploser la bombe placée à bord de notre vaisseau pourra par exemple nous être réclamée. À nous de voir si l'on y répond favorablement ou pas, en pensant qu'il s'agit là d'un bluff. On peut également se voir proposer de récupérer des points volés aux autres capitaines. Cela nous permettra de grimper au classement, mais nous attirera le mécontentement des concurrents lésés.
À bord du vaisseau, deux membres d'équipage nous prêtent main forte. Il est possible de les affecter à 5 consoles : tourelle de proue pour bénéficier du double canon, bouclier pour réamorcer ceux-ci, drone pour envoyer ce dernier désactiver les systèmes ennemis, capteurs pour détecter les caches ainsi que les systèmes et missiles ennemis, et moteurs pour pouvoir enclencher le boost. Il est en effet possible d'enclencher une marche arrière ainsi que deux vitesses à l'avant ou 3 si un membre de l'équipage est affecté à la console des moteurs, ce à quoi un boost temporaire vient s'ajouter. Les membres réparent enfin les dégâts subis par les stations auxquelles ils sont affectés.
Il est ainsi possible de personnaliser les forces de notre navire pour chaque situation. Tout se contrôle à partir de la console de commande du capitaine qui permet de visualiser les différents éléments et de surveiller l'état des boucliers et de l'armure ainsi que le niveau de la coque et ,celui de l'oxygène. C'est de là que l'on répartit les essences entre les différents systèmes du navire afin de jouer sur leur puissance et leur vitesse de rechargement. On dispose de 6 essences à répartir entre 4 systèmes à raison de 3 essences maximales pour chacun. Cela permet de jouer sur le boost, le drone, l'overshield parant temporairement les tirs ennemis, et les armes avancées. Ces dernières sont de 4 catégories : l'AP Tracking Canon qui pénètre les armures et dont les munitions sont illimitées, contrairement au Beamfire Canon qui se trouve en proue et détruit les boucliers, les nova bombs qui désactivent les systèmes ennemis et le Homing Missile se répartissant sur plusieurs cibles. En dehors de cela, vous pouvez utiliser les 5 canons lourds situés sur chaque côté du vaisseau ainsi que votre fidèle arme de poing pour le danger proche que constituent les drones.
Au niveau des défis proposés, il en existe différents comme minefield, lost and found, ou encore assassination, mais le principe reste le même : récolter des points et trouver la clé warp. Au cours de la deuxième phase du match, vous pourrez participer à une course où il faut passer par des checkpoints, sachant que votre adversaire peut vous mettre des bâtons dans les roues en sabotant par exemple votre moteur afin qu'il ne démarre pas tout de suite et lui laisse ainsi une avance confortable. Et n'oublions pas l'arrivée de l'évènement communautaire inspiré de Ready Player One dans lequel le premier joueur à découvrir un trésor secret sera immortalisé à jamais dans le jeu vidéo, 3 indices de trésor perdu étant à découvrir pour y parvenir. Enfin, lors du Culling, il sera toujours difficile de choisir qui éliminer, celui avec lequel on a le moins d'affinités ou celui que l'on considère comme le plus dangereux ? Un aspect qui n'est pas sans nous rappeler un autre célèbre jeu télévisé présenté par Denis Brogniart et qui sévit depuis déjà presque 18 ans. Si les challengers se souviennent de la façon dont nous les avons traités, cela ne concerne toutefois que la saison en cours. En effet, malgré les menaces proférées de leur part en fin de saison ils auront tout oublié lors de la suivante, celle-ci constituant en fait une nouvelle partie. Seules les entrées du carnet de notes et les trophées sont conservés d'une saison / partie à l'autre.
