S'il y a bien une chose que l'on ne peut reprocher aux shonen, c'est leur sens de la démesure. Sorte d'immense jeu hommage, Jump Force est la traduction parfaite de cette démesure, dans ses bons points comme dans les mauvais. Pour fêter les 50 ans de l'hebdomadaire le plus important de l'histoire de la Pop Culture, le Jump, Bandai Namco s'est associé à Spike Chunsoft, développeur des Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi. Révélé à l'E3 dernier lors d'une conférence Xbox à laquelle nous ne l'attendions pas, le titre a immédiatement divisé par son choix de représenter les personnages de manière réaliste et de les faire combattre dans des environnements réels, comme Times Square ou l'Arc de Triomphe (cocorico). Les qualités intrinsèques du titre suffiront-elles à sauver l'affront artistique infligé à nos héros ? Non, absolument pas, c'est même pire et nous vous expliquons pourquoi dans ce test.
- Genre : Baston 3D
- Date de sortie : 15 février 2019
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One
- Développeur : Spike Chunsoft
- Éditeur : Bandai Namco Entertainment
- Prix : 69,99€
- Testé sur PS4
Jump they say
Visuellement Jump Force nous aura fait passer par toutes les émotions. L'étonnement, tout d'abord, à la découverte de ce design réaliste un peu trop éloigné des mangas du Jump. Pour un jeu hommage, ça la fout déjà très mal et c'est l'assurance de se mettre une partie des fans sur le dos. D'autant que, le parti pris étant ce qu'il est, les rendus avaient au moins l'air propre techniquement. Une fois la manette et le titre enfin en main, un nouveau sentiment fait son apparition : le dégoût. Non seulement les personnages ressemblent tous à des poupées articulées en plastique mais en plus ils sont complètement inexpressifs. Prenez garde si vous tentez d'observer les héros parler pendant les cinématiques, vous risqueriez de regretter vos mangas chéris.
Les cinématiques tout comme la mise en scène du mode histoire de manière générale, sont vides, en plus d'être blindés de chargements intempestifs. A titre de comparaison, même le solo plat de Dragon Ball FighterZ a l'air dynamique à côté. Le scénario a beau être classique et avoir peu à mettre en avant, un tel roster méritait bien quelques rixes scriptées originales. Côté casting, nous avons droit à plus de 40 personnages triés plutôt intelligemment entre les plus grandes séries du magazine. Trois sagas (Dragon Ball, Naruto et One Piece) sont un peu plus représentées numériquement, au détriment des absentes Toriko ou Gintama.
S'ajoutent à cette sélection des personnages qui n'apparaissent que dans l'histoire comme Light Yagami (certainement celui qui a le moins assumé la DA) et quatre créations originales d'Akira Toriyama : Glover, Galena, le méchant Kane et un petit robot qui nous accompagne. Tous donnent l'impression d'être de trop et Kane, sorte de Hit du pauvre, ferait passer Mira et Towa de Xenoverse pour des antoganistes du calibre de Freezer ou Cell.
Jump Farce
Jump Force est très malin : il a prévu que nous ne supporterions pas longtemps les persos et nous permettent de créer entièrement le notre. De la tête aux pieds, il est possible d'équiper notre avatar avec des habits inspirés d'une foule de mangas différents. Dans un menu dédié, ses 4 compétences spéciales sont également personnalisables. Tous ces éléments coûtent bien évidemment de l'argent, à récupérer en réalisant les missions de l'histoire ou des objectifs secondaires. Le tout est disposé dans un hub dix fois trop grand où se réunissent les joueurs à l'instar de ce qui était proposé dans Dragon Ball Xenoverse 2. Boutiques, missions, versus offline/online : tout y est anormalement espacé mais il est heureusement possible de se déplacer en voyage rapide d'un lieu à l'autre.
Côté jouabilité pure, Jump Force ressemble beaucoup au titre qui l'a précédé, J-Stars Victory Vs. Il est basé sur une alternance de coups faibles, coups forts, projections, attaques spéciales et ruées, auxquels il ajoute une transformation ultime par héros. L'inspiration shonen est évidente dans la mise en scène des coups mais le système va un peu trop vite et est handicapé par une déferlante d'effets visuels, même sur les coups les plus basiques. Si l'envie vous prend de prendre un screen en plein combat, le bouton Share vous renverra à 99% une image floue, c'est dire. Les combos à trois ont beau aguicher, le gameplay à trois contre trois tombe un peu à l'eau du fait d'une barre de vie commune qui incite peu à changer de personnage.
Gros problème de J-Stars, l'impression de jouer toujours le même perso est de retour. Les personnages à poings et à épées ont tous un feeling similaire entre eux et il faut compter sur des trouvailles originales comme Jotaro Kujo ou Yugi Muto pour s'éclater un peu. Derrière tous ces points noirs, le gameplay reste tout de même assez accessible et amusant, si tant est que vous n'ayez pas d'ambition esportive derrière. Rien que pour le fait de voir en action autant d'attaques cultes, il est intéressant de s'y essayer.
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